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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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appui : il a envoyé à Athènes des armes et de
l’argent destinés à soutenir notre révolte.
    — Alors pourquoi ne pas
attendre les renforts ? s’écria un autre citoyen en se levant. En
attendant, la garnison de la Cadmée pourrait se rendre, ce qui nous permettrait
d’utiliser ces hommes pour les négociations : les libérer en échange du
retrait définitif des troupes macédoniennes de notre territoire. Nous pourrions
également tenter une sortie quand l’armée alliée prendra Alexandre à revers.
    — Non ! s’écria Diodore.
Chaque jour qui passe joue en notre défaveur. Tous ceux qui croient avoir été
injustement traités ou opprimés par notre ville s’unissent au Macédonien :
à présent, c’est le tour des Phocéens, des habitants de Platées, de Thespies et
d’Oropos. Ils nous détestent au point de souhaiter notre anéantissement. N’ayez
pas peur Thébains ! Vengeons les morts de Chéronée une fois pour
toutes ! »
    Excités par ces mots enflammés, les
membres de l’assemblée bondirent en hurlant : « La
guerre ! » et se précipitèrent chez eux pour prendre les armes, sans
même attendre que les magistrats fédéraux aient levé la séance.
    Alexandre convoqua le conseil de
guerre sous sa tente.
    « Je ne veux qu’une
chose : les pousser à la négociation, commença-t-il, même s’ils s’y
refusent.
    — Mais ils nous narguent !
objecta Héphestion. Attaquons-les, nous verrons bien qui est le plus
fort !
    — Ils le savent déjà, intervint
Parménion. Nous disposons de trente mille hommes et de trois mille chevaux. Ce
sont, qui plus est, des vétérans qui n’ont jamais connu la défaite. Ils
négocieront.
    — Le général Parménion a
raison, dit Alexandre. Je ne veux pas de sang. Je m’apprête à envahir l’Asie et
je désire partir en sachant que la Grèce est en paix, et animée, si possible,
de sentiments amicaux. Je vais leur donner un temps de réflexion
supplémentaire.
    — Mais alors, pourquoi
avons-nous supporté treize jours de marches éreintantes ? Pour demeurer
bien assis sous nos tentes en attendant que ces gens-là prennent leur
décision ? interrogea encore Héphestion.
    — J’ai voulu leur montrer que
je suis capable de frapper n’importe quand, et très rapidement. Que je ne serai
jamais assez loin pour leur laisser le temps de s’organiser. Mais s’ils
demandent la paix, je la leur accorderai volontiers. »
    Pourtant, les jours s’écoulaient et
rien ne se produisait. Alexandre décida alors de menacer plus fermement les
Thébains afin de les amener à traiter. Il déploya son armée et la fit avancer
jusqu’aux murailles, puis il envoya aux habitants un héraut, qui
proclama :
    « Thébains ! Le roi
Alexandre vous offre la paix que tous les Grecs ont acceptée, l’autonomie et
les règlements politiques que vous souhaitez. Si vous refusez, il offre son
hospitalité à tous ceux qui voudront sortir en choisissant la vie contre la
haine et les effusions de sang ! »
    La réponse des Thébains arriva sans
tarder. Un de leurs hérauts cria, du haut d’une tour :
    « Macédoniens ! Tous ceux
qui voudront s’unir à nous et au Grand Roi des Perses pour libérer les Grecs de
la tyrannie seront bien acceptés, et nous leur ouvrirons nos portes. »
    Ces mots blessèrent profondément
Alexandre : ils sous-entendaient qu’il était l’oppresseur barbare qu’il
n’avait jamais voulu être, et anéantissaient en un instant tous les projets et
les efforts de son père Philippe. Rejeté et méprisé, il fut pris d’une colère
irrépressible et ses yeux s’assombrirent autant qu’un ciel où les nuages
s’amoncellent.
    « Ça suffit, maintenant !
s’exclama-t-il. Ils ne me laissent pas le choix. Je vais leur donner une telle
leçon que plus personne n’osera enfreindre la paix que j’ai bâtie pour tous les
Grecs. »
    À Thèbes, les voix qui exhortaient
le peuple aux négociations s’étaient éteintes, d’autant plus que certains
prodiges avaient répandu sur la ville une profonde inquiétude. Trois mois avant
qu’Alexandre ne se présente au pied des murailles à la tête de son armée, on
avait assisté dans le temple de Déméter à un étrange phénomène : une
énorme toile d’araignée en forme de manteau, dont les contours resplendissaient
de couleurs irisées comme celles de l’arc-en-ciel, s’était soudain tissée.
    Interrogé, l’oracle de Delphes avait
répondu :
    Ce signe, les

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