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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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aussitôt son attention vers Jamie.
    — Quel est ce navire ? Et où est Stebbings ?
    Ian grimpa à bord derrière moi et déclara à un des marins :
    — Je serais vous, je remonterais cette échelle.
    Je baissai les yeux vers le pont du Pitt où régnait la confusion la plus totale, les hommes se pressant au bastingage en agitant les bras et en braillant à qui mieux mieux, chacun cherchant à plaider sa cause auprès des hommes du sloop pour qu’on le laisse monter à bord. Le capitaine Hickman n’était pas d’humeur à les écouter.
    — Remontez-la, ordonna-t-il à l’un de ses hommes.
    Puis il ajouta en direction de Jamie :
    — Vous, suivez-moi.
    Il s’éloigna d’un pas martial, n’attendant pas sa réponse et ne se retournant même pas pour vérifier s’il le suivait bien. Jamie regarda avec méfiance les marins autour de nous puis,ayant apparemment décidé que nous ne courions pas de danger immédiat, rejoignit Hickman après avoir déclaré à Ian :
    — Protège ta tante.
    Toutefois, Ian ne prêtait attention qu’au Teal , fixant la voile qui se rapprochait.
    — Seigneur… ! Vous pensez qu’il n’a rien ?
    — Rollo ? Je l’espère de tout cœur.
    Mon visage était comme pris dans de la glace. Je ne sentais plus mes lèvres et de petits éclats de lumière clignotaient au coin de mes yeux.
    — Ian, dis-je le plus calmement possible, je crois que je vais m’évanouir.
    La pression dans ma poitrine augmenta d’un cran, me faisant suffoquer. Je me forçai à tousser, ce qui me soulagea quelques instants. Etais-je vraiment en train de faire une attaque cardiaque ? Une douleur dans le bras gauche ? Non. Une douleur dans la mâchoire ? Oui. Mais à force de serrer les dents, cela n’avait rien d’étonnant… Je n’eus pas conscience de tomber mais sentis des mains sous mes aisselles tandis que quelqu’un me rattrapait et m’allongeait sur le pont. Il me semblait avoir les yeux ouverts mais je ne voyais rien. Il me vint à l’esprit que j’étais peut-être en train de mourir, idée que je repoussai aussitôt. Il n’en était pas question. Toutefois, une sorte de brouillard gris tourbillonnant s’approchait, menaçant de m’engloutir.
    — Ian ? Ian… juste, au cas où… Dis à Jamie que je l’aime.
    Tout ne devint pas noir comme je m’y attendais, mais le brouillard me rattrapa et je me sentis doucement enveloppée dans un nuage gris paisible. Toute la tension, la sensation d’étouffement, la douleur avaient disparu. Je me serais volontiers abandonnée à cette apesanteur, me laissant flotter, si j’avais été certaine d’avoir parlé. Le besoin de transmettre mon message me turlupinait comme un caillou dans une chaussure.
    — Dis à Jamie… répétai-je à Ian. Dis à Jamie que je l’aime.
    — Ouvre les yeux et dis-le-moi toi-même, Sassenach , dit une voix pressante.
    Je tentai d’ouvrir les paupières et constatai que je le pouvais. Je n’étais donc pas morte, après tout. Je pris une inspiration prudente et découvris que ma poitrine se soulevaitnormalement. J’avais les cheveux humides et étais étendue sur une surface dure recouverte d’une couverture. Le visage de Jamie flottait au-dessus de moi, puis je clignai des yeux et il se stabilisa.
    — Dis-le-moi, répéta-t-il.
    Il sourit légèrement en dépit de son regard anxieux.
    — Te dire quoi… Ah ! Je t’aime.
    Les souvenirs des derniers événements me revinrent en vrac et je sursautai.
    — Le Teal ! Que…
    — Je n’en ai pas la moindre idée. Depuis quand tu n’as rien avalé, Sassenach ?
    — Je ne sais plus. Hier soir. Qu’est-ce que tu veux dire, tu n’en as pas la moindre idée ? Il est toujours là ?
    — Oh oui. Il nous a tiré dessus il y a quelques minutes, mais tu n’as sans doute rien entendu.
    — Il nous a tiré… ?
    Je me passai une main sur le visage, constatant avec satisfaction que je sentais à nouveau mes lèvres et que ma peau avait retrouvé une chaleur normale.
    — Est-ce que j’ai le teint gris et moite ? lui demandai-je. Est-ce que j’ai les lèvres bleues ?
    Il parut surpris puis m’inspecta plus attentivement.
    — Non.
    Il déposa un baiser sur mes lèvres et chuchota :
    — Je t’aime aussi. Je suis très content que tu ne sois pas morte.
    Il releva la tête au moment où une autre détonation retentissait au loin.
    — Je suppose que le capitaine Stebbings a pris le contrôle du Teal , déclarai-je. Je doute que Roberts se hasarderait à tirer au jugé sur

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