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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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infliger une sanction. Si le couple était
installé dans la Caverne où elle était née, elle pouvait demander à la
collectivité de chasser le compagnon dont elle ne voulait plus, celui-ci devant
alors être accueilli par la Caverne de sa mère. Dans ce cas, la femme devait en
général motiver la rupture : son compagnon la maltraitait, ou maltraitait
ses enfants, ou encore il était paresseux et ne pourvoyait pas de manière
adéquate aux besoins de la famille. Mais souvent la raison était tout
autre : il ne s’intéressait pas suffisamment à elle, elle-même
s’intéressait à quelqu’un d’autre, à moins qu’elle ne souhaite tout bonnement
plus vivre avec lui, ni avec un autre homme.
    Il pouvait arriver que l’un,
l’autre, ou les deux déclarent simplement qu’ils ne souhaitaient plus vivre
ensemble. Le collectif de la Caverne se préoccupait avant tout des
enfants : s’ils étaient grands, ou si leur bien-être était assuré, tous
les arrangements, ou presque, adoptés par les parties en présence étaient
considérés comme acceptables. S’il n’y avait pas d’enfant en jeu, ni de
circonstances particulières comme la maladie d’un membre de la famille, le lien
pouvait être rompu relativement aisément tant par l’homme que par la femme,
cette rupture étant la plupart du temps concrétisée par celle, on ne peut plus
symbolique, du nœud sur une corde.
    Dans chacune de ces situations,
la jalousie pouvait être un élément perturbateur et, par conséquent, ne pouvait
être tolérée. Si nécessaire, le collectif de la Caverne intervenait. Autrement
dit, ses membres pouvaient choisir tous les arrangements qu’ils souhaitaient,
ou presque, pour peu qu’ils soient adoptés d’un commun accord, ne suscitent pas
de différends entre Cavernes et ne viennent pas troubler les relations avec
d’autres familles.
    Bien sûr, on ne pouvait empêcher
tel ou telle d’échapper à la sanction en faisant ses paquets et en déménageant
discrètement, mais en général les autres Cavernes finissaient tôt ou tard par
être au courant de la plupart des séparations et, dès lors, n’hésitaient pas à
exercer des pressions d’ordre social. L’intéressé(e) n’était pas expulsé(e)
mais on lui faisait comprendre qu’il ou elle n’était pas vraiment bienvenu(e).
Si elle voulait vraiment échapper à la sanction, la personne en question devait
vivre en solitaire, ou partir très loin, or la plupart des gens ne souhaitaient
nullement vivre seuls ou partir chez des étrangers.
    Pour ce qui concernait Dalanar,
celui-ci avait été tout disposé à payer son dû, voire plus encore : il
n’avait pas d’autre femme, en fait il aimait toujours Marthona, mais il ne
supportait tout simplement plus de rester avec elle alors que celle-ci
consacrait presque tout son temps et toute son énergie à veiller aux besoins de
la Neuvième Caverne. Il avait troqué de nombreux objets afin de payer au plus
vite la totalité de ce qu’il devait de façon à pouvoir partir, mais il n’avait
pas envisagé de rester éloigné : il n’avait souhaité partir que parce
qu’il avait jugé la situation trop pénible pour rester. Et lorsqu’il avait quitté
la Caverne, il s’était contenté d’aller de l’avant jusqu’à ce qu’il se retrouve
au pied des montagnes, quelque part à l’est. C’était là qu’il avait découvert
la mine de silex, où il s’était installé.
     
     
    Ayla était toujours éveillée
lorsque Jonayla et Loup entrèrent dans la tente. Elle se leva pour aider sa
fille à se préparer pour la nuit. Après qu’elle lui eut administré quelques
caresses, Loup alla à l’endroit qu’elle lui avait ménagé et s’installa sur ses
couvertures. Elle salua d’autres personnes qui venaient de pénétrer dans le
vaste et solide abri semi-permanent, conçu pour accueillir de nombreux hôtes ou
les maintenir au sec lorsqu’il pleuvait.
    — Où étais-tu, mère ?
demanda Jonayla. Tu n’étais pas là quand je suis revenue avec Zelandoni.
    — J’étais avec Whinney,
expliqua Ayla.
    Pour la fillette qui n’aimait
rien tant que monter à cheval, cette explication suffisait.
    — Je pourrai aller avec toi
demain ? Il y a longtemps que je n’ai pas monté Grise.
    — Combien de temps ?
demanda Ayla avec un sourire.
    — Ça de jours.
    Jonayla montra deux doigts d’une
main, trois de l’autre.
    — Peux-tu me dire avec des
mots combien cela représente ? fit Ayla avec un

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