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Le Roi amoureux

Le Roi amoureux

Titel: Le Roi amoureux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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avec effusion, embrassait la fille de Turquand qui, simplement, murmura :
    – C’est que, moi aussi, j’ai un fiancé !…
    Clother allait passer, lui aussi…
    À ce moment, dans la chapelle, les derniers préparatifs de l’attaque suprême étaient terminés, Loraydan avait formé deux bandes : une pour chacun des deux passages. La mort de Clother était certaine, – et non moins certaine la prise de Léonor.
    Loraydan allait donner l’ordre.
    À ce moment, disons-nous, et comme Clother allait suivre Léonor dans le tombeau d’Agnès, il entendit distinctement Juan Tenorio qui disait :
    – Arrêtez, comte ! Avant l’attaque, j’ai un mot à dire à Clother de Ponthus…
    – Venez ! Venez ! haleta Léonor.
    Ponthus secoua la tête, se redressa de toute sa hauteur.
    Dans le grand silence qui s’était fait, Juan Tenorio s’écria :
    – Sire de Ponthus, êtes-vous là ?
    – J’y suis ! répondit Clother.
    – Êtes-vous sauf et en état de m’entendre ?
    – Je n’ai pas une égratignure et vous entends à merveille.
    – Eh bien ! écoutez donc : Clother de Ponthus, moi, Juan Tenorio, noble d’Espagne et l’un des Vingt-quatre de Séville vous défie en combat singulier, à outrance, et sur l’heure même, en le parc de l’hôtel d’Arronces. Je dis en combat singulier. Sur mon nom, sur ma foi, c’est donc que vous n’aurez d’autre adversaire que Juan Tenorio. (La meute eut un grognement. Mais Loraydan, avec un sourire sinistre, l’apaisa d’un geste, et fit signe à don Juan qu’il l’approuvait.) Mon honneur, mon nom, ma foi vous sont garants que les hommes ici présents ne vous chargeront pas. Si je suis tué, vous pourrez vous retirer en toute liberté sans que nul vous attaque. Clother de Ponthus, si vous acceptez la proposition loyale que je vous soumets, je continuerai de vous tenir pour un bon et brave gentilhomme comme vous êtes selon toute apparence. Mais si vous n’acceptez pas, je vous tiendrai pour lâche et félon et vous dénoncerai en tout lieu comme déchu de votre gentilhommerie. Sire de Ponthus, acceptez-vous mon défi ?
    – J’accepte ! répondit Clother.
    – Je vous approuve ! dit Léonor.
    Et en même temps, elle eut un mouvement pour sortir du tombeau.
    Clother se pencha vers elle :
    – Léonor, dit-il, si vous ne partez pas à l’instant, je jure que je me tue devant vous…
    Aussitôt, et tandis que Bérengère entraînait Léonor à demi défaillante, il se baissa, releva la plaque, la poussa dans son cadre où elle reprit sa place, avec un bruit sec du mécanisme. Un instant, il prêta l’oreille. Il entendit comme un vague murmure, puis plus rien. Clother eut alors un soupir de joie frénétique, il serra convulsivement dans sa main la poignée de sa rapière, et murmura :
    – À nous deux, Juan Tenorio ! Épée de Ponthus, sois-moi fidèle !…
     
    Clother, alors, remit son épée au fourreau, et s’avança dans l’intérieur de la chapelle, tout sanglant, tout déchiré… La meute des truands le vit venir, et instinctivement se recula en grondant. Juan Tenorio se découvrit. Et alors, les truands, d’un geste machinal qui traduisait leur craintive admiration, se découvrirent aussi…
    – Clother de Ponthus, dit don Juan, je vous prie de me rendre cette justice que vous ne m’avez pas vu au nombre de vos assaillants.
    – C’est la vérité, dit Clother. Je ne vous ai pas vu, et j’ai supposé que vous éprouviez quelque honte à prendre une part active au guet-apens organisé par monsieur (il désignait Loraydan d’un signe de tête). Je n’ai pas vu monsieur, non plus, et j’ai supposé qu’un excès de prudence l’obligeait à se tenir hors de portée…
    – C’est bien ! gronda Loraydan, livide. Vous savez que je ne puis répondre parce que vous avez un défi à tenir vis-à-vis de don Juan Tenorio.
    – Et vous oubliez, vous, que je vous ai porté défi à vous-même, dans la rue Saint-Antoine, en présence du commandeur Ulloa. Vous avez donc droit de priorité sur Juan Tenorio. Comte de Loraydan, vous ne trouverez ici ni Bel-Argent, ni Jean Poterne que vous avez payés pour m’assassiner… comme vous avez payé ces drôles…
    Sous l’outrage, Loraydan se tenait tout droit.
    Il souriait… C’était terrible.
    – Vous ne trouverez pas non plus, continua Clother, de chambre secrète comme celle où vous m’avez enfermé par surprise pour m’y faire mourir de faim…
    Loraydan devint

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