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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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des vaisseaux inconnus. Mais pourquoi Stebbings s’en prend-il à nous ? Pourquoi n’essaie-t-il pas plutôt de récupérer le Pitt ?
    Mon malaise avait complètement disparu et je me sentais la tête claire. Appuyée sur mes coudes, je découvris qu’on m’avait allongée sur deux grands coffres plats dans ce qui semblait être une petite cale. A travers une écoutille ajourée au-dessus de nos têtes, j’apercevais l’ombre dansante desvoiles. Tout autour de nous se trouvaient des empilements de ballots, de tonneaux et de caisses. Il flottait dans l’air une forte odeur de goudron, de cuivre, de linge, de poudre et… de café ? J’inhalai plus profondément, revigorée. Oui, c’était bien du café !
    Une autre détonation perça les cloisons et une angoisse viscérale me saisit. L’idée d’être coincée dans la cale d’un navire pouvant couler d’un instant à l’autre éclipsait tout le reste, jusqu’au délicieux parfum du café.
    Jamie s’était à moitié redressé en entendant le coup de canon. Avant que j’aie pu lui proposer de remonter sur le pont, l’écoutille au-dessus de nous se souleva et une petite tête ronde apparut.
    — Est-ce que la dame est remise ? demanda poliment un jeune garçon. Le capitaine dit que si elle est morte, vous n’avez plus rien à faire en bas et qu’il veut que vous remontiez dare-dare. Il a à vous parler.
    — Et si je ne suis pas morte ? répondis-je tout en essayant de remettre un peu d’ordre dans mes jupons humides.
    Les ourlets étaient trempés et ils étaient désespérément froissés. Crotte ! Cette fois, j’avais laissé ma jupe lestée d’or à bord du Pitt . A ce rythme, je devrais m’estimer heureuse si j’arrivais sur la terre ferme avec ma chemise et mon corset.
    Le garçon sourit (à y regarder de plus près, il devait avoir une douzaine d’années même s’il paraissait beaucoup moins).
    — Dans ce cas, il propose de venir vous chercher et de vous jeter par-dessus bord afin que votre mari puisse se concentrer un peu.
    Il ajouta avec une petite grimace d’excuse :
    — Le capitaine Hickman s’emporte facilement. Il ne pense pas ce qu’il dit. Pas toujours.
    — Je viens avec toi, annonçai-je à Jamie.
    Je descendis de mes coffres sans perdre l’équilibre mais acceptai néanmoins son bras. Nous nous enfonçâmes dans le navire, guidés par notre nouvelle connaissance qui me dit se nommer Abram Zenn (« Mon père, qui lisait beaucoup, aimait particulièrement le dictionnaire de M. Johnson. Ça l’amusait de m’appeler A à Z »). Il m’apprit également qu’il était mousse(le navire s’appelait effectivement l’ Asp 9 , ce qui me remplit d’aise) et que l’agitation du capitaine Hickman était due à une longue inimitié avec le capitaine Stebbings.
    — Il y a eu plus d’une échauffourée entre eux et le capitaine Hickman a juré que la prochaine serait la dernière.
    — Et le capitaine Stebbings partage cet avis ? demanda Jamie.
    Abram hocha vigoureusement la tête.
    — Un homme dans une taverne de Roanoke m’a dit que le capitaine Stebbings y venait souvent boire et qu’il avait annoncé à la ronde qu’il comptait bien pendre le capitaine Hickman au bout de sa propre vergue ; qu’il le laisserait pourrir sur place pour que les mouettes lui bouffent les yeux. C’est qu’elles le feraient, ces sales bêtes !
    Il ne put nous régaler d’autres anecdotes charmantes car nous étions arrivés dans le sanctuaire du capitaine Hickman, une cabine en poupe aussi encombrée que la cale que nous venions de quitter. Ian s’y trouvait déjà, faisant son imitation d’un prisonnier mohawk sur le point d’être brûlé sur le bûcher. J’en déduisis que le capitaine Hickman ne lui était pas très sympathique. Un sentiment qui paraissait mutuel à en juger par les taches rouge vif sur les joues émaciées de ce dernier.
    — Ah ! fit simplement Hickman en nous voyant entrer. Je suis ravi que vous ayez décidé de ne pas nous quitter, madame. C’eût été une grande perte pour votre mari ; une épouse si dévouée !
    En entendant son ton sarcastique, je me demandai avec un certain malaise combien de fois j’avais demandé à Ian de transmettre mon amour à Jamie et combien de gens m’avaient entendue. Jamie ne broncha pas. Il me fit signe de m’asseoir sur la couche défaite du capitaine puis se tourna vers ce dernier.
    — J’ai appris que le Teal nous tirait dessus. Cela ne vous inquiète-t-il pas ?
    —

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