Le pays des grottes sacrées
à la vie avec des hommes.
Après le combat, Loup avait
réussi à se traîner assez près du camp de la Neuvième Caverne pour qu’Ayla le
retrouve. Presque tous les participants à la Réunion d’Été avaient souhaité
qu’il guérisse. La Première avait même aidé Ayla à soigner ses blessures. Ayla
avait recousu l’oreille déchirée, qui était, depuis, légèrement inclinée. Cela
lui donnait un air canaille qui faisait sourire quand on le voyait.
Le Site Sacré que la Première
voulait visiter était une grotte ornée se trouvant à plusieurs jours de marche
au sud-est. Et les membres de la Onzième Caverne durent manœuvrer dans le même
courant rapide pour traverser de nouveau la Grande Rivière. Il fallait la
remonter sur une certaine distance pour atteindre l’autre rive, près du
confluent avec la Rivière, qu’ils emprunteraient pour rentrer. Les deux groupes
avaient pour destination une Caverne située, expliqua-t-on à Ayla, près du
confluent d’un autre cours d’eau avec la Grande Rivière. Cette petite rivière
prenait sa source dans une hauteur du Sud proche du lieu sacré que la Première
voulait faire visiter à son acolyte. Ils prirent la direction de l’est en
remontant la Grande Rivière le lendemain matin.
La Onzième n’était pas la seule
Caverne qui utilisait des radeaux pour parcourir sur l’eau le territoire des
Zelandonii. Des générations plus tôt, d’autres descendants des ancêtres
fabricants de radeaux qui avaient fondé la Onzième Caverne avaient décidé
d’établir une nouvelle Caverne de l’autre côté de la Grande Rivière, près de
l’endroit d’où ils repartaient généralement. Ils avaient souvent campé dans la
région, cherchant des grottes et des abris lorsque le temps devenait mauvais,
et avaient exploré les environs quand ils partaient pour la chasse ou la
cueillette.
Plus tard, pour les raisons
habituelles – trop de monde dans le foyer, un désaccord avec la
compagne du frère ou de l’oncle –, un petit groupe était parti fonder une
nouvelle Caverne. Il y avait encore bien plus de terres inhabitées que de
groupes humains pour les peupler. Pour la Caverne d’origine, c’était un
avantage d’avoir à proximité un endroit où elle trouverait des amis, de la
nourriture et un abri où dormir. Les deux groupes, étroitement liés, avaient
trouvé des moyens d’échanger des biens et des services et la nouvelle Caverne
avait prospéré. Elle avait pris le nom de Première Caverne des Zelandonii dans
les Terres Situées au Sud de la Grande Rivière, raccourci avec le temps en
Première Caverne des Zelandonii du Sud.
La doniate voulait s’entendre
avec ses membres pour traverser au retour et les prévenir qu’un autre groupe
qui projetait de la rejoindre viendrait de l’autre berge de la Grande Rivière.
Elle désirait aussi discuter avec leur Zelandoni, une femme qu’elle connaissait
déjà du temps où elle n’était qu’acolyte. Puis les voyageurs se sépareraient.
Les membres de la Onzième Caverne traverseraient la Grande Rivière dans l’autre
sens tandis que, partant du même endroit, le groupe du Périple de Doniate
remonterait le petit affluent jusqu’à la grotte peinte.
Voyager sur l’eau impliquait
quelquefois de porter le radeau pour contourner un obstacle : des rapides
particulièrement violents, une chute d’eau ou un passage où l’eau était si
basse que l’embarcation raclait le lit de la rivière. C’est pourquoi on ajoutait
aux plateformes de minces rondins servant de poignées qui permettaient à ceux
qui les manœuvraient de les porter. Cette fois, les voyageurs les aidèrent, ce
qui facilita la tâche. Les rames, les gouvernails et les perches furent chargés
sur les travois tirés par les chevaux, ainsi que les tentes de voyage et le
reste du matériel. Marchant lentement le long de la berge, tous avaient fourré
leurs affaires personnelles dans leur sac à dos et portaient les radeaux à tour
de rôle.
Alors qu’ils progressaient vers
l’est sur la rive gauche, côté sud de la Grande Rivière, ils surent qu’ils
approchaient du confluent avec la Rivière quand ils arrivèrent à la première de
deux grandes boucles de la Grande Rivière. Parvenus au bas de la première, ils
ne longèrent plus le cours d’eau. Cela aurait représenté une distance beaucoup
plus grande alors qu’il leur suffisait de continuer tout droit pour rejoindre
le bas de la seconde boucle. Ils suivirent un
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