Le pays des grottes sacrées
la dernière étincelle, Son travail reprit
Et, pour partager la vie avec Femme Elle créa Premier
Homme.
La Mère à nouveau donnait, un nouvel être vivait.
Zelandoni et Ayla regardèrent
Jondalar et sourirent à la même pensée : il était un exemple parfait, il
aurait pu être Premier Homme, et toutes deux se félicitaient que Doni ait créé
l’homme pour partager la vie de la femme. À leurs mines, Jondalar devina leurs
réflexions et se sentit un peu embarrassé, sans savoir pourquoi.
Femme et Homme la Mère enfanta
Et pour demeure Elle leur donna la Terre,
Ainsi que l’eau, le sol et toute la création,
Pour qu’ils s’en servent avec discernement.
Ils pouvaient en user, jamais en abuser.
Aux Enfants de la Terre la Mère accorda
Le Don de Survivre, puis Elle décida
De leur offrir celui des Plaisirs,
Qui honore la Mère par la joie de l’union.
Les Dons sont mérités quand la Mère est honorée.
Satisfaite des deux êtres qu’Elle avait créés,
La Mère leur apprit l’amour et l’affection.
Elle insuffla en eux le désir de s’unir,
Le Don de leurs Plaisirs vint de la Mère.
Avant qu’elle eût fini, Ses enfants l’aimaient aussi.
Les Enfants de la Terre étaient nés, la Mère pouvait
se reposer.
Comme à chaque fois qu’elle
entendait le Chant de la Mère, Ayla se demanda pourquoi il y avait deux vers
détachés et non un seul à la fin. Peut-être précisément, comme le suggérait
Zelandoni, pour indiquer cette fin. Juste avant que la doniate ait achevé, Loup
éprouva le besoin de réagir à la façon dont les loups communiquaient toujours
entre eux. Il « chanta » lui aussi, poussant trois longs hurlements.
L’écho de la grotte donna l’impression qu’une meute lui répondait au loin,
peut-être d’un autre monde. Et Jonayla émit à nouveau ce vagissement dont Ayla
avait fini par comprendre qu’il était la manière de l’enfant de répondre à
Loup.
La Première pensa : Qu’Ayla
le veuille ou non, sa fille est destinée à faire partie de la Zelandonia.
15
La Première repartit en tenant
haut sa lampe et pour la première fois ils aperçurent le plafond. Lorsqu’ils
approchèrent du bout de la galerie, ils pénétrèrent dans une zone où la grotte
était si basse que la tête de Jondalar effleurait la voûte. La surface en était
presque plane, et de couleur très claire, mais surtout couverte de dessins
d’animaux aux contours noirs. Il y avait des mammouths, bien sûr, certains très
détaillés, avec les longs poils de leur fourrure et leurs défenses, d’autres
représentés par la seule forme caractéristique de leur dos. Il y avait
plusieurs chevaux, dont un grand étalon qui dominait son espace, de nombreux
bisons, des chèvres et des antilocapres, ainsi que deux rhinocéros. On ne
décelait aucun ordre de taille ou de direction, et beaucoup étaient dessinés
par-dessus d’autres, comme s’ils tombaient du plafond au hasard.
Ayla et Jondalar allaient et
venaient en s’efforçant de tout voir et d’en dégager un sens. Elle leva un
bras, toucha le plafond. La surface rugueuse et uniforme de la roche fit
picoter ses doigts. Elle renversa la tête en arrière et tenta de saisir d’un
coup tous les dessins, comme une femme du Clan apprend à le faire de toutes les
données d’une situation, puis elle ferma les yeux. Quand elle promena la main
sur la voûte, la roche parut disparaître et elle ne sentit plus qu’un vide.
Dans sa tête se forma l’image d’animaux réels venant de loin, venant du Monde
des Esprits situé derrière le plafond et tombant sur la terre. Les plus grands,
les plus détaillés étaient presque parvenus là où elle se trouvait ; les
plus petits, simplement esquissés, étaient encore en route.
Elle rouvrit les yeux, sentit sa
tête tourner et baissa le regard vers le sol humide.
— C’est saisissant, murmura
Jondalar.
— Certes, dit Zelandoni.
— Je ne connaissais pas
l’existence de cette galerie, reprit-il. Personne n’en parle.
— Seuls les membres de la
Zelandonia y viennent, je crois. Nous craignons que les jeunes ne s’égarent en
la cherchant. Vous savez que les enfants adorent explorer les grottes. Comme
vous l’avez remarqué, on pourrait facilement se perdre dans celle-ci, mais des
enfants y sont venus. Là où nous sommes passés, à droite, près de l’entrée, il
y a des marques de doigts laissées par des enfants et quelqu’un en a soulevé
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