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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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campement régulier. À travers le buisson, ils virent
plusieurs hommes assis autour du feu. À l’évidence, ils étaient en train de
jouer, et de boire un liquide contenu dans de toutes petites outres fabriquées
à partir de l’estomac, quasiment étanche, d’animaux de petite taille. Elle
connaissait la plupart des individus présents : plusieurs venaient de la
Neuvième Caverne, le reste de plusieurs autres.
    Laramar, connu pour avoir le don
de fabriquer de puissants breuvages alcooliques à partir de presque tout ce qui
était susceptible de fermenter, était de la partie. Si elles n’avaient pas le
raffinement des vins fabriqués par Marthona, les boissons qu’il produisait
étaient tout à fait convenables. Il ne faisait pas grand-chose par ailleurs et
avait perfectionné ce qu’il appelait son « art », mais sa production
était très importante et nombreux étaient ceux qui buvaient beaucoup trop sur
une base régulière, ce qui ne manquait pas de créer des problèmes. Sa seule
autre particularité était d’avoir un foyer plein d’une nombreuse nichée
d’enfants la plupart du temps livrés à eux-mêmes, avec la complicité active
d’une compagne plus que négligée, qui puisait largement dans la production de
son conjoint.
    Ayla et les autres membres de la
Caverne prenaient plus soin des enfants que Laramar et Tremeda réunis.
    Lanoga, l’aînée des filles de
leur foyer, vivait désormais avec Lanidar, avec qui elle avait eu un fils, mais
le jeune couple avait adopté tous ses frères et sœurs, dont Bologan, l’aîné,
qui aidait à subvenir aux besoins des enfants. Il avait également aidé à construire
leur nouveau logement, avec l’aide de Jondalar et de plusieurs autres. Sa mère,
Tremeda, et Laramar vivaient également avec eux, à l’occasion, lorsqu’ils
choisissaient de rester un certain temps dans un lieu qu’ils n’hésitaient pas à
qualifier de « foyer », tous deux se comportant comme si c’était
effectivement le leur.
    Outre Laramar, Ayla remarqua
qu’un homme portait sur le front les striures caractéristiques des Zelandonia.
Lorsqu’il sourit, elle vit qu’il lui manquait les dents de devant et fronça les
sourcils, comprenant qu’il s’agissait de Madroman. Avait-il déjà été reçu au
sein de la Zelandonia, et tatoué ? Elle ne pouvait le croire. En regardant
plus attentivement, elle remarqua que le tatouage présentait des traces de
maculage : en fait de tatouage, il s’agissait plutôt d’une peinture,
réalisée sans doute à l’aide des pigments dont se servaient certaines personnes
pour se décorer le visage à l’occasion de cérémonies ou de festivités
quelconques. Jamais, toutefois, elle n’avait vu quiconque s’orner le visage
avec des signes distinctifs propres aux Zelandonia.
    Voir Madroman lui rappela le sac
à dos qu’elle avait trouvé dans la grotte et rapporté à la Première. Même s’il
lui souriait invariablement et s’efforçait souvent de l’entraîner dans une
quelconque conversation, elle ne s’était jamais sentie à son aise en présence
de cet individu. Ce malaise évoquait en elle le pelage d’un cheval lorsqu’on ne
le caresse pas dans le sens du poil. Autrement dit, il s’y prenait à l’envers.
    Elle aperçut de nombreux hommes
jeunes, qui parlaient et riaient fort, mais il y en avait également d’autres,
de tous âges. D’après ce qu’elle savait de ceux qu’elle reconnaissait, leur
contribution à la collectivité était des plus négligeables. Certains n’étaient
pas très malins, ou se laissaient aisément entraîner. L’un d’entre eux passait
le plus clair de son temps à se gorger de barma : il rentrait
systématiquement chez lui le soir en titubant et on le trouvait plus souvent
qu’à son tour dans des endroits inattendus, totalement inconscient, empestant
l’alcool et le vomi. Un autre était connu pour être brutal sans nécessité, en
particulier envers sa compagne et ses enfants, au point que la Zelandonia avait
envisagé diverses façons d’intervenir, attendant simplement que sa compagne
lance un appel à l’aide.
    Puis, plus qu’à moitié caché dans
l’ombre, elle aperçut Brukeval, assis un peu à l’écart, adossé à une haute
souche, buvant lui aussi à même une outre. Son humeur ne cessait pas de
l’inquiéter, mais c’était un cousin de Jondalar et il s’était toujours montré
prévenant à son égard. Le voir en telle compagnie lui fendit le

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