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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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décrire.
    — Loupal résolut de partir
mais au moment où il se retournait, il entendit : « Que veux-tu de
moi, mon garçon ? »
    Le conteur avait pris une voix de
femme non pas grêle et chevrotante mais puissante, profonde.
    — Il avala sa salive, se
retourna, se présenta selon la coutume et dit : « Ma mère dit que tu
pourrais m’aider. – Quel est ton problème ? – J’ai
rencontré une femme venue du sud. J’ai voulu partager des joncs avec elle mais
elle ne peut manger que de la viande. Je l’aime tant que je suis prêt à chasser
pour elle mais je ne suis pas très bon chasseur. Peux-tu m’aider à devenir un
bon chasseur ? – Es-tu sûr qu’elle veuille que tu chasses pour
elle ? Si elle ne veut pas de tes joncs, elle ne voudra peut-être pas non
plus de ta viande. Tu lui as demandé ? – Quand je lui ai offert
les joncs, elle n’a pas dit qu’elle ne voulait pas mais qu’elle ne pouvait pas en manger, et quand j’ai proposé de chasser pour elle, elle n’a pas dit
non. »
    La voix que Galliadal prenait
pour Loupal était pleine d’espoir et l’expression du jeune homme qui
l’incarnait sur la plate-forme allait de pair.
    — « Sais-tu que pour
devenir un bon chasseur il suffit de s’entraîner souvent ? – Oui,
je sais. J’aurais dû m’entraîner plus. »
    Sur l’estrade, le jeune homme
baissa les yeux, l’air contrit.
    — « Mais tu ne l’as pas
fait. Et maintenant, parce qu’une jeune femme t’intéresse, tu veux d’un seul
coup devenir chasseur, c’est bien ça ? »
    Galliadal avait donné à la
vieille Zelandoni un ton réprobateur.
    — « Oui. Je l’adore. – Il
faut toujours mériter ce qu’on reçoit. Si tu refuses de faire des efforts en
t’entraînant, tu dois payer d’une autre façon. Qu’es-tu prêt à donner ? – Je
donnerai n’importe quoi ! »
    Sachant que c’était la réponse
qu’il ne fallait pas faire, les spectateurs retinrent leur souffle.
    — « Tu peux encore
prendre le temps de t’entraîner et d’apprendre à chasser. – Mais elle
n’attendra pas ! Je l’adore, je veux lui apporter de la viande pour
qu’elle m’aime. Ah, si seulement j’étais né chasseur ! »
    Soudain un brouhaha s’éleva de
l’assistance.

11
     
     
    Loup s’était glissé dans la
foule, effleurant au passage les jambes des spectateurs mais s’éloignant avant
qu’ils aient pu se rendre compte de ce qui les avait touchés. Si la plupart des
Zelandonii connaissaient maintenant l’animal, sa vue suscitait encore parfois
un sursaut ou un cri de frayeur. Il surprit même Ayla quand il apparut d’un
coup, avant de s’asseoir devant elle et de lever les yeux vers son visage.
    — Loup ! Te voilà. Je
commençais à me demander où tu étais. Tu as sûrement passé la journée à
explorer la région, dit-elle en le grattant derrière les oreilles.
    Il se redressa pour lui lécher le
cou et le menton puis posa la tête sur le giron de la jeune femme et parut
apprécier ses caresses de bienvenue. Lorsqu’elle s’arrêta, il se coucha à ses
pieds, détendu mais vigilant.
    Galliadal, qui l’observait de la
plate-forme, sourit.
    — Ce spectateur inhabituel
arrive à point nommé dans l’histoire, dit le conteur.
    Puis il reprit la voix de la
vieille Zelandoni :
    — « Est-ce là ce que tu
veux ? Être un chasseur-né ? – Exactement ! – Alors,
viens dans ma grotte. »
    Le ton de l’histoire passa de
drôle à inquiétant.
    — Dès que Loupal pénétra
dans la grotte, il se sentit fatigué. Il s’assit sur une pile de peaux de loup
et s’endormit aussitôt. Lorsqu’il se réveilla, il eut l’impression que son
sommeil avait duré longtemps. La grotte était vide, sans aucun signe qu’elle
eût jamais été habitée. Il se précipita dehors.
    Le jeune homme traversa l’estrade
à quatre pattes.
    — Le soleil brillait haut
dans le ciel et Loupal avait soif, poursuivit Galliadal. En se dirigeant vers
la rivière, il eut l’impression étrange de voir les choses sous un angle
différent, comme s’il était plus près du sol. Lorsqu’il arriva sur la berge, il
sentit la froideur de l’eau sur ses pieds, comme s’il n’avait pas de chausses.
Baissant les yeux, il découvrit non des pieds mais des pattes. Des pattes de
loup.
    « D’abord, il fut totalement
dérouté puis il comprit : la vieille Zelandoni lui avait accordé
exactement ce qu’il avait demandé. Il voulait

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