Le pays des grottes sacrées
fait ?
— Justement, répondit
Dalanar. Ils n’ont rien fait. Tu sais que les gens semblent toujours mal à
l’aise en présence d’Echozar quand ils le rencontrent pour la première
fois ; toi, tu ne l’as jamais été, mais tu fais exception. Je crois que
c’est pour cela qu’il a pour toi une affection particulière. Danug non plus n’a
jamais montré de réticence à son égard ; il s’est mis tout de suite à
parler avec lui par signes. Les jeunes S’Armunaï non plus ne semblaient pas
terriblement gênés par Echozar. Apparemment, ils ne sont pas aussi hostiles à
ceux qui sont d’esprit mêlé que certains Zelandonii.
— C’est vrai, confirma Ayla.
Les mélanges semblent plus courants chez eux, et mieux acceptés, quoique pas
complètement, surtout quand l’allure particulière des gens du Clan est aussi
marquée que chez Echozar. Il aurait sans doute des problèmes même ici.
— Pas avec Aldanor. Les
trois jeunes gens l’ont accepté aussi aisément que n’importe qui d’autre. Ils
ne l’ont pas considéré comme une exception et ont été aimables avec lui sans se
forcer. Ils l’ont traité comme n’importe quel autre jeune homme. Echozar s’est
rendu compte que tout le monde ne le déteste pas ni ne s’oppose à lui. Il
pouvait se faire des amis et Bokovan aussi. Ce jeune couple qui s’est formé en
même temps que vous – Jondecam et Levela ? – a
complètement adopté Bokovan. Il est là tout le temps à jouer avec leurs enfants
et tous les autres qui courent partout dans le camp. Je me demande parfois
comment ils supportent d’en avoir autant dans les jambes sans arrêt,
s’interrogea Dalanar.
— Levela a une patience
infinie, dit Ayla. Je crois qu’elle adore ça.
Elle se tourna vers Danug.
— Vous allez revenir avec
nous à la Neuvième Caverne, n’est-ce pas ? Tu n’as fait que commencer à me
rapporter les nouvelles en retard des membres du Camp.
— Nous espérons passer
l’hiver avec vous. J’aimerais aller jusqu’aux Grandes Eaux de l’Ouest avant de
rentrer. Et puis, je ne vois pas comment nous pourrions décider Aldanor à
partir d’ici avant le printemps… au plus tôt, dit Danug en souriant à son ami.
Ayla lui lança un regard
interrogateur.
— Pour quelle raison ?
— Quand tu le verras en
présence de la sœur de Jondalar, tu comprendras.
— Folara ?
— Oui, Folara. Il est
absolument, totalement fou d’elle. Et je crois que ce sentiment est peut-être
réciproque. En tout cas, ça ne semble pas la déranger de passer du temps en sa
compagnie. Beaucoup de temps…
Danug avait parlé mamutoï, langue
similaire à celle d’Aldanor, qui avait appris à bien la maîtriser au cours de
leur Voyage, et le nom de la sœur de Jondalar était le même dans n’importe
quelle langue. Ayla vit le jeune homme rougir. Elle leva les sourcils puis sourit.
La grande et gracieuse jeune
fille qu’était devenue Folara attirait facilement l’attention où qu’elle aille.
Elle avait l’élégance naturelle de sa mère et le charme débonnaire de
Willamar ; et comme Jondalar l’avait toujours prédit, Folara était belle.
Sa beauté n’était pas tout à fait la manifestation achevée de la perfection
qu’avait été Jondalar dans sa jeunesse – et qu’il était encore pour
l’essentiel. Elle avait la bouche un peu trop généreuse, les yeux un peu trop
espacés, ses cheveux châtain clair étaient légèrement trop fins, mais ces
petites imperfections ne la rendaient que plus accessible et attirante.
Folara n’avait pas manqué de
prétendants, mais aucun n’avait vraiment excité son imagination ni satisfait
ses attentes inexprimées. Le peu d’empressement qu’elle mettait à choisir un
compagnon rendait folle sa mère, qui voulait avoir un petit-enfant de sa fille.
Après avoir passé tant de temps avec elle, Ayla en était arrivée à mieux la
connaître et elle savait que l’intérêt manifesté par Folara à l’endroit du
jeune S’Armunaï importerait beaucoup à Marthona. La grande question était de
savoir si Aldanor déciderait de rester chez les Zelandonii ou si Folara irait
avec lui chez les S’Armunaï. Il faut que Marthona vienne ici, pensa Ayla.
— Willamar, as-tu remarqué
que Folara n’était pas indifférente à ce jeune S’Armunaï ? demanda-t-elle
en souriant au visiteur rougissant.
— Maintenant que tu en
parles, j’ai l’impression qu’ils ont passé beaucoup de temps ensemble
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