Le retour de la mariée
que Danny ne soit rentré à la maison, à peu près… deux heures plus tard. Will avait changé d’avis finalement et il ne les avait pas accompagnés sur le terrain de base-ball. Alors nous nous sommes mis à sa recherche tous les trois, puisque mon mari était rentré de son travail. Nous nous disions qu’il avait sûrement rencontré un autre ami, et qu’il avait changé d’idée, ce qui lui était déjà arrivé. Nous ne nous sommes vraiment inquiétés qu’à la tombée de la nuit. A 10 heures du soir, nous avons prévenu le shérif.
Elle se tut. Logan hocha la tête, les lèvres serrées, le regard dans le vide. Il réfléchissait.
— Je suis vraiment désolée, reprit Ellen en posant sa main sur celle de Caroline. Nous avons mis trop de temps à nous apercevoir qu’il s’agissait bel et bien d’une disparition. J’en suis malade, Caroline. C’est à moi que tu l’avais confié. J’en étais responsable.
— Cesse de t’accuser, Ellen. A ta place, je n’aurais pas agi autrement. J’ai toujours laissé Will aller et venir en ville comme il l’entendait. Jusqu’à présent, les enfants ne couraient aucun danger à Artesia. Combien de fois Danny et Will sont-ils rentrés en retard, tout simplement parce qu’ils n’avaient pas vu le temps passer ? Tu n’avais aucune raison de penser que les choses avaient changé.
Ellen s’essuya les yeux. Logan continua à l’interroger. Elle lui expliquait comment on avait quadrillé la ville pour effectuer les recherches quand son mari et Danny entrèrent à leur tour.
En apercevant Logan, Danny Glazier eut un choc, et s’évanouit.
***
Assis sur le siège que venait de quitter Caroline, Logan observa la scène avec une certaine satisfaction. Relevé par son père, le jeune Danny recevait les soins des deux femmesqui s’affairaient autour de lui. Pour avoir eu cette réaction, il fallait bien que ce Danny ait quelque chose à cacher. Une fois qu’il serait passé aux aveux, l’enquête pourrait démarrer sur des bases solides. Et Logan pourrait sauver son fils. Car Will était encore en vie, il en avait la certitude. Toutes les fibres de son être le lui disaient.
Ellen donna un verre d’eau à son fils, que Dan venait d’installer dans un fauteuil.
— Tu n’as rien mangé ce matin, lui reprocha-t-elle.
— Je n’ai pas faim.
— Prépare-lui tout de même un sandwich, dit Dan à sa femme. Je sais que le sort de Will te préoccupe, mon garçon, mais ce n’est pas en te rendant malade que tu nous aideras à le sauver. Tu veux le secourir, n’est-ce pas ?
— Oui, père.
— Alors tu dois manger.
— Oui, père.
— Maintenant, dit Dan, tu vas te présenter à M. Grey, qui est le père de Will.
Danny posa son verre d’eau, se leva, s’essuya la main sur sa chemise et la tendit à Logan.
— Je suis heureux de faire votre connaissance, monsieur. Je m’appelle Danny.
En lui serrant la main, Logan se demanda si les autres remarquaient que Danny ne le regardait pas dans les yeux.
— Bonjour, Danny. On m’a dit que tu étais le meilleur ami de mon fils.
— Oui, monsieur.
Ellen lui apporta un sandwich au jambon. Logan laissa à Danny le temps de le dévorer. Pour un garçon qui n’avait pas faim, il faisait preuve d’un solide appétit ! En trois bouchées il en avait déjà avalé la moitié. Il vida d’un trait le verre de lait que lui offrait sa mère.
— Quand il a vraiment faim, il doit valoir le spectacle, dit Logan.
Tous les adultes sourirent. Le garçon semblait reprendre des forces. L’interrogatoire pouvait commencer.
— Je voudrais bien savoir comment les choses se sont passées l’autre jour, quand tu es parti avec Will pour aller jouer au base-ball sur le terrain de l’école.
Danny faillit s’étouffer et déglutit avec peine.
— Oui, ça c’est sûr, monsieur Grey. On allait jouer, mais Will n’avait pas amené son gant chez nous, alors il a voulu passer par chez lui pour le prendre. J’ai été sur le terrain de l’école et on a joué sans lui, puisqu’il n’arrivait pas. Je me suis dit qu’il m’avait laissé tomber pour faire quelque chose de plus intéressant.
— Cela se comprend, fit observer Logan afin de le mettre en confiance.
— Danny, fit à son tour Caroline, est-ce que Will t’a semblé préoccupé, est-ce qu’il avait des ennuis ?
— Non. Il était content de bientôt rencontrer son papa.
— Vraiment ? demanda Logan.
Il aurait volontiers
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