Le pays des grottes sacrées
étrange matériau très dur.
— J’ignore quelle sorte de
pierre c’est. Aldanor affirme qu’ils la fabriquent, mais je ne sais si je dois
le croire.
— Ils la fabriquent
effectivement. Ils utilisent de l’argile humide, lui donnent forme et la
cuisent avec un feu très chaud dans un espace clos, comme un four aménagé dans
le sol, jusqu’à ce qu’elle devienne dure comme de la pierre. J’ai vu la
S’Armunaï du Camp des Trois Sœurs le faire. C’est elle qui a découvert comment
obtenir cette pierre…
Ayla s’interrompit et prit une
expression lointaine, comme si elle regardait dans sa mémoire.
— Elle n’était pas méchante,
mais Attaroa l’a fait sortir du droit chemin pendant quelque temps. Les
S’Armunaï sont des gens intéressants.
— Jondalar m’a dit ce qui
vous était arrivé là-bas, dit Danug. Cependant Aldanor n’est pas du même Camp.
Nous nous sommes arrêtés pour la nuit aux Trois Sœurs. J’ai trouvé bizarre
qu’il y ait autant de femmes, mais elles se sont montrées très hospitalières.
Après avoir parlé avec Jondalar, je me suis rendu compte que je ne serais
peut-être pas arrivé jusqu’ici si vous n’étiez pas passés par là avant. J’en
frémis rien qu’en y pensant.
Le rabat de cuir de l’entrée
s’écarta. Un homme passa la tête à l’intérieur.
— Si j’avais su que tu
voulais la garder pour toi seul, j’aurais réfléchi à deux fois avant de
t’emmener avec nous à cette Réunion d’Été, jeune homme, dit-il d’un ton sévère
avant de sourire. Je ne peux t’en blâmer, je sais que tu ne l’as pas vue depuis
longtemps, mais beaucoup d’autres veulent parler à cette jeune personne.
— Dalanar ! s’exclama Ayla
en se levant et en sortant de la petite tente pour l’embrasser.
Il avait vieilli mais ressemblait
toujours beaucoup à Jondalar ; à sa vue, une bouffée d’affection
l’envahit.
— Danug et ses deux
compagnons sont arrivés avec toi ? Comment t’ont-ils trouvé ?
— Par hasard, à moins que
cela n’ait été voulu, ça dépend comment on le voit. Certains d’entre nous
étaient partis chasser. Une vallée proche d’ici attire beaucoup de troupeaux de
passage. Ils nous ont vus et nous ont fait comprendre qu’ils voulaient participer
à la chasse. Nous étions très contents d’avoir trois jeunes gens vigoureux en
renfort. J’avais déjà commencé à penser que si la chasse était vraiment bonne,
assez pour faire des réserves de viande pour l’hiver prochain et en emporter
avec nous, nous pourrions peut-être aller à la Réunion des Zelandonii cette
année.
« Leur aide a été décisive.
Nous avons tué six bisons. C’est seulement en fin de soirée que ce jeune homme
a commencé à s’enquérir de toi et de Jondalar et a demandé comment trouver les
Zelandonii, expliqua Dalanar en montrant le géant roux qui sortait de la tente.
« La langue a posé un petit
problème. Danug n’était capable que de répéter : “Jondalar de la Neuvième
Caverne des Zelandonii.” J’ai tenté de lui expliquer que Jondalar était le fils
de mon foyer, mais sans grand succès, continua le vieil homme. Puis Echozar est
revenu de la mine de silex et Danug s’est mis à communiquer par signes avec
lui. Il a été surpris de constater qu’Echozar était capable de parler mais
beaucoup moins que celui-ci en voyant Danug et Druwez s’adresser à lui par
signes. Quand Echozar leur a demandé où ils avaient appris, Danug nous a parlé
de son frère, un garçon adopté par sa mère, décédé maintenant. Il a dit que
c’était toi qui avais appris à tous le langage des signes afin qu’ils puissent
s’exprimer et se faire comprendre.
« C’est de cette façon que
nous avons réussi à communiquer au début. Danug et Druwez parlaient à Echozar
par signes et il traduisait. J’ai alors pris une décision et j’ai dit à Danug
que nous allions à la Réunion d’Été des Zelandonii et que j’étais disposé à les
emmener avec nous. Le lendemain, Willamar et sa petite troupe sont arrivés.
C’est étonnant de voir avec quelle facilité il communique avec les gens même
s’il ne connaît pas leur langue.
— Willamar est ici lui
aussi ? s’exclama Ayla.
— Oui, je suis là.
Ayla se retourna et sourit de
plaisir en voyant le vieux Maître du Troc. Ils s’étreignirent chaleureusement.
— Tu es venu avec les
Lanzadonii aussi ?
— Non, répondit Willamar. Il
nous restait encore
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