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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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circonstances normales, elle aurait été
capable d’accepter cette infidélité sans se laisser démonter, encore plus
aisément si cela s’était produit avec une autre que Marona. Elle n’en aurait
pas été ravie, ils avaient été trop exclusifs l’un envers l’autre. Mais elle comprenait
les usages, au fond fort peu différents de ceux des hommes du Clan, qui se
permettaient de choisir toutes les femmes qu’ils désiraient.
    Elle savait à quel point Jondalar
s’était montré jaloux pour elle et Ranec, lorsqu’ils vivaient chez les Mamutoï,
même si elle ignorait alors l’origine de la violence de sa réaction, qu’il
n’avait qu’à grand-peine maîtrisée. Ranec lui avait demandé de le suivre, et
elle avait obéi, car elle avait été élevée au sein du Clan. Elle n’avait pas
encore appris que, chez les Autres, elle aurait eu le droit de dire
« non ».
    Lorsque, en fin de compte, ils
avaient résolu le problème et qu’elle était partie avec Jondalar pour rejoindre
son foyer, elle avait décidé de son propre chef de ne plus jamais lui donner de
raison d’être jaloux. Elle n’avait jamais choisi un autre homme, même si elle
savait que cela aurait été parfaitement admissible, et à sa connaissance il ne
s’était jamais accouplé avec une autre. En tout cas pas ouvertement, comme le
faisaient les autres hommes. Confrontée au fait qu’il avait choisi quelqu’un
d’autre, et particulièrement cette femme, et cela en secret et depuis
longtemps, elle s’était sentie complètement trahie.
    Mais là n’était certainement pas
l’intention de Jondalar : ce qu’il voulait, c’était l’empêcher de le
découvrir pour ne pas la blesser. Il savait que jamais elle ne choisirait
quelqu’un d’autre et, jusqu’à un certain point, il savait même pourquoi :
tout en se disant qu’il lui faudrait se battre contre lui-même pour se
maîtriser, il savait qu’il serait effroyablement jaloux si elle portait son
choix sur un autre homme. Et il n’avait certainement pas envie qu’elle
connaisse l’intensité de la douleur qui aurait été la sienne. Lorsqu’elle les
avait trouvés ensemble, il n’était plus lui-même : il n’avait tout
simplement pas su quoi faire, car il n’avait jamais appris.
    Au fil des années, Jondalar était
devenu un homme incroyablement beau – mesurant près de deux mètres,
parfaitement proportionné, doté en outre, sans qu’il le sache, d’un charisme
indiscutable que ses yeux d’un bleu intense et profond ne faisaient que
renforcer. Son intelligence naturelle, sa dextérité manuelle innée s’étaient
révélées très tôt, et il avait été encouragé à appliquer ces qualités dans de
nombreux domaines jusqu’à ce qu’il découvre qu’il aimait par-dessus tout
tailler le silex et fabriquer des outils. Mais ses pulsions puissantes étaient
également plus fortes que chez la plupart de ses semblables, beaucoup trop
intenses, et sa mère ainsi que ceux qui l’aimaient avaient fait tout ce qui
était en leur pouvoir pour lui apprendre à les maîtriser. Même lorsqu’il
n’était encore qu’un enfant ses amitiés, ses désirs, ses sentiments étaient
excessifs. Il pouvait être submergé par la pitié, être malade de désir, fou de
haine, consumé d’amour. Il avait reçu trop de Dons en partage, et rares étaient
ceux qui comprenaient que cela pouvait être un fardeau.
    Jeune homme, Jondalar avait
appris à donner du plaisir à une femme, mais c’était une pratique normale dans
sa culture : tous les garçons de son âge recevaient cet enseignement. S’il
avait si bien retenu ces leçons, c’était en partie parce que l’enseignante
était remarquable, mais également du fait de son inclination naturelle :
il avait découvert à un âge tendre comment donner du plaisir à une femme mais
n’avait jamais appris comment on éveille leur intérêt.
    Et pour cause… À la différence de
la plupart des hommes, il n’avait jamais eu à se donner la moindre peine pour
se faire remarquer des femmes : celles-ci ne manquaient jamais de le faire,
au point qu’il devait plus souvent qu’à son tour trouver des biais pour les
repousser. Jamais il n’avait eu à réfléchir au meilleur moyen de rencontrer une
représentante de l’autre sexe ; celles-ci se donnaient beaucoup de mal
pour faire sa connaissance, certaines se jetaient même carrément à son cou.
Jamais il n’avait eu à séduire une femme, à la convaincre de

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