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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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de sabots sur la piste et un cri de surprise de l’un des Indiens.
    William perçut un mouvement du coin de l’œil et pivota sur place, la poêle brandie. Un grand Indien l’observait d’un air intrigué. Fichtre, combien étaient-ils ?
    — Ça suffit, le chien, dit l’Indien en anglais avec un fort accent écossais.
    Le chien cessa d’aboyer mais continua à décrire des cercles autour de lui en grondant.
    — Que… commença William, interloqué.
    Il fut interrompu par l’apparition des deux premiers Indiens surgissant des broussailles. Ils s’arrêtèrent net en apercevant le nouveau venu et jetèrent un regard méfiant au chien. Celui-ci tourna son attention vers eux, exhibant une impressionnante rangée de crocs luisants.
    L’un d’eux s’adressa sèchement au nouveau venu. Dieu merci, ils n’étaient donc pas ensemble ! Le grand Indien répondit avec la même absence d’aménité, ses propos semblant déplaire fortement aux deux autres. Leurs visages s’assombrirent et l’un d’eux porta la main à son gourdin. Un son menaçant s’éleva de la gorge du chien et il laissa aussitôt retomber son bras.
    Les deux premiers Indiens semblaient prêts à débattre mais le troisième les interrompit sur un ton péremptoire et agita une main d’un geste qui ne pouvait que signifier qu’ils pouvaient se retirer. Les deux hommes échangèrent un regard indécis. William se redressa, alla se poster aux côtés du grand Indien, et les toisa avec hauteur. L’un d’eux lui retourna un regard mauvais mais son compagnon, après avoir examiné d’un air méditatif le grand Indien et son chien, agita la tête imperceptiblement. Sans un mot, les deux hommes tournèrent les talons.
    Les jambes de William tremblaient et il sentait la fièvre le parcourir par vagues. En dépit de sa réticence à se retrouver au même niveau que la gueule du chien, il se laissa tomber au sol. Il avait serré le manche de sa poêle si fort que ses doigts étaient raides. Il les desserra péniblement et déposa son ustensile dans l’herbe. Il essuya son menton dégoulinant de sueur sur sa manche puis déclara :
    — Merci… Vous… vous parlez anglais ?
    — J’ai rencontré des Anglais qui vous assureraient du contraire mais oui, en effet, assez en tout cas pour me faire comprendre de vous, il me semble.
    L’Indien s’assit à son tour et le regarda avec curiosité.
    — Ah… vous n’êtes pas indien ! réalisa subitement William.
    Effectivement, son visage n’avait rien d’algonquin. Maintenant qu’il le distinguait clairement, il paraissait plus jeune qu’il ne l’avait cru. Il devait avoir tout juste quelques années de plus que lui et avait des traits européens en dépit de son teint hâléet de la double ligne de pointillés tatouée sur ses pommettes. Il portait des guêtres et une chemise en peau en travers de laquelle était drapé un plaid écossais aux carreaux rouges et noirs.
    — Si, je le suis, répliqua sèchement l’inconnu.
    Il pointa le menton dans la direction qu’avaient prise les deux hommes.
    — Où avez-vous rencontré ces deux lascars ?
    — Près du lac. Ils m’ont demandé du tabac. Je leur en ai donné, à la suite de quoi ils m’ont pourchassé. J’ignore pourquoi.
    — Ils voulaient vous emmener à l’ouest et vous vendre comme esclave aux Shawnees.
    Il sourit brièvement avant d’ajouter :
    — Ils m’ont offert la moitié de votre valeur.
    William resta un instant interdit.
    — Dans ce cas, je suis votre obligé. Je… je suppose que vous n’avez pas l’intention de me vendre, vous aussi ?
    L’homme parut amusé mais répondit d’un ton égal :
    — Non, je ne vais pas vers l’ouest.
    William se détendit légèrement. Cependant, maintenant que l’excitation des derniers événements s’était dissipée, la douleur dans son bras était de retour.
    — Vous… vous ne pensez pas qu’ils reviendront ?
    — Non, répondit calmement l’inconnu. Je leur ai dit de partir.
    — Qu’est-ce qui vous fait croire qu’ils vous obéiront ?
    — Ce sont des Mingos, répondit l’autre avec patience. Je suis Kahnyen’kehaka… un Mohawk. Ils me craignent.
    William lui jeta un regard de côté en se demandant s’il était en train de se moquer de lui mais l’homme paraissait sérieux. Il était presque aussi grand que lui, fin comme une liane, ses cheveux bruns lissés en arrière avec de la graisse d’ours. Il avait l’air sûr de lui mais pas particulièrement

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