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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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tente de voyage, et le regarda fouiller dans
ses bagages. Il en tira un menu objet soigneusement enveloppé et attaché avec
une ficelle.
    — Ranec m’a dit de te
remettre ça en mains propres.
    Ayla défit le petit paquet. Elle
ouvrit de grands yeux et resta bouche bée devant son contenu : un cheval
taillé dans de l’ivoire de mammouth, assez petit pour tenir dans le creux de sa
main et sculpté de manière si exquise qu’il paraissait vivant. Il tendait la
tête en avant, comme s’il luttait contre le vent. Les lignes creusées dans la
crinière dressée et la robe à poils hirsutes évoquaient la texture rugueuse de
la peau du petit cheval des steppes sans masquer son allure trapue. L’ocre jaune
avec lequel avait été teinté l’animal correspondait exactement à la nuance d’un
cheval qu’elle connaissait bien, tandis que les jambes et la colonne vertébrale
avaient été ombrées de noir.
    — Oh, Danug, il est superbe…
C’est Whinney, n’est-ce pas ? ajouta Ayla en souriant, les yeux brillants
de larmes.
    — Oui, bien sûr. Il a
commencé à sculpter ce cheval dès que tu es partie.
    — Je crois que la chose la
plus pénible que j’aie faite dans ma vie a été d’annoncer à Ranec que je
partais avec Jondalar. Comment va-t-il ?
    — Bien, Ayla. Il s’est uni à
Tricie à la fin du même été. Tu sais, cette femme qui avait un bébé
probablement engendré par son esprit ? Elle a trois enfants maintenant.
Elle est querelleuse, mais elle lui convient bien. Elle s’emporte à propos d’une
broutille et il se contente de sourire. Il dit qu’il aime bien son esprit. Elle
est incapable de résister à son sourire et elle l’aime vraiment. Je crois
cependant qu’il ne t’oubliera jamais complètement. Ça a créé quelques
difficultés entre eux au départ.
    — Quel genre de
difficultés ? demanda Ayla en fronçant les sourcils.
    — Il la laisse faire presque
tout ce qu’elle veut et je crois qu’au début elle le croyait faible parce qu’il
lui cédait si facilement. Elle le poussait à bout pour voir jusqu’où elle pouvait
aller. Puis elle a eu des exigences ; elle voulait qu’il lui procure ceci
ou cela. Il semblait s’en amuser. Aussi extravagant que ce fût, il réussissait
à lui obtenir tout ce qu’elle demandait et il le lui offrait avec ce sourire
que tu connais.
    — Oui, je le connais, dit
Ayla, souriant elle aussi à ce souvenir, les yeux humides. Content de lui comme
s’il avait gagné un concours et imbu de son ingéniosité.
    — Puis elle a tout chamboulé
dans la maison, continua Danug. Son espace de travail, ses outils, toutes les
choses qu’il accumulait et rangeait. Il ne s’y est pas opposé. À mon avis, il
voulait voir ce qu’elle allait faire. Mais je me trouvais chez eux le jour où
elle a décidé de déplacer ce cheval. Je ne l’ai jamais vu si en colère. Il n’a
pas haussé le ton ; il lui a seulement dit de le remettre en place. Elle
était surprise. Je ne pense pas qu’elle l’ait cru. Il lui cédait toujours. Il
lui a répété de le remettre où il était et, comme elle n’obtempérait pas, il
lui a saisi le poignet, assez durement, le lui a pris de la main et lui a
demandé de ne plus jamais toucher à ce cheval. Si elle le refaisait, il
romprait leur union et paierait le prix. Il lui a dit qu’il l’aimait mais
qu’elle ne posséderait jamais une certaine partie de lui. Si elle ne l’acceptait
pas, elle n’avait qu’à s’en aller.
    « Tricie est sortie en
pleurant de leur logis, mais Ranec s’est contenté de reposer le cheval à sa
place, de s’asseoir et de se mettre à sculpter. Lorsqu’elle est finalement
revenue, il faisait nuit. Je n’ai pu m’empêcher d’entendre ce qu’ils
disaient ; leur foyer est voisin du nôtre et, bon, j’avais sans doute
envie d’entendre. Elle lui a dit qu’elle l’aimait, qu’elle l’avait toujours
aimé et voulait rester avec lui, même s’il t’aimait encore. Elle a promis de ne
plus toucher au cheval et elle a tenu sa promesse. Après cela, elle l’a
respecté ; ça lui a fait prendre conscience de ses sentiments pour lui. Il
est heureux, Ayla. Je crois qu’il ne t’oubliera jamais, mais il est heureux.
    — Je ne l’oublierai jamais
non plus. Je pense encore à lui de temps en temps. Si je n’avais pas rencontré
Jondalar, j’aurais pu être heureuse avec lui. Je l’aimais vraiment ; c’est
seulement que j’aime Jondalar davantage. Parle-moi des

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