Le pays des grottes sacrées
contre
l’épaule d’Ayla. Celle-ci lui parla dans le mélange de signes, de mots du Clan
et de cris d’animaux qu’elle avait créé spécifiquement pour Whinney, jeune
pouliche à l’époque, avant que Jondalar lui apprenne sa langue. Elle lui intima
l’ordre d’accompagner Folara et Proleva. Que la bête eût compris ou qu’elle
sentît simplement que ce serait moins dangereux pour elle et Grise, elle prit
le chemin de la falaise avec les autres mères quand Ayla lui indiqua cette
direction.
Rapide se montra encore plus
nerveux après le départ de la jument. Quoique adulte, le jeune étalon avait
l’habitude de suivre sa mère, en particulier quand Ayla et Jondalar
chevauchaient ensemble. Il n’en fit rien cette fois, secouant sa crinière avec
un hennissement. Jondalar l’entendit, se dirigea vers lui. Le jeune cheval se
cabra à son approche. Jondalar se demanda si Rapide, qui avait maintenant deux
femelles dans sa petite « troupe », ne commençait pas à manifester un
instinct protecteur d’étalon. Il lui parla, le caressa, le flatta pour le
calmer puis lui ordonna d’accompagner Whinney en lui donnant une tape sur la
croupe. Cela suffit pour le lancer dans la bonne direction.
Ayla et Jondalar retournèrent
auprès des chasseurs. Joharran et ses deux conseillers, ses amis Solaban et
Rushemar, se tenaient au centre du groupe restant.
— Nous avons discuté de la
meilleure tactique à adopter, expliqua Joharran. Faut-il essayer de les cerner
ou les pousser dans une certaine direction ? Je sais chasser pour la
viande : cerf, bison, aurochs ou même mammouth. Avec l’aide d’autres
Zelandonii, j’ai tué un ou deux lions parce qu’ils rôdaient trop près de notre
camp, mais je ne suis pas un chasseur de ces animaux, encore moins de toute une
troupe.
— Demandons à Ayla son avis,
proposa Thefona.
La plupart d’entre eux avaient
entendu parler du lionceau blessé qu’elle avait recueilli et élevé jusqu’à
l’âge adulte. Et qui lui obéissait au doigt et à l’œil, comme Loup.
— Qu’en penses-tu,
Ayla ? dit Joharran.
— Vous voyez comme ils nous
regardent ? De la même façon que nous : avec des yeux de chasseurs.
Cela risque de les surprendre d’être des proies, pour une fois.
Après une pause, Ayla
poursuivit :
— Nous devons rester groupés
et marcher vers eux en criant pour les faire reculer. Tout en restant prêts à
lancer nos sagaies s’ils font mine de nous attaquer.
— Les approcher de
front ? s’étonna Rushemar, les sourcils froncés.
— Ça pourrait se révéler la
bonne méthode, jugea Solaban. Et en restant groupés, nous nous protégeons les
uns les autres.
— Le plan me paraît bon,
déclara Joharran.
— J’avancerai en tête, dit
Jondalar en montrant son propulseur. Avec ça, je peux lancer une sagaie vite et
loin.
— Je n’en doute pas, mais il
vaut mieux attendre que nous soyons tous assez près pour les atteindre.
— D’accord. Ayla me servira
de soutien en cas d’imprévu.
— Bonne idée, acquiesça
Joharran. Ceux qui lanceront en premier auront tous un soutien au cas où ils
manqueraient leur cible et où les lions nous attaqueraient au lieu de fuir. À
chaque paire de décider qui attaquera en premier. Il y aurait moins de
confusion si tous attendaient un signal pour lancer ensemble.
— Quel genre de
signal ? demanda Rushemar.
Joharran réfléchit.
— Nous regarderons Jondalar,
dit-il enfin. Quand il lancera sa sagaie, ce sera le signal.
— Je serai ton soutien, si
tu veux, proposa Rushemar à Joharran.
Le chef accepta d’un hochement de
tête.
— Qui sera le mien ?
demanda Morizan. Je ne sais pas si je suis capable de manier correctement un
lance-sagaie, mais je me suis exercé.
Ayla se rappela qu’il était le
fils de la compagne de Manvelar.
— Moi, répondit une voix de
femme. Je suis entraînée.
Ayla se retourna, reconnut
Galeya, l’amie aux cheveux roux de Folara. Jondalar la regarda, lui aussi.
Bonne façon de devenir proche du fils de la compagne de l’Homme Qui Commande,
pensa-t-il. Il jeta un coup d’œil à Ayla – avait-elle pensé la même
chose ?
— Je peux être le soutien de
Thefona si elle est d’accord, suggéra Solaban. Moi non plus je ne me servirai
pas d’un lanceur.
La jeune femme sourit, contente
d’être associée à un chasseur mûr et chevronné.
— Moi, j’ai pratiqué le
lance-sagaie, dit Palidar.
C’était un ami de
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