Le pays des grottes sacrées
Doni.
Les deux hommes procédèrent à
l’échange rituel de salutations en se serrant les deux mains. S’il arrivait
qu’on donne aux rencontres ordinaires autant de cérémonial, la Première eut
l’impression que le doniate ne manquerait pas de raconter maintes fois
l’histoire de cette visite, et si elle avait voulu faire faire ce Périple à
Ayla, ce n’était pas uniquement pour lui montrer les sites sacrés du territoire
zelandonii mais aussi pour la présenter à un grand nombre de Cavernes. Elle
avait pour Ayla des projets que personne d’autre ne connaissait, pas même
l’intéressée. Elle fit ensuite signe à Jonokol.
— J’ai proposé à mon ancien
acolyte de participer à ce Périple parce que je ne l’ai pas fait quand il
n’était encore que Jonokol. C’est maintenant un peintre de talent mais aussi un
Zelandoni intelligent et important.
Les tatouages du côté gauche du
visage de Jonokol témoignaient de ce qu’il n’était plus simple acolyte. Les
Zelandonia se faisaient tatouer sur la partie gauche de la face, le plus
souvent le front ou la joue. Les chefs étaient tatoués sur le côté droit et les
autres personnes importantes arboraient des symboles au milieu du front,
généralement plus petits.
Jonokol s’avança et se
présenta :
— Je suis le Zelandoni de la
Dix-Neuvième Caverne et je te salue, Zelandoni de la Quatrième Caverne des
Zelandonii dans les Terres Situées au Sud de la Grande Rivière.
— Je te salue, sois le
bienvenu ici.
Willamar fut le suivant :
— Je suis Willamar des
Zelandonii, compagnon de Marthona, ancienne Femme Qui Commande de la Neuvième
Caverne et mère de Jondalar. Je suis connu pour être le Maître du Troc de la
Neuvième Caverne et j’ai amené mes deux apprentis.
Les deux jeunes gens procédèrent
eux aussi aux salutations.
— Je suis déjà venu ici une
fois et j’ai vu votre remarquable lieu sacré, reprit Willamar. Cette expédition
de troc est ma dernière. Désormais, ce sont ces deux hommes que tu verras. J’ai
connu le Zelandoni qui t’a précédé, est-il encore doniate ?
C’était en fait une façon de
demander s’il était encore en vie. L’ancien Zelandoni était de la même
génération que Willamar, peut-être un peu plus âgé, alors que le doniate actuel
était jeune.
— Oui, il est à la Réunion
d’Été, mais sa santé n’est pas bonne. Comme toi, il envisage de renoncer à ses
fonctions. L’année prochaine, il restera ici pour prendre soin de ceux qui ne
peuvent pas se rendre à la Réunion. Mais toi qui parais bien portant, pourquoi
cèdes-tu la place à ces jeunes gens ?
— Il est possible de
continuer quand on n’est pas obligé de quitter sans cesse sa région, mais un
Maître du Troc voyage, et pour être franc je suis las des voyages. Je souhaite
passer plus de temps avec ma compagne et ma famille.
Indiquant Jondalar, Willamar
poursuivit :
— Ce jeune homme n’est pas
né à mon foyer mais pour moi, c’est tout comme. Il y a vécu depuis qu’il savait
à peine marcher. Je me suis demandé un moment s’il arrêterait de grandir.
Il sourit au grand homme blond.
— Il en va de même pour
Ayla, sa compagne. Marthona est la grand-mère de remarquables enfants, dont
cette jolie fillette dont je me sens l’aïeul. Marthona a également une fille
qui est l’enfant de mon foyer et qui est en âge de s’unir. Je suis impatient
d’être l’aïeul de ses enfants. Voilà pourquoi il est temps que je renonce aux
voyages.
Ayla avait écouté avec intérêt
l’explication de Willamar. Elle avait deviné qu’il voulait passer plus de temps
avec Marthona mais elle ne s’était pas rendu compte de la force de son
attachement pour les enfants de sa compagne et leurs enfants, ainsi que pour
Folara, l’enfant de son foyer. Elle prit conscience qu’il devait encore
souffrir de la perte de Thonolan, fils de son foyer, mort au cours du Voyage
entrepris avec Jondalar.
La Première en finit avec les
présentations :
— Nous avons aussi une jeune
femme qui nous accompagne pour retourner à sa Caverne. Son compagnon vivait
près de chez nous. Il l’avait rencontrée pendant un Voyage et l’avait ramenée,
mais il parcourt à présent le Monde d’Après. Voici Amelana, des Zelandonii du
Sud.
L’homme regarda la jeune femme et
sourit. Il la trouva jolie et devina qu’elle était enceinte, non parce que cela
se voyait déjà beaucoup mais parce qu’il avait le sens de ces
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