Le pays des grottes sacrées
vrai,
dit-il. Un loup qui aime une femme.
Elle tendit le bras pour caresser
l’animal.
— Je crois que tu as raison.
— La plupart des histoires
des conteurs ne sont pas vraies, mais elles renferment souvent une vérité ou
satisfont un désir d’avoir une réponse. Reconnais-le, c’est un merveilleux
conte. Et à tous ceux qui ignorent que tu as recueilli Loup quand il était tout
petit et seul dans sa tanière, après avoir perdu sa mère et toute sa meute,
l’histoire de Galliadal donne une explication, même s’ils la soupçonnent de
n’être probablement pas vraie.
Ayla regarda son compagnon,
approuva de la tête et se tourna vers l’estrade où Galliadal et les autres se
tenaient encore. Le conteur les salua en s’inclinant. Le public se levait et
partait ; les conteurs descendirent de la plate-forme pour céder la place
à d’autres et rejoignirent le groupe qui s’était formé autour d’Ayla et de
Loup.
— L’apparition de ton animal
a eu un effet incroyable, dit le jeune homme qui avait incarné Loupal. Il est
arrivé juste quand il fallait. Cela n’aurait pas été mieux si nous l’avions
organisé. Je suppose que tu n’accepterais pas de l’amener tous les soirs ?
Galliadal répondit pour
Ayla :
— Je ne crois pas que ce
serait une bonne idée, Zanacan. Si cela se répétait, l’effet ne serait pas
aussi extraordinaire que ce soir. Et je sais qu’Ayla a d’autres choses à faire.
Elle est mère, acolyte de la Première.
Le jeune homme s’empourpra, parut
embarrassé.
— Tu as raison, bien sûr. Je
m’excuse.
— Tu n’as pas à t’excuser,
intervint Ayla. C’est vrai, j’ai trop de choses à faire et Loup n’apparaîtrait
pas toujours au moment où vous le voudriez. Mais je souhaiterais en savoir plus
sur la façon dont vous racontez vos histoires. Si cela ne dérange personne,
j’aimerais venir vous voir répéter…
— J’adore ta façon de
parler ! s’exclama Zanacan.
— Jamais je n’avais entendu
un accent comme le tien, déclara la jeune femme.
— Tu dois venir de très
loin, hasarda l’autre jeune homme.
Ayla se sentait généralement un
peu mal à l’aise lorsqu’on mentionnait son accent, mais les trois jeunes gens
semblaient si sincères qu’elle ne put que sourire.
— Elle vient de très loin,
confirma Jondalar. Plus loin encore que tu ne peux l’imaginer.
— Nous serions ravis que tu
viennes nous voir chaque fois que tu en auras envie, assura la jeune femme.
Est-ce que cela t’ennuierait que nous essayions d’apprendre ta façon de
parler ?
Elle se tourna vers Galliadal
pour solliciter son approbation.
— Notre camp n’est pas
toujours ouvert aux visiteurs, Gallara le sait, dit-il en regardant Ayla, mais
nous serions effectivement heureux que tu nous rendes visite.
— Nous pourrions inventer un
nouveau conte merveilleux, suggéra Zanacan, la voix toujours pleine
d’excitation. L’histoire d’une femme qui vient de très loin, plus loin encore
peut-être que le pays du soleil levant…
— Peut-être, le coupa
Galliadal, mais je doute qu’il soit aussi merveilleux que la réalité.
Pour Ayla et Jondalar, il
ajouta :
— Les enfants de mon foyer
s’emballent parfois pour de nouvelles idées et vous leur en avez donné
beaucoup.
— J’ignorais que Zanacan et
Gallara étaient les enfants de ton foyer, dit Jondalar.
— Et Kaleshal aussi, précisa
le conteur. Il est l’aîné. Nous devrions peut-être procéder aux présentations.
Les jeunes gens qui avaient
incarné les personnages du conte parurent tout heureux de rencontrer les
personnes réelles qui les avaient inspirés, en particulier lorsque Jondalar
récita les noms et liens d’Ayla. Lorsqu’il en vint à l’endroit d’où elle venait,
il apporta un léger changement :
— Elle était auparavant Ayla
du Camp du Lion des Mamutoï, les Chasseurs de Mammouths qui vivent loin à
l’est, au pays du soleil levant, adoptée comme fille du Foyer du Mammouth, ce
qui correspond à leur Zelandonia. Choisie par l’Esprit du Lion des Cavernes,
son totem, dont elle porte physiquement les marques, et Protégée par l’Esprit
de l’Ours des Cavernes. Ayla est l’amie des chevaux Whinney et Rapide, ainsi
que de la pouliche Grise, et elle est aimée du chasseur à quatre pattes qu’elle
appelle Loup.
Zanacan écarquilla les yeux.
— Nous pourrions utiliser ça
dans le nouveau conte ! dit-il. Les animaux. Pas exactement les mêmes,
bien
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