Le pays des grottes sacrées
voix qui avait toutes les apparences de
la normalité, ou presque.
Après tout, elle ne pouvait pas
éviter de parler de Jondalar à Dalanar et Joplaya.
— Et puis, ajouta-t-elle,
j’aimerais bien voir un peu plus longuement Bokovan, ainsi que vous tous, bien
entendu.
— Je crois que ce jeune
homme a complètement mis Ayla sous le charme, souligna Dalanar, ce qui fit
sourire toutes les personnes présentes.
— Il deviendra grand et
fort, intervint Echozar. Et je veux lui apprendre à devenir un bon chasseur.
Ayla le gratifia de son plus beau
sourire : l’espace d’un instant, elle put s’imaginer qu’Echozar était un
homme du Clan, fier du fils de son foyer.
— Il se peut qu’il devienne
plus que grand et fort, Echozar, dit-elle. Je crois que c’est un enfant très
spécial.
— Mais où est donc
Jondalar ? s’enquit Echozar. Ne devait-il pas venir partager notre repas
ce soir ?
— Je l’ai vu peu après
midi : il sortait les chevaux avec Jonayla, et il m’a dit qu’il ne
pourrait pas se joindre à nous, dit Dalanar, qui semblait déçu.
— J’avais l’intention
d’emmener Jonayla, mais la réunion de la Zelandonia a duré plus longtemps que
je ne le pensais, expliqua Ayla. Elle va nous rejoindre.
Tout le monde regarda son front.
— A-t-il dit pourquoi il ne
pouvait pas venir ? demanda Echozar.
— Il a parlé d’autres
projets, de promesses qu’il avait faites avant l’arrivée d’Ayla.
La jeune femme sentit son ventre
se nouer. J’imagine les promesses qu’il a pu faire, se dit-elle.
Il faisait presque nuit quand
Ayla expliqua qu’elle devait s’en aller. Muni d’une torche, Echozar la
raccompagna, ainsi que Jonayla et le loup.
— Tu as l’air heureux,
Echozar, lui dit Ayla.
— Je le suis, même si je
continue à avoir du mal à croire que Joplaya est ma compagne. Il m’arrive de me
réveiller la nuit ; je me contente alors de la regarder à la lueur du feu.
Elle est si belle, si merveilleuse. Douce et compréhensive. Je me sens si
chanceux que je me demande parfois comment j’ai fait mon compte pour la
mériter.
— Elle a de la chance elle
aussi, tu sais. J’aimerais bien que nous soyons plus proches de vous.
— Ce qui te permettrait de
voir plus souvent Bokovan, n’est-ce pas ?
Elle vit son sourire découvrir
l’éclat de ses dents.
— C’est vrai, j’aimerais
bien vous voir plus, toi, Bokovan et Joplaya, mais aussi tous les autres, avoua
Ayla.
— As-tu songé à rentrer avec
nous et à passer l’hiver en notre compagnie ? demanda Echozar. Tu sais,
Dalanar n’arrête pas de dire que toi et Jondalar serez toujours les bienvenus.
Ayla fronça les sourcils, les
yeux perdus dans le noir de la nuit. Oui, bien sûr, Jondalar, songea-t-elle.
— Je ne pense pas que
Jondalar accepterait d’abandonner ses apprentis. Il leur a fait des promesses,
et l’hiver est la meilleure période pour travailler au perfectionnement des
techniques, expliqua-t-elle.
Echozar garda un moment le
silence.
— J’imagine qu’il n’est pas
question pour toi de laisser Jondalar seul pendant une saison et de venir chez
nous, avec Jonayla et tes animaux, bien entendu, dit-il enfin. Tu sais à quel
point Joplaya aime Bokovan, mais je sais qu’elle adorerait accueillir ta fille
dans notre foyer. On a dû te dire qu’elle passait beaucoup de temps avec
Bokovan au campement de Levela.
— Je… je ne sais pas, je n’y
ai jamais réfléchi. J’ai été si prise par ma formation pour la Zelandonia…
dit-elle avant de chercher du regard sa fille, restée quelques pas en arrière.
Elle a sans doute trouvé quelque
chose en chemin pour la distraire, pensa Ayla.
— Nous n’aurions rien contre
une autre doniate… ajouta Echozar.
Ayla lui sourit, puis s’arrêta et
lança à sa fille :
— Pourquoi traînes-tu ainsi,
Jonayla ?
— Je suis fatiguée, mère, se
plaignit la fillette. Tu peux me porter ?
La jeune femme prit sa fille dans
ses bras et la posa contre sa hanche. Elle aimait bien le contact de ses petits
bras qui enlaçaient son cou. Jonayla lui avait beaucoup manqué, et elle serra
fort le corps mince contre elle.
Ils continuèrent de progresser en
silence pendant quelque temps, puis perçurent des voix rauques. Devant eux, ils
distinguèrent bientôt les lueurs d’un feu de camp derrière un bosquet
d’épineux. Ils s’approchèrent encore, ce qui permit à Ayla de constater qu’il
ne s’agissait pas d’un
Weitere Kostenlose Bücher