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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’escalader le Rocher Haut alors que la
pluie l’a rendu glissant.
    Le printemps a été pluvieux,
pensa-t-elle. Comme chaque année depuis cet hiver froid annoncé par Marthona.
    — Comment va-t-il ?
demanda Matagan, qui avait lui-même connu les conséquences d’un manque de
jugement.
    — Il est gravement blessé.
Plusieurs os cassés et je ne sais quoi d’autre. Zelandoni passera toute la nuit
auprès de lui, j’en ai peur. Je resterai pour l’aider.
    — Avec toi et la Première,
il recevra les meilleurs soins possibles, déclara le jeune homme. Je parle
d’expérience, ajouta-t-il avec un sourire.
    — Je l’espère. Nous avons
envoyé un messager prévenir sa famille, elle devrait arriver bientôt. Proleva
lui prépare un repas au foyer principal. Je suis sûre qu’il y aura aussi de
quoi manger pour vous trois, ainsi que pour Jondalar et Jonayla. Il faut que je
me dépêche.
    En retournant à l’habitation d’un
pas pressé, elle pensa de nouveau à sa fille. Quand elle devait la laisser,
parfois Loup restait avec l’enfant, parfois il partait avec elle. Lorsqu’elle
se rendait avec Zelandoni à une autre Caverne, Loup l’accompagnait
généralement, mais lorsqu’elle devait subir des « épreuves » dans le
cadre de sa formation – passer des nuits sans dormir, se priver des
Plaisirs, jeûner pendant de longues périodes – elle partait seule.
    Elle couchait souvent au petit
abri appelé le Creux des Rochers de la Fontaine, qui était assez confortable.
Il était situé juste à côté de la Profonde des Rochers de la Fontaine, parfois
appelée la Profonde de Doni, la longue grotte qui était le premier lieu sacré
qu’elle avait visité quand elle était venue vivre chez les Zelandonii. Les
Rochers de la Fontaine se trouvaient à un kilomètre et demi environ de la
Neuvième Caverne, sans compter la longue pente douce menant à l’abri. Cette grotte
ornée avait d’autres noms, en particulier pour les Zelandonia, qui l’appelaient
l’Entrée des Entrailles de la Mère, ou le Ventre Fécond de la Mère. C’était le
lieu le plus sacré des environs.
    Jondalar n’était pas toujours
content quand elle devait s’absenter, mais cela ne le dérangeait jamais de
s’occuper de Jonayla, et Ayla était heureuse qu’ils aient noué des liens aussi
forts. Il avait même entrepris de lui transmettre la technique de la taille du
silex en même temps qu’à ses apprentis.
    Ayla fut tirée de ses pensées
quand elle remarqua deux femmes qui marchaient dans sa direction, Marona et sa
cousine. Wylopa la saluait de la tête et lui souriait chaque fois qu’elle la
croisait, et quoique ce sourire lui parût toujours insincère Ayla le lui
rendait. Marona se contentait généralement d’un infime hochement de tête et
Ayla répondait de même mais, cette fois, Marona lui sourit, ce qui incita Ayla
à mieux la regarder. Ce sourire n’avait rien d’aimable, c’était plutôt un
rictus triomphant.
    Depuis son retour, Ayla se
demandait pourquoi Marona était revenue à la Neuvième Caverne. Apparemment, la
Cinquième l’avait bien accueillie et on l’avait entendue affirmer qu’elle
préférait être là-bas. Moi aussi je préférerais qu’elle soit là-bas, pensa
Ayla.
    Ce n’était pas uniquement parce
que Marona et Jondalar avaient naguère formé un couple mais aussi et surtout
parce que nul ne s’était montré plus méchant et plus méprisant que Marona
envers elle, à commencer par le mauvais tour des sous-vêtements d’hiver de
garçon censé la ridiculiser. Mais Ayla avait tenu tête aux rires et gagné le
respect de toute la Caverne. À présent, quand elle montait Whinney, elle
portait souvent par choix une tenue semblable, et beaucoup d’autres femmes
suivaient son exemple, au grand dépit de Marona. Des jambières et une tunique
sans manches en cuir souple étaient tout à fait confortables lorsque le temps
était doux.
    Ayla avait appris par des parents
de Matagan en visite que Marona avait provoqué la colère de femmes d’un haut
statut de la Cinquième Caverne, parentes de Kemordan, le chef, ou de sa
compagne, pour avoir persuadé un homme promis à l’une d’elles de la quitter
pour partir avec elle. Avec ses cheveux d’un blond presque blanc et ses yeux
gris sombre, Marona était une femme séduisante, même si, à force de plisser le
front, elle commençait à avoir des rides qui se gravaient sur son visage. Comme
la plupart de ses autres aventures, cette

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