Le pays des grottes sacrées
postes
d’observation sur les environs et les animaux qui les traversaient dans leur
migration. C’était en outre un site magnifique, que la plupart des gens
trouvaient admirable.
Face Sud était exactement ce que
son nom laissait supposer : un abri orienté au sud, recevant hiver comme
été un maximum de soleil. Ses deux niveaux étaient assez élevés pour offrir une
bonne vue sur la plaine. Enfin, Camp d’Été, situé à l’extrémité ouest de cette
plaine, bénéficiait entre autres choses d’une abondance de noisettes qu’un
grand nombre de membres d’autres Cavernes venaient cueillir à la fin de l’été.
Il était aussi le plus proche d’une petite grotte sacrée qu’on appelait
simplement la Profonde de la Forêt.
Comme les trois Cavernes
utilisaient essentiellement les mêmes zones pour chasser ou se rassembler, les
rancunes conduisaient fréquemment à des combats. La région pouvait nourrir les
trois groupes car elle était non seulement riche en elle-même mais se trouvait
aussi sur une route migratoire importante. Il arrivait toutefois souvent que
deux groupes de chasseurs de Cavernes différentes poursuivent au même moment le
même gibier. Ils se gênaient mutuellement et finissaient par rentrer
bredouilles l’un et l’autre. Lorsque trois groupes chassaient en même temps,
c’était encore pire. Toutes les Cavernes proches se retrouvèrent impliquées
d’une manière ou d’une autre dans les désaccords et finalement, sur
l’insistance de tous leurs voisins et après de laborieuses négociations, les
trois Cavernes décidèrent de s’unir pour n’en former plus qu’une seule,
répartie sur trois lieux, et dont les membres exploiteraient ensemble les
ressources de leur plaine. S’il survenait encore parfois quelques différends,
l’accord conclu donnait pour l’essentiel satisfaction.
Comme les Réunions d’Été
n’étaient pas terminées, il y avait peu de monde à la Partie Ouest de la
Vingt-Neuvième Caverne. La plupart de ceux qui y étaient restés étaient des
vieux ou des malades, des infirmes incapables de faire le voyage, plus quelques
personnes chargées de prendre soin d’eux. Dans de rares cas, quelqu’un se
livrant à une tâche qu’on ne pouvait pas interrompre, ou qui ne pouvait être
remplie qu’en été, demeurait également. Ceux qui étaient restés à Partie Ouest accueillirent
chaleureusement les voyageurs. Ils recevaient rarement des visiteurs aussi tôt
dans la saison et comme ceux-ci venaient de la Réunion d’Été, ils apportaient
peut-être des nouvelles. De plus, ces visiteurs faisaient en eux-mêmes
sensation partout où ils allaient : Jondalar, le voyageur de retour, sa
femme étrangère avec son bébé, le loup et les chevaux, et la Première parmi
Ceux Qui Servaient la Grande Terre Mère. Mais c’était aussi, en particulier
pour les malades, à cause de ce qu’Ayla et la Première étaient en plus :
des femmes-médecine, dont une au moins était reconnue comme l’une des
meilleures de leur peuple.
La Neuvième Caverne avait
toujours entretenu d’excellentes relations avec ceux des Trois Rochers qui
vivaient à Camp d’Été. Jondalar se souvenait qu’enfant il s’y rendait pour
participer à la cueillette des noisettes, très abondantes dans les environs.
Quiconque était invité à apporter son aide recevait une part de la cueillette,
et Camp d’Été invitait toujours les deux autres Cavernes des Trois Rochers et
la Neuvième.
Une jeune femme aux cheveux blond
clair et au teint pâle sortit d’une habitation de l’abri et les découvrit avec
étonnement.
— Qu’est-ce que vous faites
ici ? leur lança-t-elle.
Elle se reprit aussitôt :
— Pardonnez-moi, je ne
voulais pas être aussi grossière. Je suis surprise de vous voir, je n’attendais
personne.
Ayla remarqua ses traits tirés,
les cernes sombres autour de ses yeux. La Première savait que cette jeune femme
était l’acolyte de la Zelandoni de la Partie Ouest de la Vingt-Neuvième
Caverne.
— Ne t’excuse pas, ta
surprise est naturelle, dit la Première. J’emmène Ayla faire son Périple de
Doniate. Je vais vous présenter.
Elle s’acquitta rapidement de
présentations abrégées et ajouta :
— Pourquoi un acolyte comme
toi est-il resté ici ? Quelqu’un est très malade ?
— Pas plus que d’autres
proches du Monde d’Après, mais c’est ma mère, répondit la jeune femme.
La Première eut un hochement de
tête
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