Le pays des grottes sacrées
rencontrer, dit Beladora
en les poussant en avant.
Ginedora s’agenouilla et ouvrit
les bras. Ses yeux étaient brillants de larmes. Un peu à contrecœur, les deux
enfants l’étreignirent rapidement. Elle en prit un dans chaque bras et une
larme roula sur sa joue.
— J’ignorais que j’avais des
petits-enfants, dit-elle. C’est l’inconvénient, quand on habite si loin.
Combien de temps allez-vous rester ici ?
— Nous ne le savons pas
encore, répondit Beladora.
— Allez-vous venir à notre
Caverne ?
— Nous avons l’intention de
le faire.
— J’espère que vous ne
resterez pas seulement quelques jours. Vous êtes venus de si loin, revenez avec
nous et restez le temps qu’il vous plaira.
— Nous devons y réfléchir.
Kimeran est l’Homme Qui Commande notre Caverne. Il lui sera difficile de
s’absenter longtemps.
Quand elle vit que sa mère avait
à nouveau les larmes aux yeux, elle ajouta :
— Mais nous allons y
réfléchir.
Ayla jeta un coup d’œil aux gens
qui commençaient à dresser le camp. Elle remarqua un homme qui portait
quelqu’un sur ses épaules. Il se pencha et l’aida à descendre. Elle crut
d’abord que c’était un enfant, puis elle regarda mieux. C’était un homme de
petite taille, les bras et les jambes trop courts. Elle tapota le bras de la
Première et le lui montra du menton.
— Pas étonnant que la mère
de Beladora semble si soulagée que les enfants de sa fille, nés en même temps,
soient normaux. Cet homme est un accident de la nature. Comme certains arbres
dont la croissance est retardée, je crois que c’est un nain, dit-elle.
— J’aimerais bien faire sa
connaissance, pour en savoir plus. Mais ce serait comme le dévisager et
j’imagine que cet homme est trop souvent objet de curiosité, dit Ayla.
26
Ayla s’était levée très tôt et
avait rassemblé ses paniers de cueillette et préparé Whinney. Elle avertit
Jondalar qu’elle allait chercher des légumes verts, des racines et tout ce
qu’elle pourrait trouver pour le festin du soir, mais elle semblait distraite
et mal à l’aise.
— Veux-tu que je
t’accompagne ? demanda-t-il.
— Non ! répondit-elle
sèchement avant d’adoucir le ton : J’aimerais que tu surveilles Jonayla.
Beladora conduit ses enfants chez sa mère ce matin. Jondecam et Levela y vont
aussi et emmènent Jonlevan, parce qu’ils sont apparentés. Je ne sais pas ce que
fait Kimeran, et il se peut qu’il les rejoigne plus tard. Jonayla est presque
de la famille, mais elle risque de se sentir abandonnée si elle ne peut pas
jouer avec ses camarades habituels. J’avais pensé que tu pourrais monter Rapide
et aller chevaucher avec elle et Grise ce matin.
— Bonne idée. Voilà un
moment que nous n’avons pas fait de cheval. L’exercice fera du bien aux bêtes,
répondit Jondalar.
Ayla lui sourit et frotta sa joue
contre la sienne, mais elle avait encore le sourcil froncé et paraissait
malheureuse.
Le jour se levait à peine quand
elle partit, montée sur Whinney, et siffla Loup. Elle longea la berge de la
rivière, examinant la végétation. Elle savait que les plantes qu’elle cherchait
poussaient près de l’endroit où ils avaient campé, mais elle espérait ne pas
avoir à aller si loin. Elle passa devant la Troisième Caverne ; elle était
déserte. Tout le monde était à la réunion impromptue qui se tenait à la
Première Caverne. Elle se demanda comment allait Amelana et si elle allait
accoucher avant leur départ ; elle pouvait le faire d’un moment à l’autre.
Elle espéra avec ferveur que ce serait un beau bébé, normal et sain.
Elle ne trouva ce qu’elle
cherchait qu’à l’approche de leur campement précédent. L’eau stagnante de la
rivière avait presque formé un bras mort, l’habitat convenant à la berle et à
la ciguë. Elle arrêta sa jument et se laissa glisser à terre. Loup semblait
content d’avoir, pour changer, sa maîtresse pour lui tout seul et il était
d’humeur folâtre, s’intéressant aux odeurs captivantes.
Avec son couteau et son bâton à
fouir, elle commença par ramasser des monceaux de berle. Puis, avec un autre
instrument qu’elle avait façonné dans ce but, elle recueillit des racines et
des plants de ciguë. Elle les enveloppa dans de longs brins d’herbe et les mit
dans un panier séparé, confectionné spécialement à cet effet. Elle le laissa
par terre pendant qu’elle rangeait la berle dans les paniers de bât
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