Le pays des grottes sacrées
compréhensif.
— Si tu veux, nous pouvons
l’examiner.
— Je vous en serais
reconnaissante, je n’osais pas vous le demander. Ma Zelandoni l’a soignée tant
qu’elle était là et elle m’a aussi laissé des instructions, mais l’état de ma
mère s’est aggravé et je n’arrive pas à la soulager.
Ayla se rappela avoir rencontré
la Zelandoni de Camp d’Été l’année précédente. Comme chaque Caverne des Trois
Rochers avait son propre Zelandoni, on avait estimé que si les trois doniates
bénéficiaient chacun d’une voix aux réunions de la Zelandonia la Vingt-Neuvième
Caverne aurait une influence trop forte. On avait donc choisi une quatrième
doniate pour représenter tout le groupe mais elle jouait surtout un rôle de
médiatrice, non seulement entre les trois autres Zelandonia, mais aussi entre
les trois chefs, ce qui exigeait beaucoup de tact et de temps. Ayla se souvint
que la Zelandoni de Camp d’Été était une femme mûre, presque aussi grosse que
la Première mais courtaude, et qu’elle semblait chaleureuse, maternelle. Elle
portait le titre de Zelandoni Complémentaire de la Partie Ouest de la Vingt-Neuvième
Caverne, bien qu’elle fût une Zelandoni à part entière, jouissant intégralement
du respect et du statut de cette position.
La jeune femme parut soulagée
d’avoir quelqu’un d’autre pour s’occuper de sa mère, surtout une doniate d’un
tel savoir et d’une telle réputation, mais, voyant que Jondalar commençait à
décharger les ballots du travois et que le bébé qu’Ayla portait sur son dos
commençait à geindre, elle suggéra :
— Installez-vous d’abord.
Les visiteurs saluèrent toutes
les personnes présentes, étendirent leurs fourrures de couchage, menèrent les
chevaux à un coin d’herbe fraîche et familiarisèrent Loup avec ces inconnus, ou
plutôt les familiarisèrent avec lui. Puis la Première et Ayla rejoignirent le
jeune acolyte.
— De quel mal souffre ta
mère ? demanda la doniate.
— Je ne sais pas au juste.
Elle se plaint de douleurs ou de crampes d’estomac et elle a perdu l’appétit.
Elle maigrit, je m’en aperçois, et maintenant, elle ne veut même plus se lever.
Je suis très inquiète.
— C’est compréhensible.
Ayla, veux-tu venir l’examiner avec moi ?
— Oui, laisse-moi juste
demander à Jondalar de garder Jonayla. Je viens de lui donner le sein, il ne
devrait pas y avoir de problème.
Elle porta l’enfant à son
compagnon, qui conversait avec un homme plus âgé qui ne semblait ni malade ni
affaibli. Ayla présuma qu’il était là pour veiller sur quelqu’un, comme le
jeune acolyte. Jondalar fut ravi de s’occuper de Jonayla et lui sourit en lui
tendant les bras. La petite lui rendit son sourire, elle aimait être avec lui.
Ayla retourna auprès des deux
femmes qui l’attendaient et les suivit jusqu’à une habitation semblable à
celles de la Neuvième Caverne mais beaucoup moins grande. Apparemment, elle
n’abritait que la femme qui en occupait l’endroit à dormir. Il n’y avait que
peu d’espace autour du lit et une zone à cuire exiguë. À elle seule, la
Première semblait l’emplir, laissant très peu de place à ses deux cadettes.
— Mère… Mère ! dit le
jeune acolyte. Des visiteurs souhaitent te voir.
La femme allongée gémit, ouvrit
les yeux puis les écarquilla lorsqu’elle découvrit la masse de la Première.
— Shevola ?
murmura-t-elle d’une voix frêle.
— Je suis là, mère, répondit
l’acolyte.
— Pourquoi la Première
est-elle ici ? Tu l’as envoyé chercher ?
— Non. Elle passait, elle
s’est arrêtée pour rendre visite à la Caverne, et elle en profite pour te voir.
Ayla est là, aussi.
— Ayla ? N’est-ce pas
la compagne étrangère de Jondalar, la femme aux animaux ?
— Si, mère. Elle les a
amenés. Si tu as la force de te lever, tu pourras aller les voir.
— Quel est le nom de ta
mère, Acolyte de la Partie Ouest de la Vingt-Neuvième ? demanda la
doniate.
— Vashona de Camp d’Été,
Partie Ouest de la Vingt-Neuvième Caverne, commença à réciter Shevola. Elle est
née au Rocher aux Reflets avant que les Trois Rochers s’unissent.
Elle se rendit compte avec un
léger embarras qu’elle n’avait pas besoin de fournir autant d’explications
puisqu’il ne s’agissait pas de présentations rituelles.
— Vois-tu un inconvénient à
ce qu’Ayla t’examine, Vashona ? s’enquit la Première. C’est
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