Le pays des grottes sacrées
sentier qui était à l’origine une
simple piste d’animaux et que le passage de nombreux humains avait élargi. À
l’endroit où il bifurquait, une branche partait vers le nord le long de l’eau,
l’autre vers l’est à travers les terres. C’était la seconde qui était la plus
fréquentée.
Une fois au bas de la seconde
boucle, ils suivirent la Grande Rivière uniquement jusqu’à ce qu’elle reprenne
la direction du nord. Les deux sentiers qui partaient de cet endroit, l’un vers
l’est, l’autre vers le nord, montraient les traces d’une égale fréquentation.
C’était l’extrémité nord de la deuxième boucle qui se trouvait en face du
confluent avec la Rivière, et ce sentier nord était aussi souvent emprunté que
l’autre. En prenant à l’est à travers les terres, ils retrouvèrent la Grande
Rivière et la longèrent de nouveau en direction du sud. C’est près de cet
endroit qu’ils décidèrent de camper pour la nuit.
Chacun avait fini de manger et la
plupart des voyageurs, assis autour du feu, se détendaient avant d’aller se
coucher dans leur tente, sous leur fourrure de couchage. Ayla resservait
Jonayla en écoutant des jeunes gens de la Onzième parler d’établir une nouvelle
Caverne près du lieu où les radeaux avaient fait halte après la première
traversée de la Grande Rivière. Ils projetaient de proposer des endroits où
dormir et de quoi manger aux voyageurs qui traversaient soit pour continuer
vers le sud, soit pour pousser en aval vers l’est. En échange d’un bien ou d’un
service faisant l’objet d’un accort préalable, les fabricants de radeaux et
leurs passagers recrus de fatigue pourraient se reposer sans avoir à établir
d’abord leur camp. Ayla commençait à comprendre comment les communautés
humaines se développent et s’étendent, et pourquoi l’envie naît de créer une
nouvelle Caverne. Cela semblait tout à coup parfaitement raisonnable.
Il leur fallut une journée de
plus pour rejoindre la Première Caverne des Zelandonii du Sud. Ils y arrivèrent
en fin d’après-midi et Ayla pensa qu’il était effectivement plus commode
d’avoir un endroit où dérouler sa fourrure de couchage sans devoir planter une
tente, où prendre un repas déjà préparé. Les membres de cette communauté
voyageaient et chassaient pendant la saison chaude comme toutes les autres
Cavernes et une partie seulement de ses membres était présente, mais ce nombre
était plus élevé en proportion que celui de la plupart des autres Cavernes.
Restaient non seulement ceux qui n’étaient pas en état de voyager mais aussi
ceux qui se rendaient disponibles pour offrir leurs services.
Les voyageurs furent invités à
passer quelques jours de plus avec les Zelandonii du Sud, qui avaient entendu
parler d’un loup et de chevaux obéissant à une étrangère ramenée par un membre
de la Neuvième Caverne au terme d’un long Voyage. Ils furent étonnés de
découvrir qu’une grande partie de ce qu’ils croyaient être des exagérations
était en fait vrai. Ils se sentaient en outre honorés d’accueillir la Première
parmi Ceux Qui Servaient la Grande Terre Mère. Tous les Zelandonii, même ceux
qui la voyaient rarement, lui reconnaissaient ce rang, mais un membre de la
Caverne mentionna une autre femme qui vivait près d’une grotte située beaucoup
plus au sud et qui était également très respectée. La Première sourit :
elle avait entendu parler de cette femme et comptait la voir.
Ceux que la Caverne du Sud
connaissait le mieux, c’étaient les rameurs de la Onzième et le Maître du Troc
de la Neuvième. Willamar était souvent passé par cet endroit au cours de ses
voyages. Les deux Cavernes de Zelandonii qui construisaient et manœuvraient les
radeaux avaient beaucoup d’histoires à raconter et de connaissances à partager,
aussi bien l’une avec l’autre qu’avec tous ceux qui se montraient intéressés.
Ils expliquèrent certaines techniques de fabrication que Jondalar écouta avec
une grande attention.
Il parla des bateaux sharamudoï,
sans toutefois entrer dans les détails puisqu’il avait décidé d’en fabriquer un
plutôt que de fournir des explications. Sa réputation de tailleur de silex
était établie et il fut heureux de montrer certaines de ses méthodes quand on
le lui demanda. Il expliqua aussi comment il avait mis au point le propulseur,
dont l’usage se répandait rapidement, et, avec Ayla, fit voir comment maîtriser
cet
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