Le pays des grottes sacrées
doit pas
sentir bon. C’est son habitude quand elle se réveille, l’après-midi.
— C’est ce qu’elle a fait,
confirma Marthona, qui tenait l’enfant assise sur son giron, face à elle. Je n’ai
pas oublié comment on s’occupe d’un enfant, hein, Jonayla ?
Elle la fit sauter doucement et
lui sourit, reçut en échange un sourire et un doux gazouillis.
— Elle est adorable,
dit-elle en rendant le bébé à sa mère.
Ayla l’installa confortablement
dans la couverture à porter. Marthona semblait reposée et ragaillardie quand
elle se leva. Ils repartirent le long de la Rivière des Bois, tournèrent et
s’engagèrent sur l’autre chemin. Une fois au sommet de la colline, ils
marchèrent de nouveau vers le nord jusqu’au petit affluent puis prirent à
l’ouest. Le soleil, bas sur l’horizon, dardait ses rayons presque directement
dans leurs yeux lorsqu’ils parvinrent au camp établi par la Troisième et la
Neuvième Caverne. Proleva guettait leur arrivée et fut soulagée de les voir
enfin.
— J’ai gardé de la
nourriture au chaud près du feu. Pourquoi avez-vous tant tardé ? leur
demanda-t-elle en les conduisant à la tente de voyage qu’ils partageraient.
Elle se montra particulièrement
empressée avec la mère de Joharran.
Jondalar lui donna l’explication
et ajouta :
— Garde la nourriture au
chaud un peu plus longtemps. Nous devons d’abord décharger les chevaux et leur
trouver un endroit où ils pourront brouter.
— S’il reste un os avec de
la viande pour Loup, il appréciera, dit Ayla.
Il faisait sombre quand ils
revinrent enfin manger. Tous ceux qui partageaient la tente de voyage se
rassemblèrent autour du feu : Marthona, Willamar et Folara ;
Joharran, Proleva et ses deux enfants, Jaradal et Sethona ; Jondalar,
Ayla, Jonayla et Loup ; et Zelandoni. Bien qu’elle ne fît pas vraiment
partie de la famille du chef, elle y avait sa place quand ils voyageaient parce
qu’elle n’avait elle-même pas de famille à la Neuvième Caverne.
— Combien de temps nous
faudra-t-il pour arriver au lieu de la Réunion d’Été ? demanda Ayla à
Joharran.
— Cela dépend de notre
allure, mais probablement pas plus de trois ou quatre jours, d’après Manvelar.
Une pluie intermittente les
accompagna une bonne partie du chemin et tous furent heureux quand, l’après-midi
du troisième jour, ils aperçurent des tentes devant eux. Manvelar, Joharran et
ses deux proches conseillers, Rushemar et Solaban, partirent devant pour
trouver un lieu où installer leurs camps. Manvelar choisit un endroit au bord
d’un affluent de la Rivière de l’Ouest, près du confluent, et le revendiqua en
y posant son sac à dos. Puis il trouva le chef de Vue du Soleil et il y eut un
échange général de salutations rituelles abrégées que Joharran conclut en ces
termes :
— Au nom de Doni, je te
salue, Stevadal, Homme Qui Commande Vue du Soleil, Vingt-Sixième Caverne des
Zelandonii.
— Soyez les bienvenus au
Lieu de Rassemblement de notre Caverne, répondit Stevadal en lâchant les mains
de Joharran.
— Nous sommes contents
d’être ici mais j’aimerais avoir ton avis sur l’endroit où nous pourrions nous
installer. Tu sais que nous sommes nombreux et maintenant que mon frère est
revenu de son Voyage avec… des compagnons inhabituels, il nous faut un endroit
où ils n’inquiéteront pas les voisins et où ils ne se sentiront pas menacés par
des gens qu’ils ne connaissent pas encore.
— J’ai vu le loup et les
deux chevaux, l’année dernière. Des « compagnons inhabituels », en
effet, dit Stevadal en souriant. Ils ont même des noms, je crois.
— La jument s’appelle
Whinney, c’est elle qu’Ayla monte généralement. L’étalon de Jondalar a pour nom
Rapide, il est le rejeton de la jument, à qui la Grande Terre Mère a accordé
aussi une pouliche. Ils l’appellent Grise, d’après la couleur de son pelage.
— Tu vas te retrouver avec
toute une troupe de chevaux dans ta Caverne ! s’exclama Stevadal.
J’espère bien que non, pensa
Joharran, qui se contenta de sourire.
— Quel genre d’endroit
cherches-tu exactement ? reprit Stevadal.
— L’année dernière,
rappelle-toi, nous avions trouvé un lieu un peu écarté. J’avais d’abord pensé
qu’il était peut-être trop loin de toutes les activités, mais finalement, le
choix s’est révélé judicieux. Les chevaux pouvaient brouter et le loup demeurer
à distance
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