Le pays des grottes sacrées
pour tout le Camp, tout le monde mangerait de la berle, sauf Balderan
et ses hommes, qui auraient droit à la ciguë, réfléchit tout haut la Première
avant d’ajouter : Je pensais à une chose : on pourrait leur servir
aussi des champignons, des champignons comestibles. Peut-être croiraient-ils
qu’ils sont vénéneux, les éviteraient-ils et ne feraient-ils pas attention aux
légumes racines parce que, apparemment, tout le monde en mangerait.
— Cela me semble être une
bonne solution, à moins que quelqu’un n’ait une meilleure idée, dit Ayla.
Son interlocutrice se tut à
nouveau pour réfléchir, puis hocha la tête.
— Très bien, nous avons un
plan, dit la Zelandoni Qui Était la Première. C’est toujours bon de prévoir.
Lorsque les deux femmes sortirent
de la tente, il n’y avait personne dehors. Leurs compagnons de voyage étaient
allés voir ce qui se passait à cette Réunion d’Été improvisée et proposer leur
aide pour la préparation des repas. Pour une réunion destinée à juger des
crimes.
D’autres gens arrivaient et le
pré en contrebas de la falaise était peu à peu envahi. Mais la plus grosse
surprise survint en fin d’après-midi. Ayla et la Première se trouvaient dans
l’habitation des Zelandonia quand Jonayla arriva en courant et interrompit la
réunion.
— Mère, mère, dit-elle,
Kimeran m’a dit de venir te dire quelque chose…
— Me dire quoi,
Jonayla ? répondit Ayla d’un ton sévère.
— La famille de Beladora est
ici. Et quelqu’un d’étrange l’accompagne.
— La famille de
Beladora ? Ce ne sont même pas des Zelandonii, mais des Giornadonii. Ils
habitent loin, comment ont-ils pu arriver ici en un jour ou deux ?
s’étonna Ayla avant de se tourner vers les autres : Je crois que je dois y
aller.
— Je viens avec toi, dit la
Première. Veuillez nous excuser.
— Ils n’habitent pas si loin
que ça, observa Zelandoni Première en les accompagnant à la porte, et ils
viennent souvent nous rendre visite. Tous les deux ans environ. Je crois qu’ils
sont autant zelandonii que giornadonii, mais je ne sais s’ils sont venus à
cause des messagers qui ont été envoyés. Ils prévoyaient sans doute de nous
rendre visite de toute façon. Ils ont probablement été aussi surpris de trouver
là leur parente qu’elle l’aura été de les voir.
Kimeran passait là et avait
entendu Zelandoni Première.
— Ce n’est pas tout à fait
exact, dit-il. Ils sont allés à la Réunion d’Été des Giornadonii, puis ont
décidé d’assister à la vôtre et ils prévoyaient de venir ici ensuite. Ils
étaient au Camp d’Été quand le messager leur a annoncé que nous étions ici. Ils
ont su aussi que Balderan avait été capturé. Saviez-vous qu’il avait semé le
trouble dans des Cavernes de Giornadonii ? Y a-t-il quelqu’un à qui il
n’ait pas nui ?
— Une réunion va se tenir
bientôt à ce propos, dit Zelandoni Première. Nous devons parvenir à une
décision et vite.
Comme si cela lui était venu
après coup, elle ajouta :
— Tu as dit qu’il y avait
une personne bizarre avec eux ?
— Oui, mais vous allez voir
par vous-mêmes.
Les présentations rituelles furent
faites entre Ayla, la Première et les parents de Beladora, puis la Première
demanda s’ils avaient déjà dressé leur camp.
— Non, nous venons
d’arriver, répondit une femme qui se présenta comme étant Ginedora, la mère de
Beladora.
Elles s’en seraient doutées, car
elle en était la copie conforme, en plus âgée et légèrement plus replète.
— Il me semble qu’il y a de
la place près de notre campement, dit la Première. Pourquoi n’allez-vous pas en
prendre possession avant que quelqu’un d’autre ne le fasse ?
— Venez faire la
connaissance de votre grand-mère, dit Beladora à ses enfants.
— Tu as eu des
nés-ensemble ? Ce sont les tiens tous les deux ? Et en bonne
santé ? demanda Ginedora.
Beladora hocha la tête.
— C’est merveilleux !
— Voici Gioneran, dit la
jeune mère en levant la main du garçonnet de cinq ans aux cheveux châtain foncé
et aux yeux marron-vert comme les siens.
— Il sera grand, comme
Kimeran, remarqua Ginedora.
— Et voici Ginedela, dit
Beladora en levant la main de sa blonde fille.
— Elle a les mêmes yeux et
les mêmes cheveux que son père et c’est une beauté. Ils sont timides ?
— Allez saluer votre
grand-mère. Nous avons fait une longue route pour la
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