Le pays des grottes sacrées
instrument de chasse efficace. Ayla montra aussi son habileté à la fronde.
Willamar narra quelques-unes de
ses aventures de Maître du Troc avec un talent de conteur qui captiva son
auditoire. La Première saisit l’occasion d’instruire le groupe en récitant ou
en chantant de sa voix impressionnante plusieurs Histoires et Légendes
Anciennes des Zelandonii. Un soir, elle persuada Ayla de déployer sa virtuosité
dans l’imitation des cris d’animaux et des chants d’oiseaux. Après avoir
raconté une histoire sur le Clan, Ayla expliqua comment communiquer dans la
langue des signes et, avant longtemps, tout le groupe tenait des conversations
simples sans émettre un son. C’était à la fois un amusement et l’apprentissage
d’un langage secret.
Jonayla était une fillette
adorable que tous prenaient plaisir à divertir et, seul enfant du groupe, elle
se retrouvait au centre de l’attention. Loup également, parce qu’il laissait
les membres de la Onzième le toucher et le caresser, mais plus encore parce
qu’il obéissait aux ordres de ceux qu’il connaissait, en premier lieu Ayla,
Jondalar et Jonayla. Tous étaient aussi intrigués par le pouvoir des trois
visiteurs sur leurs chevaux. Whinney, douce et docile, était sans doute la plus
proche d’Ayla. Jondalar guidait avec une grande maîtrise l’étalon plus fougueux
qu’il appelait Rapide, mais le plus stupéfiant, c’était la façon dont la petite
Jonayla montait Grise, la jeune jument, et s’occupait d’elle, bien qu’il fallût
encore l’aider à grimper sur son dos.
Ayla et Jondalar laissèrent aussi
quelques personnes monter les chevaux, en particulier les deux juments.
L’étalon pouvait se montrer difficile avec des inconnus, surtout s’ils étaient
nerveux. Les membres de la Onzième Caverne s’intéressèrent beaucoup à l’utilité
des chevaux pour transporter des choses lourdes. Les fabricants de radeaux
comprenaient mieux que personne les problèmes de transport mais se rendaient
également compte du soin qu’il fallait prendre des bêtes même quand on ne les
utilisait pas. On n’avait pas besoin de nourrir un radeau ni de lui donner à
boire, il suffisait de l’entretenir, de le réparer et de le porter à
l’occasion.
Le souvenir des jours passés
ensemble rendit tristes les voyageurs et les membres de la Onzième Caverne
lorsqu’ils durent se séparer. Ils avaient traversé ensemble des moments
difficiles sur l’eau ; sur terre, ils avaient partagé les efforts du
portage. Chacun avait accompli sa part pour installer le camp, chasser et
cueillir, s’acquitter des corvées de la vie quotidienne. Ils avaient échangé
des histoires et des techniques, noué une amitié qu’ils espéraient faire
revivre plus tard. En partant pour le sud, Ayla éprouva un sentiment de perte.
Les membres de la Onzième Caverne étaient devenus une partie de sa famille.
20
Poursuivre la route dans un
groupe réduit de moitié présentait des avantages. Le voyage semblait plus
facile. Il y avait moins de choses à régler et pas de radeaux à porter, moins
de nourriture à trouver, moins de bois ou autre combustible à ramasser pour la
faire cuire, moins d’outres à remplir, moins d’espace nécessaire pour installer
le camp, ce qui leur offrait un plus grand choix. Leurs nouveaux amis leur
manquaient mais ils progressèrent plus vite et ne tardèrent pas à établir une
nouvelle routine plus efficace. La petite rivière leur assurait une source
d’eau constante et sa berge constituait une piste facile à suivre, quoique en
pente la plupart du temps.
Ceux qui vivaient près du lieu
sacré suivant que la Première voulait montrer à Ayla constituaient une branche
de la Première Caverne du Sud. En chemin, la doniate tendit le bras vers un
abri.
— Voilà l’entrée de la
grotte peinte dont je t’ai parlé, dit-elle à Ayla.
— C’est un endroit sacré, on
ne peut pas aller simplement le visiter ?
— Elle se trouve sur le
territoire de la Quatrième Caverne des Zelandonii du Sud, qui considèrent que
c’est à eux de l’utiliser et de la montrer. Il y a aussi le problème de ceux
qui souhaiteraient y ajouter de nouvelles peintures. Si Jonokol en éprouvait
l’envie, les membres de la Quatrième seraient sans doute très heureux, mais il
vaudrait mieux qu’il en fasse d’abord la demande. L’un d’eux pourrait avoir
l’intention de peindre au même endroit. C’est peu probable, mais si c’était
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