Le pays des grottes sacrées
temps.
La Première se leva et, prenant
appui sur Jondalar, posa le pied par terre.
— Tu penses que ce serait
pratique pour aller voir les lieux sacrés que tu veux montrer à Ayla ?
demanda Jondalar.
— Jondalar, Ayla,
Zelandoni ! s’exclama Willamar en se dirigeant vers eux, accompagné de
Stevadal, le chef de la Vingt-Sixième Caverne.
— C’est gentil de nous
rendre visite, dit celui-ci. Je me demandais si la Première trouverait le temps
de venir à Vue du Soleil.
— Une Réunion d’Été est
toujours chargée pour la Zelandonia mais je m’efforce de faire au moins une
visite de courtoisie à la Caverne qui l’accueille, répondit la doniate. Nous
vous sommes reconnaissants de votre hospitalité.
— C’est un honneur, assura
le chef de la Vingt-Sixième.
— Et un plaisir, ajouta la
femme qui venait de le rejoindre.
Ayla était certaine que c’était
sa compagne mais elle ne l’avait pas encore rencontrée et ne se souvenait pas
de l’avoir vue au camp principal. Elle ne l’en examina que plus attentivement.
Plus jeune que Stevadal, elle semblait fragile et sa tunique flottait sur son
corps maigre. Ayla se demanda si elle avait été malade ou si elle avait subi
une perte cruelle.
— Je suis heureux que vous
soyez là, reprit Stevadal. Danella espérait voir la Première et faire la
connaissance de la compagne de Jondalar. Elle n’a pas encore pu se rendre au
camp principal.
— Si tu m’avais prévenue
qu’elle était malade, je serais venue plus tôt, dit la Première.
— Notre Zelandoni était là
pour la soigner, je n’ai pas voulu te déranger. Je sais combien tu es prise pendant
les Réunions d’Été.
— Pas au point de ne pas
m’occuper de ta compagne.
— Plus tard, peut-être,
quand tu auras vu tout le monde, dit Danella à la doniate.
Elle se tourna vers Jondalar et
ajouta :
— En revanche, j’aimerais
faire la connaissance de ta compagne. On m’a tellement parlé d’elle.
— Tu vas être satisfaite,
répondit-il en adressant un signe à Ayla.
Elle s’approcha les bras tendus,
les paumes tournées vers le haut, dans le geste de franchise traditionnel, pour
montrer qu’elle n’avait rien à cacher, et Jondalar commença :
— Danella, de la
Vingt-Sixième Caverne des Zelandonii, compagne de Stevadal, l’Homme Qui
Commande, puis-je te présenter Ayla, de la Neuvième Caverne des Zelandonii…
Il poursuivit jusqu’à
« Protégée de l’Esprit de l’Ours des Cavernes ».
— Tu as oublié « amie
des chevaux et du chasseur à quatre pattes qu’elle appelle Loup », fit
remarquer Willamar avec un petit rire.
Il avait rejoint le chef et sa
compagne avec le reste des hommes venus aider à la fabrication des perches et
du siège. Vue du Soleil étant proche, il avait proposé d’y passer et on les
avait conviés à boire une infusion.
La plupart des membres de la
Vingt-Sixième Caverne se trouvaient au camp principal mais quelques-uns étaient
restés, notamment la compagne du chef, qui était manifestement souffrante. Ayla
se demandait depuis combien de temps et quel était son mal. Elle échangea un
regard avec Zelandoni et sut que celle-ci se posait les mêmes questions.
— Mes noms et liens sont
loin d’être aussi fascinants, mais au nom de Doni, la Grande Terre Mère, sois
la bienvenue, Ayla de la Neuvième Caverne des Zelandonii, dit Danella.
— Je te salue, Danella de la
Vingt-Sixième Caverne des Zelandonii, répondit Ayla tandis qu’elles se
prenaient les mains.
— Ta façon de parler est aussi
intrigante que tes noms et liens. Elle évoque des lieux lointains. Tu dois
avoir des histoires extraordinaires à raconter et j’aimerais en entendre au
moins quelques-unes.
Ayla ne put s’empêcher de
sourire. Elle était consciente d’avoir un accent. La plupart des Zelandonii
s’efforçaient de ne pas réagir quand ils le remarquaient mais Danella avait des
manières si aimables et si ouvertes qu’Ayla éprouva immédiatement de la
sympathie pour elle. Danella lui rappelait les Mamutoï.
Elle s’interrogea de nouveau sur
la maladie ou l’événement à l’origine d’une fragilité physique qui contrastait
si fortement avec la personnalité engageante de cette femme. Un coup d’œil à la
Première lui confirma qu’elle aussi voulait en connaître la raison et qu’elle
comptait la découvrir avant de quitter le camp.
Jonayla s’agitait dans le dos
d’Ayla, probablement parce qu’elle voulait
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