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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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ainsi toutes les marques, s’il en restait, de l’assassin secret de Scrope.
    — Et c’est ainsi que vous avez mené à bien votre vengeance, déclara Ranulf.
    Maître Benedict lança un coup d’oeil haineux au clerc de la Cire verte. Preuve, se dit Corbett, que Ranulf absent, ce meurtrier aurait tenté de saisir n’importe quelle occasion.
    — Ce n’est pas tout, remarqua le magistrat. Dame Marguerite s’était engouée de vous, n’est-ce pas ? Avait-elle des projets, manigançait-elle quelque chose ? Oh non, pas de s’enfuir avec vous, mais de s’installer à St Frideswide avec son amant, le chapelain, qui aurait reçu de l’avancement dans le service royal. Un plan aberrant qui, au vrai, ne correspondait pas du tout à vos intentions. Elle aurait pu être un fardeau plus tard. À quoi bon rester ? Pourtant vous ne pouviez vous échapper et laisser ici ce témoin. Vous avez persévéré dans votre faux-semblant. Vous l’avez encouragée à affecter la terreur, comme si elle aussi était menacée par le Sagittaire. La flèche, le message, tout cela était votre oeuvre. Vous tentiez derechef de détourner l’attention.
    — Et à St Alphege ? l’interrompit le prêtre avec fougue, comme un maître se demandant si son élève a vraiment appris sa leçon.
    Corbett ravala son courroux.
    — Si l’abbesse avait vraiment été terrorisée, murmura-t-il, elle n’aurait jamais quitté St Frideswide. Mais vous ne pouviez l’occire là-bas ; cela aurait été fort suspect.
    — Par conséquent ?
    — Maître Claypole fut votre prétexte, répondit Corbett. Elle lui vouait une haine amère. Vous l’avez convaincue d’envoyer cette missive à Ormesby, le mire. Pourquoi ? Je n’en connais pas la véritable cause, si ce n’est pour se servir de lui contre Claypole.
    — Mais pourquoi cette rencontre à St Alphege ?
    La question avait tout de la provocation.
    — Oh, expliqua Corbett en souriant, je crois que vous et Dame Marguerite vous apprêtiez à prendre Claypole au piège. Quand vous affirmiez que la solution de tous les mystères se trouvait dans l’église paroissiale, vous mentiez. Le Sagittaire ne vous aurait attaqués tous les deux que pour échouer. Ormesby devait arriver peu après pour découvrir l’abbesse et son chapelain affolés et prêts à jurer que l’archer mystérieux n’était autre que Maître Claypole.
    — Et tout cela n’inquiétait point Dame Marguerite ?
    — Bien sûr que non ! Nul Sagittaire ne pouvait l’effrayer ; elle savait de qui il s’agissait en réalité. En fait, elle aurait dû être plus prudente. Vous l’accompagniez. Vous aviez glissé un petit arc de corne et deux flèches dans votre ceinturon et les aviez dissimulés sous votre chape. Dame Marguerite n’a jamais soupçonné vos intentions. Elle pensait que vous l’adoriez. Vous êtes arrivés tôt à l’église – la première messe était finie, le père Thomas s’était retiré et les fidèles étaient partis. S’il y avait eu un obstacle, vous auriez juste modifié vos projets en conséquence. L’abbesse devrait quitter les lieux. Peut-être lui auriez-vous suggéré de passer par les stalles, sinon, naturellement, il y avait toujours le trajet de retour à St Frideswide. Mais l’édifice était désert, le portail clos. Vous avez agi avec célérité. Vous vous fondez dans l’ombre, encochez une flèche, surgissez et tirez. Dame Marguerite meurt sur le coup. Vous lâchez un autre trait dans le jubé. Puis vous ôtez la corde de l’arc et cachez l’armature dans cette église profonde et sombre ; ce n’est qu’alors que vous soufflez dans la trompe et vous tapissez derrière le jubé comme si la peur vous avait fait perdre l’esprit.
    — Si prompt ? railla Le Sanglier.
    — Ranulf, dit Corbett par-dessus son épaule, quand je me mettrai à compter, attrape ton arc et deux flèches dans le carquois et tire aussi vite que tu peux dans l’église.
    Il regarda Ranulf se mettre en position, arc bandé.
    — Un, deux, trois, quatre...
    Il n’en était qu’à cinq quand le second trait siffla dans l’air.
    — Vous voyez, remarqua-t-il en se levant, il suffit de quelques secondes. Le Sagittaire s’en était de nouveau pris à la famille de Lord Scrope. Après ça, il vous tardait de partir. J’étais sur mes gardes. Je n’avais nulle raison légale de vous retenir, d’où la comédie, hier soir.
    Il dévisagea le captif.
    — Je devais vous faire tomber dans

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