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Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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crypte.
    — Mais rien dedans, souligna Corbett. Je pense que Scrope lui aussi l’avait fouillée.
    — Et maintenant ?
    — Ce que je viens d’exposer n’est que pures suppositions, théorie sans preuve. Si nous obligions Maître Claypole à avouer, alors nous connaîtrions la vérité, mais je veux des certitudes. Nous allons emporter le trésor sans piper mot et donner à Le Riche une sépulture honorable. Quand nous en aurons terminé, je remettrai quelques pièces à un prêtre pour qu’il célèbre une messe de requiem à sa mémoire. Mais ce ne sont pas les morts qui m’intéressent : ce sont les vivants. Là-bas, à Mistleham, un adroit assassin, malin et sournois, rôde dans l’ombre. Nous soupçonnons une partie de la vérité sans pouvoir cependant révéler toute l’histoire. Nous devons être patients et raisonner avec logique, ne pas tirer de conclusions avant de disposer de l’ensemble des éléments, ou de la plupart. Jouons les naïfs, tout en restant curieux. Observons et notons avec soin, parce que, soupira Corbett, l’Évangile dit vrai : « Car les enfants de ce monde sont plus avisés quand il s’agit des leurs que ne le sont les enfants de la lumière. »

 
    CHAPITRE XII
    « Quelque objet précieux que vous trouviez aux mains de ces malfaiteurs, vous devez le mettre en lieu sûr. »
    Lettre d’Édouard I er , 6 juin 1303.
    Corbett avait à peine regagné sa chambre au manoir qu’on frappa à la porte. Il ouvrit et trouva un serviteur sautillant d’un pied sur l’autre dans le corridor.
    — Sir Hugh, dit-il, Lady Hawisa vous salue et vous prie de la rejoindre dans la chapelle.
    Le clerc alla quérir sa chape et suivit le valet dans le couloir. Ils descendirent l’escalier et entrèrent dans la chapelle où Lady Hawisa était assise sur la chaire de miséricorde près de l’autel de la Vierge. Le serviteur fit avancer Corbett puis, discret, se retira en fermant l’huis derrière lui.
    — Sir Hugh, déclara Lady Hawisa sans même tourner la tête, je vous saurais grâce de bien vouloir pousser le verrou.
    Le magistrat s’exécuta avant de se diriger vers le choeur. Lady Hawisa se leva alors pour l’accueillir.
    Elle était vêtue de noir des pieds à la tête et, quand il s’approcha, elle releva son voile et lui adressa un sourire serein.
    — Vous pensez sans doute que je suis en deuil, Sir Hugh, mais que nenni. Je remercie en fait le Ciel de m’avoir délivrée.
    — De quoi, Madame ?
    — Du mal, d’un mariage sans amour, du piège qui me retenait prisonnière. Je suis venue ici dès l’aube pour rendre grâces à Dieu et je suis allée dans le choeur.
    Elle le prit par le poignet et le conduisit en bas des marches qui menaient à l’autel. À droite, près de la lueur rouge de la lampe du choeur, pendait la custode d’argent sertie de pierreries et, juste au-dessus de l’autel, il y avait un crucifix au bout d’une chaîne d’argent fixée aux poutres.
    — On prétend que le bois de la croix est en cèdre du Liban, expliqua-t-elle. Importé spécialement de Terre sainte. Mais regardez le corps du Christ, Sir Hugh.
    Corbett obtempéra : la sculpture en bronze du Sauveur était superbe, bras étendus, corps tordu par l’agonie, tête pendante, visage dissimulé par la chevelure.
    — Vous avez déjà vu cela, n’est-ce pas ?
    Corbett acquiesça.
    — Étudiez-la, Sir Hugh. Que manque-t-il ?
    Il détailla les pieds cloués l’un sur l’autre, la petite inscription que Pilate avait fixée au-dessus de la croix.
    — Rien que je puisse voir.
    — Qu’est-ce qui ceint la tête du Sauveur sur tous les crucifix que vous avez vus ?
    Corbett se hissa sur la pointe des pieds, regarda avec plus d’attention et souffla :
    — Il n’y a pas de couronne d’épines ; c’est ce qu’il manque !
    — C’est ainsi que mon époux a ordonné de l’exécuter, précisa Lady Hawisa. Au lieu d’une couronne d’épines, il a fait mettre un anneau sur la tête du Sauveur.
    — Savez-vous pourquoi ?
    — Comme je vous l’ai dit, Sir Hugh, Lord Oliver ne m’informait guère de ses faits et gestes. Quand je venais m’agenouiller céans, je contemplais cet anneau et m’émerveillais. Il était fait d’argent et constellé de joyaux. Je pense qu’il appartenait à son cousin Gaston, tué à Acre.
    — Et voilà qu’il a disparu ?
    Corbett fit demi-tour, s’assit sur les marches du choeur et leva les yeux sur son

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