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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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séchée, Ayla le savait – et
faisait de bonnes infusions. On pouvait appliquer ses feuilles sur les plaies
et, une fois bouillies, elles guérissaient les maux d’estomac et autres
douleurs internes. On pouvait l’utiliser pour masquer l’odeur parfois
désagréable d’autres remèdes, mais Ayla aimait aussi en répandre dans son foyer
et en bourrer des coussins à cause de son parfum naturel.
    Un peu plus loin, elle vit une
autre plante qui aimait les coins ombreux, celle-là haute de deux pieds :
la benoîte. Les feuilles dentelées, ressemblant à de larges plumes et couvertes
de petits poils, s’espaçaient le long de tiges souples. La forme et la taille
de ces feuilles dépendaient de leur position : sur les branches basses,
elles poussaient sur de longues tiges et leurs folioles étaient séparées par
des espaces irréguliers, le dernier plus grand et plus rond. Les paires
intermédiaires, plus petites, différaient aussi en forme et en taille. Les
feuilles du haut étaient trilobées et étroites, celles du bas plus rondes. Les
fleurs, qui ressemblaient assez à des boutons-d’or, possédaient cinq pétales
jaune vif séparés par des sépales verts et paraissaient trop petites pour une
plante aussi grande. Les fruits, qui apparaissaient en même temps que les
fleurs, étaient plus visibles et mûrissaient dans les têtes épineuses de
capsules rouge sombre.
    C’est le rhizome de la plante
qu’Ayla déterra. Elle voulait les petites radicelles qui avaient l’odeur et le
goût du clou de girofle. Elles soignaient les maux de ventre, notamment les
diarrhées, les inflammations de la gorge, la fièvre, les rhumes et même la
mauvaise haleine, mais Ayla aimait s’en servir comme d’une épice légère pour
assaisonner la nourriture.
    À une certaine distance, elle vit
ce qu’elle prit d’abord pour des violettes et qui, de plus près, se révéla être
du lierre rampant. Les fleurs avaient des formes différentes et poussaient de
la base de feuilles qui s’enroulaient en spires de trois ou quatre autour de la
tige. Les feuilles réniformes aux dents arrondies, parcourues d’un réseau de
veinules, étaient disposées de part et d’autre de longues tiges et restaient
vertes toute l’année, mais leur couleur variait du vif au foncé. Ayla savait
que le lierre avait un arôme puissant et elle le renifla pour avoir
confirmation que c’en était bien. Au Clan, elle en avait préparé une infusion
épaisse avec de la racine de réglisse pour calmer la toux et Iza l’avait aussi
utilisée pour les yeux irrités. Au Rassemblement d’Été des Mamutoï, un Mamut
avait recommandé le lierre rampant pour les plaies et les bourdonnements
d’oreille.
    Au sol humide succédèrent une
zone marécageuse et une petite rivière bordée de jonchères. Les joncs, parfois
hauts de plus de six pieds, figuraient parmi les plus utiles des plantes. Au
printemps, on pouvait détacher du rhizome les nouvelles racines pour mettre à
nu un jeune cœur tendre qu’on mangeait cru ou légèrement cuit. L’été était la
saison des tiges vertes des fleurs, qui poussaient en haut des joncs. Bouillies
et grignotées autour de la tige, elles étaient succulentes. Plus tard dans la
saison, elles se transformaient en joncs bruns dont le long épi mûrissait,
fournissant un pollen jaune riche en protéines. Puis le jonc éclatait en
touffes de duvet blanc qu’on pouvait utiliser pour rembourrer les coussins ou
comme de l’amadou pour allumer un feu. En été, on pouvait aussi cueillir les
jeunes pousses s’élevant de l’épais rhizome souterrain car il y en avait une
telle profusion que cela ne nuisait pas à la cueillette de l’année suivante.
    Le rhizome fibreux était
disponible toute l’année, même en hiver si le sol n’était pas gelé ou recouvert
de neige. On en extrayait une farine blanche en l’écrasant dans un récipient en
écorce, large et peu profond, la fécule plus lourde tombant au fond tandis que
les fibres flottaient à la surface. On pouvait aussi laisser sécher le rhizome
et l’écraser ensuite pour ôter les fibres et ne garder que la farine sèche. On
tressait également les longues feuilles étroites pour en faire des nattes sur
lesquelles s’asseoir ou des sacs en forme d’enveloppe, des cloisons étanches
servant à fabriquer un abri temporaire, des paniers et des sacs qu’on
remplissait de racines, de feuilles ou de fruits, qu’on mettait à cuire dans
l’eau bouillante et

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