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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de miner la nécessaire cohésion
du groupe, indispensable pour préserver cette solidarité, ce consensus, étaient
rigoureusement appliquées, au point de devenir une pratique sociale.
    Dans des conditions aussi
hostiles, les enfants couraient des risques tout particuliers. Beaucoup
mouraient en bas âge et, si la communauté en général était importante pour leur
bien-être, une famille s’occupant bien d’eux était considérée comme
essentielle. Même si la plupart des familles étaient constituées au départ par
un homme et une femme, elles pouvaient s’élargir, s’étendre de bien des
manières. Non seulement par l’adjonction de grands-parents, oncles, tantes et
cousins mais aussi, pour peu que cela soit accepté par toutes les parties en
présence, par celle décidée par une femme d’un autre homme de son choix, ou par
un homme de deux autres femmes, voire plus. Parfois même par l’association d’un
ou de plusieurs autres couples. La seule exception était la stricte
interdiction faite aux membres proches de la famille de s’y joindre. Frères et
sœurs ne pouvaient s’accoupler, pas plus que ceux que l’on considérait comme
des cousins « proches ». D’autres relations étaient fortement réprouvées,
sans être toutefois expressément interdites, comme celles entre un jeune homme
et sa femme-donii.
    Une fois la famille constituée,
coutumes et pratique s’étaient développées pour l’encourager à se perpétuer. La
jalousie ne favorisait pas les liens de longue durée, et on admettait que
diverses mesures soient prises pour limiter ses effets néfastes. Des attirances
momentanées pouvaient souvent être assouvies par les festivités, socialement
approuvées, organisées en l’honneur de la Mère. On fermait en général les yeux
sur les relations épisodiques entretenues en dehors de la famille, pour peu
qu’elles soient conduites avec mesure et discrétion.
    Si l’attrait du compagnon ou de
la compagne s’affaiblissait, ou si un penchant plus fort pour un ou une autre
apparaissait, une intégration au sein de la famille était jugée préférable à
une rupture. Et lorsque la seule solution consistait à rompre le lien, une
sanction était infligée à telle ou telle des personnes en cause, voire à
plusieurs, afin de décourager les autres d’opter pour la rupture, en
particulier lorsque des enfants étaient impliqués.
    La sanction en question pouvait
consister à continuer à soutenir et à porter assistance à la famille pendant un
certain laps de temps, mesure parfois accompagnée de restrictions dans la
constitution de nouveaux liens durant la même période. Ou encore à faire
l’objet d’un règlement ponctuel, surtout si l’une des parties, ou les deux,
souhaitait changer de lieu de résidence. En fait, il n’existait pas de règle
stricte : chaque situation était appréciée individuellement, dans le cadre
de coutumes adoptées par la collectivité, par un certain nombre de personnes,
en général sans rapport direct avec l’affaire, réputées pour leurs qualités de
sagesse, d’équité et d’autorité.
    Si, par exemple, un homme
souhaitait rompre le lien avec sa compagne et quitter une famille pour aller
s’installer avec une autre femme, il devait respecter une période de latence
dont la durée était déterminée par un certain nombre de facteurs, l’un d’eux
pouvant être l’état de gravidité de sa future nouvelle compagne. Durant cette
période, on pouvait leur demander de rejoindre la famille plutôt que de rompre
brutalement le lien. Si la « nouvelle » ne voyait pas cette solution
d’un bon œil ou si, inversement, celle-ci n’était pas vraiment acceptée par
l’« ancienne », l’homme avait la possibilité de rompre le lien
existant, mais pouvait se voir obligé de contribuer à l’entretien de sa famille
d’origine pendant un certain temps, précisément fixé. Autre solution : il
pouvait s’acquitter en une fois d’une certaine quantité de nourriture,
d’outils, d’ustensiles ou d’autres objets susceptibles d’être troqués.
    Une femme pouvait partir elle
aussi et, particulièrement si elle avait des enfants et vivait dans la Caverne
de son compagnon, retourner dans sa Caverne d’origine, ou encore emménager dans
celle d’un autre homme. Si certains des enfants, ou la totalité, restaient avec
le compagnon qu’elle quittait, ou si celui-ci était malade, ou infirme, la
femme pouvait elle aussi se voir

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