Le pays des grottes sacrées
choses. Il tendit
les bras vers elle.
— Au nom de Doni, tu es la
bienvenue, Amelana des Zelandonii du Sud.
Il aurait voulu la conduire tout
de suite à un endroit où elle pourrait s’asseoir mais il devait d’abord dire un
mot de ceux qui étaient absents.
— Notre Femme Qui Commande
n’est pas ici. Elle est à la Réunion d’Été avec les autres.
— Je m’en doutais, répondit
la Première. Où se tient-elle cette année ?
— À trois ou quatre jours de
marche vers le sud, au confluent de trois rivières, intervint l’un des
chasseurs restés pour aider les vieux et les malades. Je peux t’y conduire ou
aller la chercher. Elle s’en voudrait de t’avoir manquée.
— Désolée, nous ne pouvons
pas rester aussi longtemps. J’ai prévu un long Périple de Doniate pour mon
acolyte et le Zelandoni de la Dix-Neuvième Caverne : jusqu’aux montagnes
centrales puis loin à l’est. Nous tenons à visiter votre grotte sacrée, elle
est très importante, mais nous devons en voir beaucoup d’autres pour que notre
voyage soit complet. Peut-être qu’au retour… Attends, au confluent de trois
rivières, dis-tu ? N’est-ce pas près d’un lieu sacré, une vaste grotte
richement ornée ?
— Si, bien sûr, répondit le
chasseur.
— Alors, je crois que nous
verrons votre Femme Qui Commande. J’ai inclus la visite de cette grotte dans
notre périple.
La Première se félicita d’une
coïncidence qui lui permettrait de présenter Ayla à de nombreuses autres
Cavernes.
— J’espère que vous mangerez
au moins avec nous ce soir et que vous passerez la nuit ici, dit le Zelandoni.
— Avec plaisir. Merci de ton
invitation. Où veux-tu que nous installions notre camp ?
— Nous avons une hutte pour
les visiteurs, mais je dois d’abord aller y regarder. Comme nous sommes peu
nombreux ici, nous ne l’utilisons pas en ce moment. Je ne sais pas dans quel
état elle est.
En hiver, lorsqu’une Caverne,
communauté semi-sédentaire dont les membres vivaient ensemble, le plus souvent
une famille élargie, occupait l’abri de pierre qu’elle considérait comme son
foyer, elle avait tendance à se répartir en habitations plus petites, se
dispersant un peu. En été, ceux qui restaient préféraient se regrouper. Des
constructions habitées pendant la saison froide étaient désertées, ce qui
incitait de petits animaux comme les souris, les campagnols, les tritons, les
crapauds, les serpents, ainsi que diverses araignées, à s’y installer.
— Montre-la-nous. Nous la
nettoierons et elle fera l’affaire, j’en suis certaine, assura la Première. Nous
avons monté nos tentes toutes les nuits depuis notre départ. Un abri sera un
changement bienvenu.
— Je veux au moins vérifier
qu’il y a de quoi faire du feu, déclara le Zelandoni en se dirigeant vers la
hutte.
Les voyageurs le suivirent. Une
fois installés, ils se rendirent là où s’étaient rassemblés ceux qui n’étaient
pas partis pour la Réunion d’Été. Une visite était généralement un événement
bienvenu, une distraction, excepté pour ceux qui étaient trop malades pour se
lever. La Première se faisait toujours un devoir de passer voir ceux qui
n’étaient pas en bonne santé. Le plus souvent, elle ne pouvait pas grand-chose
pour eux, mais la plupart appréciaient cette attention et parfois elle
parvenait à les aider. Ils étaient généralement très âgés, ou malades, ou
blessés, ou au dernier stade d’une grossesse difficile. On les avait laissés à
la Caverne mais pas abandonnés. Des proches, parents ou amis, faisaient en
sorte qu’il y ait quelqu’un pour s’occuper d’eux et le chef de la Caverne
désignait des chasseurs qui, à tour de rôle, les ravitaillaient et servaient de
messagers en cas de besoin.
La Caverne prépara un repas
commun, auquel les visiteurs apportèrent leur contribution. On était proche de
la période des plus longs jours de l’année et après que tous eurent mangé la
Première suggéra à Ayla et au Zelandoni de la Dix-Neuvième – qu’Ayla
continuait à appeler Jonokol la plupart du temps – de profiter de ce
qu’il faisait encore clair pour aller voir ceux qui n’avaient pas pris part au
repas parce qu’ils étaient malades ou affaiblis. Ayla laissa Jonayla avec
Jondalar mais Loup l’accompagna.
Personne n’avait de problème
immédiat dont on ne se serait pas occupé. Un jeune homme avait une jambe brisée
mal remise en place, mais il était
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