Le pays des grottes sacrées
quelques haltes avant d’achever notre tournée. Nous sommes
arrivés il y a quelques jours. Je m’apprêtais à repartir pour la Neuvième
Caverne.
— Je suis de ceux qui ont vu
arriver la Neuvième Caverne, dit Danug. Quand j’ai aperçu les chevaux au loin,
j’ai su que ce devait être les gens avec qui tu vis, Ayla. J’ai été très déçu
de ne pas te trouver parmi eux, mais content de voir Jondalar. Lui au moins
parle le mamutoï. J’ai tout de suite compris que Jonayla était votre fille,
surtout quand je l’ai vue sur le dos du cheval gris. Si tu n’étais pas venue,
je serais reparti avec la Neuvième Caverne et je t’aurais fait la surprise,
mais c’est toi qui nous as surpris.
— Tu es une surprise, Danug,
une surprise bienvenue. Et tu peux toujours aller rendre visite à la Neuvième
Caverne, tu sais, dit Ayla avant de se tourner vers Dalanar. Je suis heureuse
que tu aies décidé de venir avec les Lanzadonii. Jerika est-elle avec
vous ? Marthona sera très déçue de ne pas vous voir tous.
— J’ai été désolé d’apprendre
qu’elle ne venait pas. Jerika avait hâte de la voir aussi. Incroyable comme
elles sont devenues bonnes amies ! Comment va Marthona ?
— Pas très bien, répondit
Ayla. Elle se plaint d’avoir mal aux articulations, mais il n’y a pas que cela.
Elle a une douleur dans la poitrine et peine à respirer quand elle se surmène.
J’avais l’intention de venir à la Réunion dès que possible, mais je répugnais à
la laisser. Elle semblait cependant aller mieux quand je suis partie.
— Tu crois vraiment ?
demanda Willamar, l’air grave.
— Elle a dit que si elle
s’était sentie aussi bien quand la Neuvième Caverne est partie, elle serait
peut-être venue, mais je ne crois qu’elle aurait pu faire tout le trajet à
pied.
— Quelqu’un aurait pu la
porter, dit Dalanar. J’ai porté deux fois Hochaman sur mes épaules jusqu’aux
Grandes Eaux de l’Ouest avant sa mort.
Il se tourna vers Danug.
— Hochaman était le
compagnon de la mère de Jerika. Ils ont fait tout le voyage depuis les Mers
Sans Fin de l’Est. Ses larmes étaient mêlées du sel des Grandes Eaux de
l’Ouest, mais c’étaient des larmes de joie. Son vœu le plus cher était d’aller
aussi loin que va la terre, plus loin que personne n’était jamais allé. Je n’ai
jamais entendu dire que quelqu’un soit allé plus loin.
— Nous nous sommes souvenus
de cette histoire, Dalanar, et nous voulions la porter, mais elle ne voulait
pas monter sur les épaules de Jondalar, dit Ayla. Elle avait l’impression que
cela manquait de dignité, je crois. Elle ne voulait pas non plus chevaucher sur
Whinney. Je lui ai demandé, elle ne voulait pas. Elle aime les chevaux, mais
l’idée de monter dessus l’a toujours effrayée.
Elle remarqua le travois
maintenant déchargé.
— Je suis en train de me
demander… Willamar, tu crois qu’elle accepterait de se déplacer sur les perches ?
— Quelques hommes pourraient
aussi se relayer pour la porter sur une litière, suggéra Dalanar. À quatre, un
à chaque coin, ce serait facile. Elle n’est pas lourde.
— Et elle pourrait
s’asseoir, elle ne serait pas obligée de toujours regarder vers l’arrière. Je
suis tentée de demander à Jondalar de retourner la chercher, mais je ne l’ai
pas encore vu. Tu étais avec lui, Dalanar ? demanda Ayla.
— Non, je ne l’ai pas vu de
la journée. Il peut être n’importe où. Tu sais comment ça se passe à une
réunion comme celle-ci. Je n’ai même pas vu Bokovan de la journée.
— Bokovan ? Joplaya et
Echozar sont ici ? Je croyais qu’Echozar avait dit qu’il ne reviendrait
jamais, après toutes les histoires provoquées par son union avec Joplaya !
s’étonna Ayla.
— Ça n’a pas été facile de
le persuader. Jerika et moi pensions qu’il devait venir, pour le bien de
Bokovan. Il va falloir qu’il se trouve un jour une compagne et il n’y a pas
encore assez de Lanzadonii. Tous les jeunes sont élevés comme frères et sœurs
et tu sais ce qu’il advient quand les enfants grandissent ensemble : ils
ne se considèrent pas mutuellement comme des conjoints potentiels. J’ai dit à
Echozar que seules quelques personnes s’étaient opposées à son union, mais il
n’était pas convaincu. C’est seulement quand le grand Mamutoï, son cousin et
son ami sont venus qu’il s’est décidé à partir. Ils nous ont beaucoup aidés.
— Qu’ont-ils
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