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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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doniate pensait que cela
pouvait expliquer, au moins en partie, l’épreuve qu’elle avait subie dans la
grotte, au cours de son accouchement, mais elle ne jugea pas indispensable d’en
faire part aux autres.
    — À mon avis, la question la
plus importante est celle que nous avons tous esquivée, intervint-elle. Le
Chant de la Mère est sans doute la plus vieille des Légendes des Anciens. Selon
les différentes Cavernes, il existe des variations mineures, mais sa
signification profonde demeure toujours la même. Peux-tu nous la réciter,
Ayla ? Pas dans son entier, juste la dernière partie.
    Ayla accepta d’un signe de tête
et ferma les yeux, se demandant où commencer.
     
    Avec un grondement de tonnerre, Ses montagnes se
fendirent,
    Et par la caverne qui s’ouvrit dessous
    Elle fut de nouveau mère,
    Donnant la vie à toutes les créatures de la Terre.
    D’autres enfants étaient nés, mais la Mère était
épuisée.
     
    Chaque enfant était différent, certains petits,
d’autres grands.
    Certains marchaient, d’autres volaient, certains
nageaient, d’autres rampaient,
    Mais chaque forme était parfaite, chaque esprit
complet.
    Chacun était un modèle qu’on pouvait répéter.
    La Mère le voulait, la Terre verte se peuplait.
     
    Les oiseaux, les poissons, les autres animaux,
    Tous restèrent cette fois auprès de l’Éplorée.
    Chacun d’eux vivait là où il était né
    Et partageait le domaine de la Mère.
    Près d’Elle ils demeuraient, aucun ne s’enfuyait.
     
    Ayla avait commencé à réciter
plutôt timidement, mais à mesure qu’elle poursuivait, sa voix gagnait en
puissance, son ton en assurance.
     
    Ils étaient Ses enfants, ils la remplissaient de
fierté
    Mais ils sapaient la force de vie qu’Elle portait en
Elle.
    Il Lui en restait cependant assez pour une dernière
création,
    Un enfant qui se rappellerait qui l’avait créé.
    Un enfant qui saurait respecter et apprendrait à
protéger.
     
    Première Femme naquit adulte et bien formée,
    Elle reçut les Dons qu’il fallait pour survivre.
    La vie fut le premier, et comme la Terre Mère
    Elle s’éveilla à elle-même en en sachant le prix.
    Première Femme était née, première de sa lignée.
     
    Vinrent ensuite le Don de Perception, d’apprendre,
    Le désir de connaître, le Don de Discernement.
    Première Femme reçut le savoir qui l’aiderait à vivre
    Et qu’elle transmettrait à ses semblables.
    Première Femme saurait comment apprendre, comment
croître.
     
    La Mère avait presque épuisé Sa force vitale,
    Pour transmettre l’Esprit de la Vie,
    Elle fit en sorte que tous Ses enfants procréent,
    Et Première Femme reçut aussi le don d’enfanter.
    Mais Première Femme était seule, elle était la seule.
     
    La Mère se rappela Sa propre solitude,
    L’amour de Son ami, sa présence caressante.
    Avec la dernière étincelle, Son travail reprit,
    Et pour partager la vie avec Femme Elle créa Premier
Homme.
    La Mère à nouveau donnait, un nouvel être vivait.
     
    Ayla parlait si couramment la
langue que la plupart des membres de l’assistance ne remarquaient même plus son
accent. Ils avaient pris l’habitude de la façon dont elle prononçait certains
mots, certains sons. Tout cela leur paraissait normal. Mais tandis qu’elle
récitait les strophes familières, son langage singulier semblait leur ajouter
une qualité un peu exotique, une touche mystérieuse, qui leur donnait vaguement
l’impression que celles-ci venaient d’un lieu autre, peut-être hors de ce
monde.
     
    Femme et Homme la Mère enfanta,
    Et pour demeure Elle leur donna la Terre,
    Ainsi que l’eau, le sol, toute la création,
    Pour qu’ils s’en servent avec discernement.
    Ils pouvaient en user, jamais en abuser.
     
    Aux Enfants de la Terre, la Mère accorda
    Le Don de Survivre, puis Elle décida
    De leur offrir celui des Plaisirs,
    Qui honore la Mère par la joie de l’union.
    Les Dons sont mérités quand la Mère est honorée.
     
    Satisfaite des deux êtres qu’Elle avait créés,
    La Mère leur apprit l’amour et l’affection.
    Elle insuffla en eux le désir de s’unir,
    Le Don de leurs Plaisirs vint de la Mère.
    Avant qu’Elle eût fini, Ses enfants L’aimaient aussi.
     
    C’était en général ainsi que se
terminait le Chant de la Mère, et Ayla hésita un moment avant de poursuivre.
Puis, après avoir pris une grande inspiration, elle récita la strophe qui avait
si fort résonné en elle lorsqu’elle se

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