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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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avait détecté quelque chose de louche dans la démarche de cet inconnu et choisi de se taire.
    Je pris un air légèrement incrédule.
    — Vous voulez dire que vous avez fait tout ce chemin jusqu’en Amérique en ne connaissant que le nom d’un homme et le fait qu’il était roux ? Doux Jésus, vous devez vraiment tenir à le trouver, ce Claudel !
    Il inclina la tête sur le côté et me regarda avec un petit sourire.
    — En effet, madame. Dites-moi, votre époux ne serait-il pas roux ?
    — Si.
    Je pouvais difficilement le nier dans la mesure où n’importe qui à New Bern pourrait le lui confirmer, et l’avait sans doute déjà fait. J’ajoutai nonchalamment :
    — Tout comme bon nombre de ses relations et une bonne moitié de la population des Highlands.
    C’était un peu exagéré mais il y avait de bonnes chances que M. Beauchamp n’ait pas passé personnellement les Highlands au peigne fin.
    J’entendais des voix à l’étage. Marsali redescendrait d’un instant à l’autre et je ne tenais pas à ce qu’elle débarque au beau milieu de cette conversation.
    Je me levai d’un air décidé.
    — Je suis sûre que vous voudrez parler à mon mari et inversement. Il est sorti, malheureusement, et ne reviendra pas avant demain. Vous avez pris une chambre en ville ?
    — Je suis au King’s Inn, répondit-il en se levant à son tour. Si vous voulez bien demander à votre époux de passer me voir ? Je vous remercie, madame.
    Il s’inclina profondément, prit à nouveau ma main et la baisa. Puis, sans se départir de son sourire, il sortit de l’imprimerie, laissant dans son sillage un parfum à la bergamote et à l’hysope mêlé aux effluves d’un excellent cognac.

    En raison du chaos politique, bon nombre de marchands et d’hommes d’affaires avaient quitté New Bern ; en l’absence d’autorité civile, la vie publique s’était arrêtée, à l’exception des transactions commerciales les plus simples, et la violence avait fait fuir de la colonie une grande partie de ses habitants –loyalistes et sympathisants des rebelles confondus. Il n’y avait que deux bonnes auberges en ville ; le King’s Inn et le Wilsey Arms. Fort heureusement, Jamie et moi avions pris une chambre dans la seconde.
    — Tu vas aller lui parler ?
    Je venais de raconter à Jamie la visite de M. Beauchamp, un récit qui l’avait fortement secoué.
    — Fichtre, comment a-t-il découvert tout ça ?
    — Il est sans doute parti du fait que Fergus se trouvait dans un bordel et a commencé son enquête par là. Il n’a pas dû lui être très difficile de trouver quelqu’un qui t’y avait vu ou avait entendu parler de l’incident. Tu ne passes pas vraiment inaperçu, tu sais.
    En dépit de mon inquiétude, je souris en songeant à Jamie, alors âgé de vingt-cinq ans, réfugié dans un bordel, armé, par pure coïncidence, d’une grande saucisse. Il s’en était ensuite échappé par une fenêtre, emmenant avec lui un pickpocket et prostitué occasionnel âgé de dix ans et baptisé Claudel.
    Il haussa les épaules, embarrassé.
    — Oui, peut-être. Mais quand même, il en sait beaucoup…
    Il se gratta le crâne.
    — Pour répondre à ta question, non, je ne compte pas lui parler avant d’en avoir discuté avec Fergus. Je crois que nous avons besoin d’en apprendre un peu plus sur ce M. Beauchamp avant de nous jeter dans la gueule du loup.
    — J’aimerais en savoir davantage, moi aussi. Je me demande si… les chances sont très ténues, c’est un nom assez courant… mais je me demandais s’il n’était pas apparenté à ma famille. Je sais qu’elle vivait en France au XVIII e siècle mais guère plus.
    Il me sourit.
    — Et que ferais-tu, Sassenach , si tu apprenais qu’il était ton ascendant de la sixième génération ?
    — Je…
    Je m’interrompis brusquement : je n’y avais pas pensé.
    — Eh bien… probablement rien, admis-je. De toute manière, on ne peut pas en être sûr puisque je n’ai jamais su le prénom de mes ancêtres. C’est juste que… j’aurais été intéressée d’en apprendre plus.
    — Bien sûr, je comprends. Mais pas si, en l’interrogeant sur sa famille, je mettais Fergus en danger, n’est-ce pas ?
    — Oh non ! Bien sûr que non !
    Je me figeai en entendant toquer à la porte. Je lançai un coup d’œil interrogateur à Jamie, qui hésita un instant puis haussa les épaules et alla ouvrir.
    La chambre était petite et, de là où j’étais assise,

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