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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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capitaine.
    Roberts donna l’ordre de mettre en panne ; les voiles s’affaissèrent et le bateau ralentit. Je pouvais voir les hommes derrière les canons et le bastingage du cotre. Un coup d’œil à Jamie m’apprit qu’il les comptait.
    — J’en vois seize, murmura Ian.
    — Foutre, nous sommes en sous-effectif, bougonna Roberts.
    Il regarda Ian, évaluant sa taille et son poids.
    — Ils vont essayer de nous soutirer le maximum. Désolé pour toi, mon garçon.
    L’angoisse sourde que j’avais ressentie en voyant approcher le cotre prit soudain une tournure plus aiguë quand je le vis examiner Jamie.
    — Vous ne pensez tout de même pas que… commençai-je.
    — Dommage que vous vous soyez rasé ce matin, monsieur Fraser. Ça vous rajeunit de vingt ans. Sans parler que vous avez l’air en meilleure santé que la plupart des hommes moitié plus jeunes que vous.
    — Je vous remercie pour le compliment, répliqua Jamie sans quitter des yeux l’autre navire.
    Sur le pont du cotre, un bicorne de capitaine venait d’apparaître tel un champignon vénéneux. Jamie dégrafa sa ceinture, en sortit le fourreau de son coutelas et me le tendit.
    — Garde ça pour moi, Sassenach , dit-il en rebouclant sa ceinture.
    Le capitaine du cotre, un petit homme d’âge mûr, trapu et au front bas, dont les culottes avaient grand besoin d’être rapiécées, monta à bord et balaya le pont d’un œil perçant. Il hocha la tête comme si ses pires soupçons venaient de se vérifier puis hurla par-dessus son épaule à six de ses hommes de le rejoindre.
    — Fouillez les cales, ordonna-t-il. Vous savez ce que vous devez chercher.
    — Qu’est-ce que ça signifie ? s’indigna le capitaine Roberts. Vous n’avez pas le droit de fouiller mon navire ! Pour qui vous prenez-vous, une bande de pirates ?
    — J’ai l’air d’un pirate ? demanda le capitaine du cotre.
    Il paraissait plus flatté qu’insulté par la comparaison.
    — Vous n’êtes certainement pas un capitaine de la marine royale, rétorqua Roberts. Jusqu’à présent, je n’ai rencontré que des gentlemen au service de Sa Majesté. Aucun n’aurait accosté de la sorte le navire d’un marchand respectable. La moindre des choses serait d’avoir la bienséance de vous présenter !
    Le capitaine sembla trouver cette dernière sortie particulièrement drôle. Il souleva son chapeau et s’inclina devant moi.
    — Permettez-moi, madame. Je suis le capitaine Worth Stebbings, votre humble serviteur.
    Il se redressa, se recoiffa et fit un signe de tête à son second.
    — Passez-moi ces cales au peigne fin. Quant à vous…
    Il se tourna vers Roberts et lui tapota le torse de l’index.
    — … rassemblez tous vos hommes sur le pont. Je dis bien tous , du cambusier à la vigie. Ne m’obligez pas à aller les chercher moi-même, ça me mettrait de très mauvaise humeur.
    Il y eut un terrible raffut dans la cale, des marins pointant régulièrement la tête hors des écoutilles pour informer le capitaine Stebbings de leurs découvertes. Pendant ce temps, ce dernier, adossé au bastingage, observait les hommes du Teal en train d’être regroupés en troupeau, Ian et Jamie parmi eux.
    — Hé ! protesta Roberts. M. Fraser et son neveu ne font pas partie de l’équipage, ce sont des passagers payants ! Vous ne pouvez pas vous en prendre à des hommes libres, aux occupations légales. Pas plus que vous n’avez le droit de me prendre mes hommes !
    — Ce sont des sujets britanniques, répliqua Stebbings. J’ai tous les droits. A moins que vous ne prétendiez être des Américains ?
    Il parcourut le pont d’un regard menaçant. Si le Teal était considéré comme un navire rebelle, il pouvait tout s’approprier en tant que butin, bateau et équipage compris. Un murmure courut parmi les hommes sur le pont et je vis plusieurs regards se poser sur les cabillots d’amarrage hérissant le bastingage. Stebbings les vit aussi et appela quatre hommes du cotre en renfort.
    Seize moins six moins quatre, ça fait six . Je me rapprochai du garde-corps pour examiner le cotre qui se balançait un peuplus bas attaché au Teal par une amarre. A condition que les seize n’incluent pas le capitaine Stebbings. Autrement, il en reste…
    Il y avait un homme au gouvernail, celui-ci n’étant pas une roue mais une sorte de barre perchée sur un dispositif qui sortait du pont. Deux servants attendaient derrière un long canon en proue, pointé vers le Teal . Où étaient les

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