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Le Roi de l'hiver

Le Roi de l'hiver

Titel: Le Roi de l'hiver Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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chaume trempés et les
sentinelles rentraient les épaules sous leurs pelisses mouillées.
    Tristan, qui
avait passé la nuit dans le petit village à l’est de Caer Cadarn, eut le plus
grand mal à escalader le sentier boueux qui menait au fort. Ses six gardes et
la petite orpheline l’accompagnaient, tous glissant dans la gadoue chaque fois
qu’ils ne pouvaient se raccrocher aux mottes d’herbe qui poussaient sur les
côtés. La porte était ouverte. Aucune sentinelle ne bougea pour arrêter le
prince du Kernow lorsqu’il pataugea dans la boue pour rejoindre la porte de la
grande salle.
    Où nul ne
l’attendait pour l’accueillir. L’intérieur était un capharnaüm d’hommes
assoupis, cuvant leur nuit d’ivresse, de reliefs du festin, de cendres grises
et détrempées et de vomissures se congelant en flaques sur le sol. Tristan
donna une bourrade à l’un des hommes et l’envoya quérir Mgr Bedwin ou quelque
autre personne investie d’autorité. « Si un homme possède une quelconque
autorité dans ce pays », lança-t-il.
    Lourdement
vêtu pour se protéger contre la pluie battante, Bedwin se fraya un chemin dans
la gadoue traîtresse, glissant et titubant. « Mon Seigneur Prince, fit-il
d’une voix entrecoupée en se réfugiant à l’abri douteux de la salle, toutes mes
excuses. Je ne vous attendais pas de sitôt. Sale temps, n’est-ce
pas ? » Il essora l’eau des pans de son manteau. « Plutôt de la
pluie que de la neige, n’est-ce pas ? »
    Tristan ne
disait rien.
    Bedwin était
troublé par le silence de son hôte. « Du pain, peut-être ? Et du vin
chaud ? Il y aura de la bouillie d’avoine, j’en suis sûr. » Des yeux,
il cherchait quelqu’un à envoyer aux cuisines, mais les hommes endormis
continuaient à ronfler, immobiles. « La Petite ? » Bedwin
grimaça à cause d’une migraine en se penchant vers Sarlinna. « Tu dois
avoir faim, n’est-ce pas ?
    — Nous
sommes venus demander justice, pas du pain, répondit sèchement Tristan.
    — Ah oui,
bien entendu, bien entendu. » Bedwin retira le capuchon de ses cheveux
blancs et tonsurés et se gratta la barbe pour se débarrasser de poux fâcheux.
« Justice », reprit-il d’un air vague, avant de hocher la tête avec
vigueur. « J’ai réfléchi à la question, Seigneur Prince, j’y ai réfléchi,
et j’ai conclu que la guerre n’est pas une chose souhaitable. Vous en
conviendrez ? » Il attendit, mais le visage de Tristan ne trahissait
aucune réponse. « Un tel gâchis, reprit Bedwin, et tout en ne voyant pas
en quoi mon seigneur Owain serait en faute, j’avoue que nous avons manqué à
notre devoir de protéger vos compatriotes sur la lande. C’est vrai. Nous avons
tristement manqué à nos devoirs, et donc, Seigneur Prince, s’il plaît à votre
père, nous verserons le sarhaed , assurément, mais pas pour le
chaton. » À ces derniers mots, il gloussa.
    Tristan fit la
moue. « Et l’homme qui a organisé le carnage ? »
    Bedwin haussa
les épaules. « Quel homme ? Je ne le connais point.
    — Owain,
fit Tristan. Qui a très certainement pris l’or de Cadwy. »
    Bedwin secoua
la tête. « Non, non et non. C’est impossible. Sur l’honneur, Seigneur
Prince, je ne sache aucun coupable. » Il adressa à Tristan un regard
suppliant. « Mon Seigneur Prince, je serais profondément affligé de voir
nos pays en guerre. J’ai offert ce que je puis offrir, et je ferai dire des
prières pour vos morts, mais je ne puis révoquer un homme qui a juré de son
innocence.
    — Moi
si », fit Arthur. Il attendait derrière le paravent des cuisines, au fond
de la salle. J’étais avec lui lorsqu’il entra dans la salle, où son manteau blanc
brillait dans la ténèbre humide.
    Bedwin le
regarda en clignant des yeux. « Seigneur Arthur ? »
    Arthur
s’avança entre les corps remuants et grognants. « Si l’homme qui a tué les
mineurs du Kernow n’est pas puni, Bedwin, il risque de tuer de nouveau. Tu n’es
pas d’accord ? »
    Bedwin haussa
les épaules, tendit les mains, puis haussa de nouveau les épaules. Tristan
avait la mine renfrognée, ne sachant trop où Arthur voulait en venir.
    Arthur
s’arrêta auprès de l’un des piliers centraux de la salle. « Et pourquoi le
royaume verserait-il le sarhaed alors qu’il n’est pas responsable du
massacre ? Au nom de quoi vider le trésor de mon seigneur Mordred pour la
faute d’un autre ? »
    Bedwin fit
signe à Arthur de se

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