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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Le Chaudron ne s’évanouira pas avec
leur vie, mais votre victoire s’évanouira si nous n’achevons pas ce que nous
avons commencé ici. Battons-nous ! »
    Il y eut un
court instant de silence, puis les hommes de Gorfyddyd se levèrent et se mirent
à frapper de leurs lances contre leurs boucliers. Gorfyddyd lança à Merlin un
regard triomphant puis, éperonnant son cheval, rejoignit les rangs vociférants
de ses hommes.
    Merlin se
tourna vers Sagramor et moi. « Les Blackshields, lâcha-t-il distraitement,
sont de votre côté. Je leur ai parlé. Ils attaqueront les hommes de Gorfyddyd
et vous aurez une grande victoire. Puissent les Dieux vous donner de la
force. » Il se retourna, passa un bras autour des épaules de Nimue et
traversa les rangs ennemis, qui s’ouvrirent sur son passage.
    « Bien
essayé ! » lança Gundleus à Merlin. Le roi du Powys était sur le
seuil d’une grande victoire et cette vertigineuse perspective l’avait enhardi à
défier le druide. Mais, ignorant la provocation stridente, Merlin s’éloigna en
compagnie de Tanaburs et de Iorweth.
    Issa m’apporta
le casque d’Arthur. Je le glissai à nouveau sur mon crâne, ravi de sa
protection dans ces derniers instants de bataille.
    L’ennemi
reforma son mur de boucliers. De rares insultes fusèrent, car peu d’hommes
avaient encore de l’énergie pour autre chose que le sinistre carnage qui se
profilait sur la rive. Pour la première fois de la journée, Gorfyddyd mit pied
à terre et prit place dans le mur. Il n’avait pas de bouclier, mais il
conduirait tout de même cette dernière attaque qui devait écraser les dernières
forces de son ennemi juré. Il leva quelques instants son épée puis la rabattit.
    L’ennemi
chargeait.
    Lances et
boucliers en avant, on se porta à sa rencontre. Les deux murs se heurtèrent
dans un terrible fracas. Gorfyddyd essaya de lancer son épée sous le bouclier
d’Arthur, mais je parai le coup avec Hywelbane. L’épée glissa sur son casque,
tranchant une aile d’aigle, mais nous nous retrouvâmes collés l’un à l’autre
sous la pression de nos arrières.
    « Enfoncez-les !
hurla Gorfyddyd à ses hommes avant de cracher sur mon bouclier. Ton coureur de
putain, me lança-t-il dans le fracas des armes, s’est planqué pendant que tu
combattais.
    — Elle
n’est pas une putain, Sire. » J’essayai de libérer Hywelbane pour lui
assener un coup, mais l’épée était piégée par la pression des boucliers et des
hommes.
    « Elle
m’a pris assez d’or, fit Gorfyddyd, et je ne paie pas les femmes qui n’ouvrent
pas les cuisses. »
    Je levai
Hywelbane pour lui trancher les pieds, mais l’épée glissa sur les franges de
son armure. Il rit de mon échec, cracha une fois de plus sur moi, puis leva la
tête en entendant un redoutable hurlement.
    Les Irlandais
attaquaient. Les Blackshields d’Œngus Mac Airem attaquaient toujours en
ululant : un terrible cri de bataille qui semblait trahir le plaisir inhumain
qu’ils avaient à massacrer. Gorfyddyd cria à ses hommes de lancer et de fendre,
d’enfoncer notre minuscule mur de boucliers et, l’espace de quelques secondes,
les hommes du Powys et de Silurie eurent un sursaut d’énergie, convaincus que
les Blackshields volaient à leur secours, mais les nouveaux hurlements qui
s’élevèrent depuis leurs arrières leur firent comprendre que la trahison avait
changé l’allégeance des Irlandais. Ils fendirent les rangs de Gorfyddyd, leurs
longues lances trouvant des proies faciles, et soudain, en un éclair, les
hommes de Gorfyddyd s’effondrèrent comme une outre percée.
    Sur le visage
du roi, je vis un éclair de rage et de panique. « Rendez-vous,
Sire ! » hurlai-je, mais ses gardes du corps se taillèrent une place
à coups d’épée et, pendant quelques secondes de combat désespéré, je fus trop
occupé à me défendre pour voir ce que devenait le roi, bien qu’Issa me criât
qu’il était blessé. Galahad se retrouva à côté de moi, frappant d’estoc et
parant puis, comme par enchantement, l’ennemi s’enfuit. Nos hommes se lancèrent
à leurs trousses, se joignant aux Blackshields pour repousser les hommes du
Powys et de Silurie comme un troupeau de moutons vers l’endroit où les
cavaliers d’Arthur attendaient de tuer. Je cherchai Gundleus et le reconnus
tout de suite parmi les masses des fuyards ensanglantés et crottés, puis je le
perdis de vue.
    La vallée
avait beaucoup vu la mort ce

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