Le pays des grottes sacrées
depuis
que je suis ici.
— Tu connais Marthona,
Willamar. Tu sais qu’elle aimerait être ici si Folara s’intéresse sérieusement
à un jeune homme, surtout si celui-ci a l’intention de la ramener chez lui. Je
suis certaine qu’elle viendrait ici si elle le pouvait.
— Tu as raison, Ayla, mais
est-elle assez vigoureuse pour cela ?
— Tu as évoqué la
possibilité de la transporter sur une litière, Dalanar. Combien de temps
crois-tu qu’il faudrait à quatre jeunes gens solides pour retourner à la
Neuvième Caverne et la ramener ici ?
— Pas plus de quelques jours
pour de bons coureurs, peut-être deux fois plus pour revenir, sans compter
celui qu’il lui faut pour se préparer. Tu crois vraiment qu’elle se porte assez
bien pour supporter le voyage ?
— Jerika se porterait-elle
assez bien s’il s’agissait de Joplaya ? demanda Ayla.
Dalanar hocha la tête, convaincu.
— Marthona semblait aller
beaucoup mieux quand je suis partie et, si elle n’a pas à faire d’effort
physique, je crois qu’elle sera tout aussi bien ici, où tant de gens peuvent
l’aider, qu’à la Neuvième Caverne, poursuivit la jeune femme. Elle aime les
chevaux, les regarder ou les flatter et, en l’occurrence elle sera certainement
disposée à se déplacer sur des perches pour venir ici, mais elle sera plus à
l’aise sur une litière et pourra bavarder en chemin avec ses compagnons de
voyage. J’aimerais avoir l’avis de Jondalar, mais apparemment il n’est pas dans
les parages. Est-ce que toi, Dalanar et peut-être Joharran, vous pouvez
organiser ça, Willamar ?
— Je crois, Ayla. Tu as
probablement raison. Il faut que la mère de Folara vienne si celle-ci envisage
sérieusement une union, surtout avec un étranger.
— Mère ! Mère ! Te
voilà ! Tu es enfin arrivée ! lança une jeune voix.
Cette interruption charma Ayla.
Elle se retourna, sourit et ses yeux s’éclairèrent en tendant les bras à la
fillette qui courait vers elle, le loup bondissant gaiement à son côté. Sa
fille sauta dans ses bras.
— Tu m’as tant manqué,
murmura Ayla en la serrant contre elle, avant de se reculer pour la regarder et
de la serrer de plus belle dans ses bras.
— Je n’arrive pas à croire
que tu aies tant grandi, dit-elle en la reposant à terre.
Zelandoni avait suivi l’enfant à
une allure plus tranquille. Elle sourit chaleureusement en s’approchant d’Ayla.
— Tu as fini tes
observations ? demanda-t-elle après qu’elles se furent embrassées.
— Oui, et j’en suis
contente, mais c’était passionnant de voir le soleil s’arrêter et revenir en
arrière et de consigner le phénomène. Le seul ennui, c’est que je n’avais
personne qui le comprenne vraiment pour partager ces instants avec moi. Je
n’arrêtais pas de penser à toi.
Zelandoni observa attentivement
la jeune femme. Quelque chose avait changé en Ayla. Elle tenta de déterminer
quoi. Ayla avait perdu du poids ; avait-elle été malade ? Son ventre
aurait dû commencer à s’arrondir, mais sa taille était plus fine et sa poitrine
plus menue.
Ô Doni, pensa-t-elle. Elle n’est
plus enceinte. Elle a dû perdre son bébé avant qu’il naisse.
Mais il y avait autre chose, une
confiance en soi, une assurance nouvelle dans ses manières, une acceptation de
la tragédie. Elle savait qui elle était : une Zelandoni !
Elle a été appelée ! Elle a
dû perdre son enfant à ce moment-là.
— Il va falloir que nous
parlions, ne crois-tu pas, Ayla ? dit Zelandoni Qui Était la Première en
insistant sur son nom.
On pouvait l’appeler Ayla, mais
elle n’était plus Ayla.
— Oui, répondit la jeune
femme.
Elle n’avait pas à en dire
davantage. Elle savait que la Première avait compris.
— Et que nous parlions sans
tarder.
— Oui.
— Et je suis désolée, Ayla.
Je sais que tu voulais un enfant, ajouta-t-elle à voix basse.
Avant qu’Ayla ait pu répondre,
d’autres gens s’étaient rassemblés autour d’elles.
Presque tous ses proches parents
et amis vinrent au camp lui souhaiter la bienvenue. Tout le monde semblait être
là, sauf Jondalar, et personne ne paraissait savoir où il était. D’ordinaire,
quand quelqu’un sortait du camp seul ou avec une ou deux autres personnes, il
disait où il allait. Ayla aurait pu commencer à s’inquiéter, mais, apparemment,
personne d’autre ne le faisait. La plupart restèrent là pour prendre un repas
ou un en-cas. Ils
Weitere Kostenlose Bücher