Le pays des grottes sacrées
sûr, mais l’idée de foyers portant un nom d’animal, et de Cavernes aussi,
peut-être, et les animaux avec lesquels elle voyage…
— Je vous l’ai dit, son
histoire réelle est probablement meilleure que tout ce que nous pourrions
inventer, les avertit Galliadal.
Ayla sourit à Zanacan.
— Aimeriez-vous être
présentés à Loup, tous les trois ?
Les jeunes gens parurent sidérés
et Zanacan écarquilla de nouveau les yeux.
— Comment est-ce
possible ? Il a des noms et liens, lui aussi ?
— Pas exactement,
répondit-elle. Nous, nous énumérons nos noms et liens pour faire mutuellement
connaissance, n’est-ce pas ? Les loups découvrent une grande partie de
leur monde par les odeurs. Si vous le laissez flairer votre main, il se
souviendra de vous.
— Ce serait une bonne ou une
mauvaise chose ? demanda Kaleshal.
— Si je te présente à lui,
il te considérera comme un ami.
— Alors, faisons-le, résolut
Gallara. Je ne voudrais pas être pour lui autre chose qu’une amie.
Lorsque Ayla prit la main de
Zanacan et l’approcha des narines de Loup, elle sentit d’abord une légère
résistance. Mais une fois que le jeune homme comprit qu’il ne lui arriverait
rien, sa curiosité prit le dessus.
— Son nez est froid et
humide, fit-il observer.
— Cela signifie qu’il est en
bonne santé. Tu pensais qu’il serait comment ? Et sa fourrure ? Tu
penses qu’elle est comment ?
Elle posa la main de Zanacan sur
le cou puis sur le dos de Loup, renouvela le geste avec les deux autres jeunes
gens.
— Sa fourrure est douce et
rêche, son corps est chaud.
— Il est vivant. Les animaux
vivants sont chauds, pour la plupart. Les oiseaux sont très chauds, les
poissons froids, les serpents peuvent être l’un ou l’autre.
— Comment sais-tu autant de
choses sur les animaux ? demanda Gallara.
Jondalar répondit à la place de
sa compagne :
— Ayla est une chasseuse,
elle a capturé presque toutes les sortes d’animaux. Elle est capable de tuer
une hyène avec une pierre, d’attraper un poisson de ses mains nues. Elle attire
les oiseaux en sifflant mais elle les laisse généralement repartir. Au
printemps, elle a mené une chasse aux lions et en a tué au moins deux avec son
lance-sagaie.
— Ce n’est pas moi, c’est
Joharran qui a mené la chasse, rectifia-t-elle.
— Lui pense que c’est toi,
insista Jondalar.
— Je croyais qu’elle était
Zelandoni, pas chasseuse, dit Kaleshal.
— Elle n’est pas encore
Zelandoni, précisa Galliadal. Elle est acolyte, mais je crois savoir qu’elle
est déjà bonne guérisseuse.
— Comment a-t-elle accumulé
un tel savoir ? demanda Kaleshal d’un ton dubitatif.
— Elle n’a pas eu le choix,
elle a perdu tous les siens à cinq ans et elle a dû apprendre les usages des
étrangers qui l’ont adoptée, expliqua Jondalar. Elle a ensuite vécu seule
quelques années avant que je la trouve, ou qu’elle me trouve, devrais-je dire.
J’avais été attaqué par un lion. Elle m’a sauvé, elle a soigné mes blessures.
Lorsqu’on perd tout à un si jeune âge, il faut s’adapter et apprendre vite,
sinon, on ne survit pas. Ayla est encore en vie parce qu’elle en a été capable.
Ayla gardait la tête baissée et
caressait Loup en s’efforçant de ne pas entendre. Elle était toujours gênée
lorsqu’on présentait ce qu’elle avait fait comme des exploits. Les autres
devaient croire qu’elle se sentait importante et cela la mettait mal à l’aise.
Elle ne se sentait pas importante et elle n’aimait pas qu’on la singularise.
Elle était simplement une femme et une mère qui avait trouvé un homme à aimer
et des gens semblables à elle dont la plupart l’avaient acceptée comme une des
leurs. Naguère elle avait voulu être une femme du Clan, elle voulait maintenant
être simplement une femme des Zelandonii.
Quelques instants plus tard,
Levela apparut et annonça à Ayla :
— Des conteurs se préparent
pour le conte suivant. Tu restes pour l’écouter ?
— Je ne crois pas. Jondalar
a peut-être envie de rester, je vais lui demander. Moi, je reviendrai une autre
fois. Tu restes, toi ?
— Je vais plutôt aller voir
s’il y a encore quelque chose de bon à manger, répondit Levela. J’ai un peu
faim, et je suis fatiguée, aussi. Je ne tarderai pas à rentrer.
— Je t’accompagne. Ensuite,
il faudra que je passe reprendre Jonayla à ta sœur.
Ayla s’approcha de l’endroit où
son
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