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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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crois pas que Balderan ait compris que
c’était une arme que je commençais à dérouler…
    Elle joignit le geste à la
parole, puis sortit de son petit sac deux des galets qu’elle avait ramassés
dans le lit à sec du torrent, près de leur campement précédent. Elle rassembla
les deux extrémités de la fronde, plaça une pierre dans le creux formé par
l’usage au milieu de la bande de cuir. Elle avait déjà choisi une cible :
un lièvre au pelage estival marron assis sur son arrière-train à côté d’un
rocher près de son terrier. Au dernier moment, elle repéra aussi deux colverts,
qui venaient de s’envoler de leur nid près de la rivière. Avec des gestes
rapides et sûrs, elle lança la première pierre, puis la deuxième.
    Les gens exprimèrent leur
surprise :
    — Vous avez vu ça ?
    — Elle a tué ce canard en
plein vol !
    — Elle a tué aussi un
lapin !
    La démonstration leur avait donné
la mesure de son adresse.
    — Je ne voulais pas tuer
Balderan… reprit Ayla.
    — Mais elle aurait pu le
faire, lâcha Jonokol, ce qui provoqua d’autres murmures.
    — Je voulais seulement
l’arrêter et j’ai donc visé la cuisse. Il doit avoir un beau bleu. J’ai touché
l’autre au bras.
    Elle siffla Loup, qui arriva
immédiatement à son appel. Cela aussi déclencha une vague de commentaires dans
l’assistance.
    — Balderan et ses compagnons
n’ont pas remarqué Loup, au début. Ce loup est mon ami et il m’obéit. Quand un
troisième renégat a tenté de s’enfuir, j’ai demandé à Loup de l’arrêter. Il ne
l’a pas attaqué ni n’a essayé de le tuer, il l’a mordu à la cheville et l’a
fait trébucher. Puis Jondalar est apparu, avec son lance-sagaie.
    « Lorsque nous avons ramené
ces hommes ici, Balderan a tenté de s’échapper. Jondalar s’est servi de son
lance-sagaie. Il lui a frôlé l’oreille, ce qui l’a arrêté net. Le tir de
Jondalar est très précis.
    Autres petits rires.
    — Je t’avais dit qu’ils
n’avaient aucune chance, confirma Willamar à Demoryn, assis à son côté.
    — Lorsque j’ai vu comment
ces hommes se comportaient avec moi, j’ai pensé qu’ils étaient sans doute des
fauteurs de troubles, continua Ayla. C’est pourquoi nous vous les avons amenés,
contre leur gré, bien sûr. C’est seulement en arrivant à la Troisième Caverne
des Gardiens que nous avons compris tout le mal qu’ils avaient fait au fil des
ans.
    Elle s’interrompit, baissa les
yeux. Il semblait évident qu’elle avait autre chose à dire :
    — Je suis guérisseuse, j’ai
aidé beaucoup de femmes à accoucher. Heureusement, la plupart des bébés sont
parfaitement sains, mais certains enfants de la Mère ont un défaut de
naissance. J’en ai vu. D’ordinaire, si le défaut est grave, ils ne survivent
pas. La Mère les reprend parce qu’Elle seule peut y remédier, mais certains
sont animés d’une forte volonté de vivre. Même affligés de défauts importants,
ils vivent et souvent apportent beaucoup aux leurs.
    « J’ai été élevée par un
homme qui était un grand Mog-ur, le mot dont se servent les membres du Clan
pour désigner un Zelandoni. Il n’avait l’usage que d’un bras, boitait, de
naissance, et il n’avait qu’un œil. Son mauvais bras a été en plus abîmé par un
ours des cavernes qui l’avait choisi et qui est devenu son totem. C’était un
homme très sage, au service des siens et très respecté. Il y a aussi un garçon
qui n’habite pas loin de notre Caverne et est né avec un bras déformé. Sa mère
craignait qu’il ne soit jamais capable de chasser et ne devienne peut-être
jamais un vrai homme, mais il a appris à se servir du lance-sagaie avec son
bras valide, il est devenu bon chasseur et a gagné le respect de tous ; il
a maintenant une compagne et ils sont heureux.
    « Lorsqu’un enfant est mort-né
ou quitte ce monde juste après sa naissance pour voyager dans celui d’Après, on
ne devrait pas le pleurer ; la Mère l’a repris pour corriger ses défauts.
    Ayla plongea la main dans la
musette qu’elle portait à l’épaule et en sortit une petite corbeille fermée par
un couvercle. Elle l’ouvrit et montra à bout de bras le serpent à deux têtes.
Il y eut des exclamations de stupéfaction.
    — Certains êtres vivants
sont anormaux quand ils naissent et ça se voit.
    Les gueules des deux têtes
dardèrent leur langue.
    — La seule manière pour ce
serpent de corriger son défaut est de

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