Le pays des grottes sacrées
Zelandoni à ce sujet.
Lorsque Manvelar repartit, ouvrant
la marche vers le haut de la colline, la Première le suivit mais Ayla resta
près de Marthona. Willamar les avait rejointes et s’était assis de l’autre côté
de sa compagne.
— Reste avec nous et laisse
Folara partir devant, suggéra Ayla. Jondalar s’est proposé pour attendre les
retardataires jusqu’au dernier et les mettre dans la bonne direction. Proleva a
promis de nous garder quelque chose à manger lorsque nous arriverons au camp.
— D’accord, répondit
Willamar sans hésiter. D’après Manvelar, il faut marcher plein ouest pendant
quelques jours. Combien ? Cela dépendra de l’allure. Il n’y a aucune
raison de se presser. En tout cas, c’est une bonne chose que quelqu’un reste
derrière pour aider ceux qui seraient blessés ou auraient un problème…
— Ou pour attendre une
vieille femme trop lente, enchaîna Marthona. Un jour viendra où je n’irai plus
aux Réunions d’Été.
— C’est vrai pour chacun de
nous, lui répondit Willamar. Mais tu n’en es pas encore là.
— Il a raison, dit Jondalar,
le bébé de son foyer endormi au creux du bras.
Il venait de parler à un groupe
familial comprenant plusieurs jeunes enfants et lui avait indiqué la direction
à prendre.
— Peu importe que nous
prenions du retard, nous ne serons pas les seuls, argua-t-il en montrant la
famille qui commençait à gravir la pente. Et quand nous arriverons, les gens
auront encore besoin de ton aide et de tes conseils, mère.
— Tu veux que je porte
Jonayla dans ma couverture ? proposa Ayla. Je crois que nous sommes les
derniers, maintenant.
— Non, ça va, elle s’est
endormie. Il faudrait trouver un chemin plus facile pour les chevaux.
— C’est aussi ce qu’il me
faut. Je devrais peut-être les suivre, dit Marthona, ne plaisantant qu’à demi.
— Le problème, ce n’est pas
tellement les chevaux, ils grimpent bien. C’est d’arriver là-haut avec les
perches et les charges sur leur dos, précisa Ayla.
— Si je ne me trompe pas,
nous sommes passés devant un chemin moins raide en venant ici, nous pourrions
revenir sur nos pas pour essayer de le retrouver, suggéra Willamar.
— Puisque Jondalar ne
demande pas mieux que de s’occuper du bébé, il peut rester et me tenir
compagnie, dit Marthona.
Et aussi veiller sur elle, pensa
Ayla en s’éloignant avec Willamar. Des animaux pourraient passer par hasard et
la prendre pour proie : des lions, des ours, des hyènes, qui sait quoi
encore. Loup, qui se reposait, allongé par terre, la tête entre les pattes, se
redressa et parut hésiter quand il vit que Jonayla restait et qu’Ayla partait.
— Tu restes là ! lui
intima-t-elle en ponctuant son ordre d’un signe. Avec Jondalar, Jonayla et
Marthona.
L’animal se recoucha mais garda
la tête et les oreilles dressées, au cas où Ayla lui adresserait un autre mot
ou un autre signe.
— Si nous n’avions pas
chargé les chevaux aussi lourdement, Marthona aurait pu monter la colline sur
les perches, dit Ayla à Willamar au bout d’un moment.
— Si tant est qu’elle ait
été d’accord. J’ai remarqué quelque chose d’intéressant dans son attitude
envers tes bêtes. Elle n’a absolument pas peur de ton loup, un chasseur
puissant qui pourrait facilement la tuer, mais elle n’aime pas s’approcher des
chevaux. Elle les craint beaucoup plus, alors qu’ils ne mangent que de l’herbe.
— Peut-être parce qu’elle ne
les connaît pas aussi bien. En plus, ils ont une masse imposante et ils peuvent
devenir ombrageux, ou nerveux, lorsque quelque chose les surprend. Les chevaux
ne s’approchent jamais de son habitation. Peut-être que si elle passait plus de
temps avec eux, elle aurait moins d’appréhension.
— Peut-être, convint
Willamar. Mais il faudrait d’abord l’en persuader, et quand elle s’est mis en
tête qu’elle ne veut pas faire quelque chose… C’est une femme de caractère.
— Oh, je n’en doute pas,
répondit Ayla.
Lorsque Willamar et Ayla
revinrent, Jonayla s’était réveillée et souriait à présent dans les bras de son
aïeule. Jondalar était avec les chevaux, il vérifiait que leurs charges étaient
bien attachées.
— Nous avons trouvé un
meilleur chemin, annonça Willamar. Par endroits, il est un peu raide mais ça
pourra aller.
— Donne-moi la petite, dit Ayla
en se dirigeant vers Marthona. Elle s’est sûrement souillée et ça ne
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