Le pays des grottes sacrées
tout le monde que j’aimerais avoir une
courte réunion, le plus tôt possible. Vous pourrez préciser pour quoi si on
vous pose la question et prévenez que la personne représentant son foyer devra
être en mesure de prendre une décision pour tous ses membres.
Il jeta les restes de son bol à
manger personnel dans le feu puis l’essuya, ainsi que son couteau, avec une
peau de daim humide avant de les ranger dans un sac accroché à sa ceinture. Il
les passerait à l’eau à la première occasion. En se levant, il dit à
Galeya :
— Je ne crois pas qu’il
faille que tu retournes là-bas, j’enverrai un autre messager.
Soulagée, elle sourit.
— Palidar est rapide. Nous
avons couru ensemble hier et il m’a presque battue.
Joharran dut fouiller sa mémoire – ce
nom ne lui était pas familier – et se souvint au bout d’un moment de
la chasse aux lions. Galeya avait fait équipe avec un jeune homme de la
Troisième Caverne et Palidar les avait accompagnés.
— N’est-ce pas un ami de
Tivonan, le jeune que Willamar a plusieurs fois emmené faire du troc ?
— Si. La dernière fois, il
est rentré avec eux et a décidé qu’il pouvait aussi bien se rendre avec nous à
la Réunion d’Été et y retrouver sa Caverne.
Joharran ne savait pas encore
s’il prendrait pour messager ce jeune ou un membre de la Neuvième Caverne, mais
il comprit que Palidar intéressait Galeya, l’amie de Folara, et que le jeune
homme avait trouvé une raison de rester. S’il devait un jour appartenir à la
Neuvième, Joharran voulait en savoir plus à son sujet, mais il avait d’autres
questions plus urgentes à régler.
Joharran savait qu’une personne
au moins de chaque foyer serait présente à la réunion et quand il vit les
Zelandonii commencer à sortir de leurs habitations, il comprit que tout le
monde ou presque voulait apprendre pourquoi le chef avait convoqué une réunion.
Lorsqu’ils furent rassemblés sur l’espace de travail, il monta sur la grosse
pierre plate qui y avait été installée pour que chacun pût voir le chef ou
quiconque avait quelque chose à dire.
— J’ai parlé il y a peu à
Manvelar, commença-t-il sans préambule. Comme vous le savez, la Réunion d’Été
se déroulera cette année dans le grand pré qui s’étend près de la Rivière de
l’Ouest et d’un de ses affluents, non loin de la Vingt-Sixième Caverne. La
compagne de Manvelar vient de cette Caverne et lorsque ses enfants étaient
jeunes Manvelar et elle s’y rendaient souvent. Je sais comment y aller en
descendant jusqu’à la Grande Rivière puis en prenant à l’ouest jusqu’à un autre
cours d’eau qui se jette dans la Rivière de l’Ouest, et en la suivant en
direction du nord jusqu’au lieu de la Réunion d’Été. Mais Manvelar connaît une
route plus directe en partant de la Rivière des Bois et en tournant ensuite
vers l’ouest. Nous arriverions plus vite et j’espérais faire le voyage avec la
Troisième Caverne, seulement, ils partent demain matin.
Un murmure monta de l’auditoire
mais, avant que quiconque puisse prendre la parole, Joharran continua :
— Je sais que vous appréciez
d’être prévenus quelques jours avant le départ et je m’efforce généralement de
le faire. Je suis certain cependant que la plupart d’entre vous sont presque
prêts à partir. Si vous pouvez l’être tous demain matin, nous accompagnerons la
Troisième Caverne et nous arriverons plus vite. Plus tôt nous serons là-bas,
plus nous aurons de chances de trouver un bon endroit où établir notre camp.
Çà et là dans la foule
s’engagèrent des conversations dont il saisit des bribes : « Je ne
sais pas si nous pouvons être prêts pour demain », « Nous n’avons pas
encore fait nos sacs », « Il ne peut pas nous attendre un jour ou
deux ? »… Le chef laissa la discussion se poursuivre un moment avant
de reprendre :
— Je ne crois pas que ce
serait juste de demander à la Troisième de retarder son départ pour nous. Ils
veulent eux aussi trouver un bon endroit. Il me faut une réponse pour pouvoir
renvoyer un messager à Manvelar. Le représentant de chaque foyer doit prendre
une décision maintenant. Si la plupart d’entre vous pensent pouvoir être prêts,
nous partirons demain. Que ceux qui sont de cet avis se rangent à ma droite.
Après un temps d’hésitation,
Solaban et Rushemar s’approchèrent et se placèrent à la droite de Joharran.
Jondalar regarda Ayla,
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