Le pays des grottes sacrées
admit
Danug, légèrement contrarié. Pour autant que je le sache, en tout cas, mais tu
comprends bien ce que je veux dire. Je n’en ai jamais eu l’occasion, jusqu’à
présent.
— Je comprends ce qu’il
ressent, intervint Jondalar. Je me moque bien de savoir si notre prochain
enfant sera un garçon ou une fille, mais je me demande l’effet que ça ferait de
donner son nom à un fils… Dis-moi, Danug, que se passera-t-il si les Mamutoï
n’acceptent pas l’idée que les hommes nomment leurs fils ?
— Je devrai simplement
m’assurer que la femme que je déciderai de prendre pour compagne sera d’accord,
dit Danug.
— Très juste, approuva Ayla.
Mais dis-moi, Danug, pourquoi attendre de retourner chez toi pour trouver une
compagne ? Pourquoi ne resterais-tu pas avec nous, comme Aldanor ? Je
suis certaine que tu pourrais trouver une Zelandonii qui serait ravie de
devenir ta compagne.
— Il est certain que les
femmes zelandonii sont très belles, mais à beaucoup d’égards je suis comme
Jondalar : j’adore voyager, mais j’ai besoin de retourner chez moi pour
m’installer. Et puis, il n’y a ici qu’une femme pour qui je resterais
volontiers afin de la prendre pour compagne, Ayla, reprit le Mamutoï en
adressant à Jondalar un clin d’œil complice. Et elle est déjà prise,
apparemment.
Jondalar eut un petit rire mais
une lueur dans l’œil de Danug, une nuance dans le ton de sa voix conduisirent
Ayla à se demander si cette déclaration faite sur le ton de la plaisanterie ne
recelait pas plus qu’une parcelle de vérité.
— Je suis simplement heureux
qu’elle ait accepté de m’accompagner chez les miens, dit Jondalar, la regardant
de ses beaux yeux bleus d’une telle façon qu’elle se sentit émoustillée jusque
dans son intimité la plus secrète. Danug a raison. Doni doit vraiment nous
aimer pour avoir fait de la conception des enfants un Plaisir aussi intense.
— Pour une femme, il n’y a
pas que le seul Plaisir, Jondalar, dit Ayla. Donner la vie est parfois
extrêmement douloureux.
— Mais je croyais que tu
m’avais dit que donner la vie à Jonayla ne t’avait pas demandé d’efforts,
s’étonna Jondalar, le front marqué de son pli désormais familier.
— Même un accouchement sans
problème n’est pas totalement indolore, Jondalar, expliqua Ayla. C’était
simplement moins douloureux que je ne m’y attendais.
— Je ne veux surtout pas que
tu souffres à cause de moi, s’inquiéta-t-il en se tournant vers elle pour la
regarder droit dans les yeux. Tu es sûre que nous devons avoir un autre
bébé ?
Jondalar venait de se rappeler
que la compagne de Thonolan était morte en accouchant.
— Ne dis pas de bêtises,
Jondalar. Bien sûr que nous allons en avoir un autre. Je le veux, moi aussi, tu
sais. Tu n’es pas le seul. Et ce n’est pas si terrible. Cela dit, si tu n’as
pas envie d’en concevoir un, je peux peut-être trouver un autre homme qui y
sera disposé, dit-elle avec un sourire malicieux.
— Ça, c’est absolument
impossible, répliqua Jondalar en lui serrant l’épaule. Danug vient de te dire
que tu ne pourras t’accoupler avec aucun autre que moi, tu l’as déjà
oublié ?
— Jamais je n’ai voulu
m’accoupler avec un autre que toi, Jondalar. Tu es celui qui m’a appris le Don
du Plaisir que nous a accordé la Mère. Personne ne pourrait m’en donner plus
que tu ne le fais, peut-être parce que je t’aime passionnément, dit Ayla.
Jondalar se détourna pour cacher
les larmes qui lui venaient aux yeux, mais Danug avait pris soin de regarder
ailleurs et fit semblant de ne rien avoir remarqué. Quand Jondalar se retourna,
il fixa Ayla et lui dit, avec le plus grand sérieux :
— Je ne t’ai jamais dit à
quel point j’étais désolé, pour Marona. Ce n’est pas que j’avais vraiment envie
d’elle, mais elle s’est montrée si disponible… Je ne voulais pas te le dire
parce que je craignais de te blesser. Quand tu nous as surpris tous les deux,
je n’ai pas cessé de me dire que tu devais me détester. Mais ce que je veux que
tu saches, c’est que je n’aime que toi.
— Je sais que tu m’aimes,
Jondalar, répliqua Ayla. Tous les participants à cette Réunion d’Été le savent,
eux aussi. Je ne serais pas là si ce n’était pas le cas. Malgré ce que vient de
dire Danug, sache que si tu en éprouves le besoin, ou même simplement le désir,
tu peux t’accoupler avec qui tu le souhaites,
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