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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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effrayant.
    L’inconnu l’étudiait également. William toussota, s’éclaircit la gorge puis tendit la main.
    — Votre serviteur, monsieur. Je m’appelle William Ransom.
    — Oh, je sais qui vous êtes, répondit l’autre en lui serrant la main. Je suis Ian Murray. Nous nous sommes déjà rencontrés.
    Il promena son regard sur ses vêtements déchirés, son visage écorché, ses bottes et ses culottes maculées de boue.
    — La dernière fois que nous nous sommes vus, vous étiez à peine en meilleur état.

    Murray écarta la bouilloire du feu, posa le couteau sur les braises un moment puis plongea la lame dans la poêle remplie d’eau bouillante. Le métal siffla en dégageant un petit nuage de vapeur.
    — Prêt ?
    — Oui.
    William s’agenouilla devant le grand tronc couché d’un peuplier et étendit son bras enflé sur le bois. Un long fragment d’écorce de cyprès formait une ombre sombre dans la chair, la peau autour était étirée et gonflée par le pus.
    Le Mohawk (il ne parvenait toujours pas à le considérer autrement en dépit de son nom et de son accent) s’accroupit en face de lui et lui demanda en lui saisissant le poignet :
    — C’est vous qui avez hurlé, plus tôt ?
    William se raidit.
    — Oui, en effet, j’ai crié quand un serpent a failli me mordre.
    Murray pinça légèrement les lèvres.
    — Ah, fit-il. Vous criez comme une fille.
    Il pressa sa lame brûlante sur la chair et William poussa un cri rauque.
    — C’est mieux, déclara Murray avec un petit sourire.
    Le tenant fermement, il incisa son avant-bras sur une quinzaine de centimètres, retourna adroitement la peau du bout de sa lame, fit sauter l’écharde, puis extirpa délicatement les autres petits éclats de bois. Après avoir retiré tout ce qu’il pouvait, il enroula un bout de son plaid autour de l’anse de la bouilloire et versa l’eau encore fumante sur la plaie ouverte.
    William hurla, un son qui semblait provenir du fond de ses entrailles et qui était, cette fois, accompagné de mots.
    Murray secoua la tête en faisant claquer sa langue d’un air réprobateur.
    — A présent, je vais devoir tout faire pour vous garder en vie parce qu’avec un langage pareil vous iriez droit en enfer.
    — Je n’ai pas l’intention de mourir, répliqua sèchement William.
    Il épongea son front moite avec la manche de sa chemise puis leva doucement son bras blessé et secoua le poignet pour en faire tomber les gouttelettes sanglantes. La douleur fulgurante lui fit tourner la tête et il se laissa retomber sur le tronc.
    — Si vous avez des vertiges, mettez votre tête entre vos genoux, lui conseilla Murray.
    — Je n’ai pas de vertiges.
    Un bruit de mastication lui répondit. Murray avait remis la bouilloire sur le feu puis était entré dans l’eau et avait arraché plusieurs poignées d’une herbe très odorante poussant sur le bord. Il était occupé à la mâcher, recrachant des boulettes vertes dans un carré de tissu. Il extirpa un oignon flétri de sa musette et en découpa une grosse rondelle. Après l’avoir examinée d’un œil critique, il sembla décider qu’elle n’avait pas besoin d’être mastiquée et l’ajouta à sa préparation, repliant les coins du tissu par-dessus.
    Il plaça sur la plaie le petit paquet qu’il maintint en place à l’aide de bandes déchirées dans la chemise de William. Puis il déclara :
    — Vous êtes très têtu, n’est-ce pas ?
    William tiqua. Ses amis, ses parents et ses supérieurs militaires lui avaient dit maintes fois que son intransigeance signerait un jour sa perte mais de là à ce que ce soit inscrit sur sa figure !
    — Où voulez-vous en venir ?
    — Ce n’était pas une insulte.
    Murray se pencha pour serrer le nœud de son bandage improvisé avec ses dents, se redressa et recracha quelques fils avant de reprendre :
    — J’espère que vous l’êtes parce qu’il nous faudra parcourir un long chemin avant de trouver de l’aide et il serait bon que vous soyez assez têtu pour ne pas me claquer entre les mains.
    — Je vous ai déjà dit que je n’avais aucune intention de mourir. De plus, je n’ai pas besoin d’aide. Où… Ne sommes-nous pas près de Dismal Town ?
    Murray parut surpris.
    — Non. C’est là-bas que vous vous rendiez ?
    William hésita un instant puis, ne voyant pas pourquoi il le lui cacherait, acquiesça.
    — Pourquoi ? demanda Murray.
    — Je dois… y rencontrer certaines personnes.
    Tout en parlant, William se

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