Le pays des grottes sacrées
réserve étonnamment riche en bois de chauffage pour ceux qui
vivaient à proximité, mais elle n’était pas couverte d’une forêt épaisse. Elle
ressemblait plutôt à un vaste espace vert, avec des prés et des clairières
entre des parties plus fortement boisées.
Le groupe se dirigea vers le
nord-ouest en suivant la vallée sur une dizaine de kilomètres de terrain en
pente douce, un début très agréable pour le voyage. Lorsque les Zelandonii
arrivèrent à un affluent de la Rivière des Bois qui dévalait une colline en
cascadant, sur la gauche, Manvelar fit halte. C’était le moment de se reposer
et de laisser les retardataires les rattraper. On fit de petits feux pour les
infusions, les parents nourrirent les enfants et puisèrent dans les provisions
emportées pour le voyage, lanières de viande ou morceaux de fruits séchés, noix
restant de la récolte de l’année précédente. Quelques-uns mangèrent les gâteaux
spéciaux que presque tout le monde préparait, un mélange de viande séchée
réduite en poudre, de baies ou de petits morceaux de fruits séchés et de
graisse, moulés en petits pâtés et enveloppés de feuilles comestibles. C’était
une nourriture bourrative et riche en calories mais longue à préparer et la
plupart des marcheurs la gardèrent pour plus tard, quand ils voudraient
parcourir rapidement de longues distances ou traquer un gibier et se sustenter
sans allumer de feu.
— C’est ici que nous
tournons, annonça Manvelar. Si nous prenons plein ouest à partir de maintenant,
lorsque nous parviendrons à la Rivière de l’Ouest, nous devrions être près de
la Vingt-Sixième Caverne et de sa plaine d’inondation, là où se tiendra la
Réunion d’Été.
Il était assis en compagnie de
Joharran et de quelques autres qui regardaient les collines s’élevant sur la
rive ouest et l’affluent tumultueux descendant la pente.
— Doit-on camper ici cette
nuit ? demanda Joharran.
Il leva les yeux pour voir où le
soleil en était de son parcours dans le ciel et poursuivit :
— Il est un peu tôt mais
nous sommes partis tard ce matin et la montée paraît rude. Nous en viendrions
peut-être plus facilement à bout après une nuit de repos.
— La pente est forte sur
quelque distance seulement puis le terrain devient plus ou moins plat, répondit
Manvelar. J’essaie d’habitude de grimper d’abord puis de faire halte et
d’établir le camp pour la nuit.
— Tu as probablement raison,
approuva Joharran. Il vaut mieux laisser cette difficulté derrière nous et
repartir frais demain matin, mais je crains que la montée ne pose problème à
certains.
Il se tourna vers son frère puis
coula un regard à leur mère, qui venait d’arriver et semblait soulagée de
pouvoir s’asseoir et se reposer. Il avait remarqué qu’elle peinait plus que
d’habitude à avancer.
Jondalar saisit le message muet
et dit à Ayla :
— Nous pourrions rester ici
pour attendre les retardataires et leur indiquer la bonne direction.
— Bonne idée, répondit-elle.
De toute façon, les chevaux préfèrent être derrière.
Elle souleva Jonayla et lui
tapota le dos. L’enfant avait fini de téter mais semblait vouloir jouer avec le
sein de sa mère. Parfaitement réveillée, elle gloussa en direction de Loup,
assis derrière le groupe. Il s’avança, lécha le visage du bébé, qui gloussa de
nouveau. Ayla avait elle aussi capté le message adressé à Jondalar et, comme
Joharran, elle avait remarqué que Marthona ralentissait l’allure. Zelandoni,
qui venait d’arriver, avait également pris du retard mais Ayla ne savait pas si
c’était par fatigue ou si elle avait décidé d’attendre Marthona.
— Il y a de l’eau chaude
pour une infusion ? s’enquit la Première en les rejoignant.
Elle décrocha le sac dans lequel
elle gardait ses remèdes et s’activa.
— As-tu déjà bu,
Marthona ?
Avant même que la mère de
Jondalar secoue la tête, la doniate ajouta :
— Je vais te préparer une
infusion en même temps que la mienne.
Ayla les observa attentivement.
Elle ne tarda pas à comprendre que Zelandoni avait elle aussi remarqué la
fatigue de Marthona et lui préparait une médecine. La mère de Jondalar le
savait aussi. Nombreux étaient ceux qui se faisaient du souci pour elle mais
ils se gardaient de le manifester. Ayla sentait cependant que leur inquiétude
était grande. Elle décida d’aller voir ce que faisait Zelandoni.
— Jondalar, tu
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