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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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serait-il arrivé s’il avait débarqué dans un nid de rebelles, dans une petite ville au milieu de nulle part, et avait dévoilé son identité et sa mission ? Ils l’auraient probablement pendu à l’arbre le plus proche avant de jeter son cadavre dans le marais.
    Ce qui soulevait une autre question perturbante : comment le capitaine Richardson avait-il pu se tromper à ce point ?
    Il secoua violemment la tête dans l’espoir de remettre ses pensées en place, ne parvint qu’à s’étourdir à nouveau. Son mouvement attira l’attention de Murray qui se tourna vers lui, surpris.
    — Vous avez bien dit que vous étiez un Mohawk ? lui demanda soudain William.
    — Oui.
    — Comment est-ce possible ?
    Murray hésita un instant puis répondit :
    — J’ai épousé une femme de la tribu Kahnyen’kehaka. J’ai été adopté par le clan des loups du peuple de Snaketown.
    — Ah ! Votre femme est… ?
    — Nous ne sommes plus ensemble.
    Il avait parlé sans aucune hostilité mais son ton laissait entendre que le sujet était clos.
    — Je suis navré, dit William.
    Le silence retomba. Une nouvelle vague de frissons le parcourut et, malgré sa réticence, il se rallongea, tira la couverture sous son menton et se lova contre le chien. Ce dernier poussa un profond soupir, lâcha un pet mais ne bougea pas.
    Quand l’accès de fièvre s’estompa, William fut à nouveau visité par des rêves, cette fois violents et terrifiants. Sa rencontre avec les Indiens l’avait marqué et il se retrouva pourchassé par des sauvages qui se transformèrent en serpents, ces derniers devenant des racines d’arbre qui s’insinuèrent dans les crevasses de son cerveau, faisant éclater son crâne, libérant d’autres nids de serpents qui s’enroulèrent en nœuds coulants…
    Il se réveilla trempé de sueur et courbatu. Il tenta de se redresser mais ses bras refusaient de le soutenir. Quelqu’un était agenouillé près de lui… c’était l’Ecossais, le Mohawk… Murray. Il retrouva son nom avec un certain soulagement et fut encore plus soulagé en se rendant compte que Murray pressait une gourde contre ses lèvres.
    C’était de l’eau fraîche du lac. Il reconnut son étrange amertume et but goulûment.
    — Merci, murmura-t-il une fois sa soif étanchée.
    L’eau lui avait donné suffisamment de force pour se redresser en position assise. Sa peau était toujours brûlante mais les rêves s’étaient éloignés, du moins pour le moment. Il les imaginait tapis juste au-delà du cercle de lumière projeté par le feu, aux aguets. Il décida de ne pas se rendormir… pas tout de suite.
    La douleur dans son bras avait empiré, il avait mal du bout des doigts à l’épaule. Dans le but de l’oublier ainsi que de tenir la nuit à distance, il tenta à nouveau d’engager la conversation :
    — J’ai entendu dire que, pour les Mohawks, il est indigne de montrer sa peur et que, si l’on est capturé et torturé, on ne doit montrer aucun signe de détresse. Est-ce vrai ?
    — On essaie de ne pas se retrouver dans cette situation, répondit Murray. Mais si cela arrive… il faut simplement fairepreuve de courage. On chante son chant de mort et on espère mourir dignement. C’est si différent, pour un soldat britannique ? Vous ne voulez pas mourir en lâche, tout de même ?
    William contempla les motifs qui se dessinaient sur ses paupières closes, dansant au rythme des flammes.
    — Non, admit-il. Ce n’est pas si différent… Sauf que, quand on est soldat, on court davantage le risque d’être tué d’une balle ou d’un coup sur le crâne que d’être torturé lentement jusqu’à ce que mort s’ensuive. A moins de tomber sur des sauvages. Vous… vous avez déjà vu un homme mourir de cette façon ?
    Murray ne répondit pas tout de suite, fit tourner la broche. Le feu illuminait ses traits impassibles.
    — Oui, dit-il enfin.
    — Que lui a-t-on fait ?
    Il ne savait pas trop ce qui l’avait incité à poser la question. Peut-être était-ce uniquement pour ne pas penser à sa propre souffrance.
    — Vous ne voulez pas le savoir.
    Le ton était ferme : Murray ne cherchait pas à se faire prier. Il n’en fallait pas plus pour piquer la curiosité de William.
    — Si, justement.
    Murray pinça les lèvres. De ses débuts dans le renseignement, William avait retenu quelques leçons sur la manière de soutirer des informations. Il se garda donc d’insister, rivant ses yeux sur l’autre homme, patient.
    — Ils

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