Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
consiste à mâcher les
racines jusqu’à en faire une sorte de bouillie que l’on crache dans un bol
d’eau. Mais comme elles sont très dures, cela prend beaucoup de temps, et la
personne qui s’occupe de la préparation n’est pas censée avaler une seule
goutte du suc ainsi produit. Il se peut que le jus qui s’accumule dans la
bouche soit un ingrédient indispensable, expliqua Ayla.
    — C’est tout ? J’ai
l’impression que si on en utilisait une toute petite quantité, comme pour
expérimenter quelque chose de nouveau, ça ne devrait pas être si dangereux, fit
valoir la Première.
    — Il faut respecter certains
rituels du Clan. La femme-médecine qui prépare la racine pour les Mog-ur est
censée se purifier d’abord : elle doit se baigner dans une rivière, se
laver avec de la saponaire et ensuite ne plus porter de vêtements. Iza m’a
expliqué que c’était afin que la femme soit sans tache et ouverte, sans rien
pouvoir dissimuler, et ce afin de ne pas contaminer les saints hommes, les
Mog-ur. Le Mog-ur, Creb, a peint mon corps de couleurs rouges et noires, en
entourant de cercles les parties féminines, pour les isoler, j’imagine. Pour le
Clan, c’est une cérémonie hautement sacrée.
    — Nous pourrions utiliser la
nouvelle grotte que tu as découverte, dit la Première. C’est un lieu tout à
fait sacré, et isolé. Ce serait parfait. Vois-tu autre chose ?
    — Non, sinon que lorsque
j’ai testé la racine avec Mamut, il a veillé à ce que ceux du Camp du Lion
n’arrêtent pas de chanter, de façon que nous ayons en permanence quelque chose
à quoi nous accrocher, quelque chose qui continue de nous relier à ce monde, et
nous aide à retrouver le chemin du retour.
    Elle eut une hésitation, baissa
les yeux sur la tasse qu’elle tenait toujours à la main, et ajouta, d’une toute
petite voix :
    — J’ignore comment, mais
Mamut a dit que Jondalar nous avait probablement aidés à revenir.
    — Nous veillerons à ce que
tous les membres de la Zelandonia soient présents. Les longues litanies ne leur
font pas peur. Tu as une idée de ce qu’ils devront chanter ?
    — Pas vraiment. Juste
quelque chose de familier, répondit Ayla.
    — Quand devons-nous
organiser l’expérience, d’après toi ? demanda Zelandoni, plus excitée
qu’elle ne l’aurait cru possible.
    — À mon avis, cela n’a pas
grande importance.
    — Demain ? Dès que tu
auras eu le temps de tout préparer ?
    Ayla haussa les épaules, comme si
elle s’en moquait. Ce qui, sur le moment, était en effet le cas.
    — Ça devrait faire
l’affaire, j’imagine, conclut-elle.

39
     
     
    Comme Ayla, Jondalar était plongé
dans l’angoisse et le désespoir. Depuis la grande cérémonie marquée par la
révélation faite à l’assemblée tout entière sur le rôle des hommes et la raison
de leur création, il s’était efforcé d’éviter autant que possible tout contact
avec autrui. Il ne se rappelait que vaguement certaines bribes de ce qui s’était
passé cette nuit-là : il se rappelait avoir frappé Laramar au visage,
encore et encore, et ne pouvait effacer de son esprit l’image de l’ivrogne
s’agitant en cadence sur le corps d’Ayla.
    Lorsqu’il s’était réveillé, le
lendemain, le sang battait violemment à ses tempes et il se sentait pris de
vertiges et de nausées. Il n’avait pas souvenir d’avoir été aussi malade un
lendemain d’excès et se demandait de quoi étaient faites les boissons qu’il
avait absorbées en si grande quantité.
    Danug se trouvait à ses côtés, et
il avait eu le sentiment qu’il convenait de lui manifester sa gratitude, sans
toutefois savoir pourquoi. Il lui avait donc posé des questions pour essayer de
remplir les blancs. En apprenant ce qu’il avait fait, il avait commencé à se
rappeler certains détails de l’incident et en avait été à la fois effrayé et
plein de remords et de honte. Il n’avait certes jamais éprouvé la moindre
sympathie pour Laramar, mais rien de ce que celui-ci lui avait fait ne pouvait
justifier le traitement qu’il lui avait infligé. La haine qu’il en éprouva
alors envers lui-même submergea toute autre pensée. Il était certain que tout
le monde partageait maintenant ce sentiment à son égard, et qu’il était
impossible qu’Ayla continue de l’aimer : comment aurait-elle pu éprouver
un tendre sentiment envers quelqu’un de si méprisable ?
    Une partie de lui-même avait
envie de tout

Weitere Kostenlose Bücher