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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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crénelés, aux arcades et aux
loggias suspendues.
    « Nous y sommes, annonça-t-il à
ses hommes. Tenez-vous prêts. »
    Ils sautèrent à terre et
s’approchèrent en tenant leurs chevaux par les rênes. Mais ils furent bientôt
accueillis par un chœur d’aboiements furieux : une meute de féroces mâtins
de Cappadoce les attaqua de tous côtés.
    Ils furent obligés d’empoigner leurs
javelines pour les écarter. L’obscurité les empêchait toutefois de viser, et
encore plus d’utiliser leurs arcs et leurs flèches. Quand ces bêtes leur
sautèrent dessus, ils durent se défendre avec leurs poignards. Terrorisés,
certains chevaux s’échappèrent dans la nuit en hennissant et en lançant des
ruades. Aussi, lorsqu’il vint à bout de ses assaillants, le détachement avait
perdu la moitié de ses hommes.
    « Allons-y quand
même ! » ordonna Philotas d’un air furieux.
    Ils bondirent sur les quelques
chevaux qui n’avaient pas fui et se précipitèrent dans la cour du palais, dont
les arcades étaient éclairées par des lanternes. Ils se trouvèrent face à une
femme splendide, portant une robe perse très ouvragée et ornée de franges
dorées.
    « Qui êtes-vous ?
demanda-t-elle en grec. Et que voulez-vous ?
    — Nous sommes à la recherche
d’un homme qui se bat au service des barbares, et nous avons toutes les raisons
de croire qu’il se trouve dans cette demeure, probablement blessé. Nous avons
suivi son médecin. »
    À ces mots, la femme tressaillit et
blêmit de colère, mais elle s’effaça pour les laisser passer. « Entrez et
inspectez ma maison. Mais je vous prie de vous comporter dignement dans le
quartier des femmes, sinon je m’arrangerai pour que votre roi en soit informé.
On dit qu’il déteste les abus.
    — Vous avez entendu ?
s’écria Philotas à l’adresse de ses soldats, tous en piteux état.
    — Je regrette, ajouta Barsine
en les dévisageant. Si vous vous étiez annoncés, vous auriez pu éviter cet
accueil. La région est hélas infestée de bandits, et nous devons nous protéger.
Quant au médecin, je vais vous conduire auprès de lui, si vous le souhaitez. »
    Elle pénétra dans l’entrée en
compagnie de Philotas et emprunta un long couloir, précédée par une servante
qui tenait une lanterne.
    Ils trouvèrent Snefru-en-Kaptah
occupé à examiner un jeune homme, qui était alité.
    « Comment se porte-t-il ?
demanda Barsine.
    — Ce n’est qu’une indigestion.
Qu’il boive cette infusion trois fois par jour et qu’il jeûne demain toute la
journée. Il se rétablira vite.
    — J’ai besoin de m’entretenir
seul à seul avec le médecin, dit Philotas.
    — Comme tu le veux »,
acquiesça Barsine qui les invita à s’asseoir dans une pièce voisine.
    « Nous savons que cette demeure
appartient à Memnon, commença aussitôt Philotas.
    — Oui, c’est vrai, confirma
l’Égyptien.
    — Nous sommes à sa recherche.
    — Alors, il vous faut le
chercher ailleurs : il n’est pas ici.
    — Et où est-il ?
    — Je l’ignore.
    — L’as-tu soigné ?
    — Oui. Je soigne tous ceux qui
ont besoin de mes services.
    — Tu sais que je peux t’obliger
à parler, si je le souhaite.
    — Bien sûr, mais je ne pourrais
rien t’apprendre de plus. Penses-tu qu’un homme tel que Memnon aurait dit à son
médecin où il comptait se rendre ?
    — Était-il blessé ?
    — Oui.
    — Gravement ?
    — Toute blessure peut être
grave. Tout dépend de son évolution.
    — Je ne suis pas venu ici pour
écouter un cours de médecine. Je veux savoir dans quelles conditions se
trouvait Memnon la dernière fois que tu l’as vu.
    — Il était en voie de guérison.
    — Grâce à tes soins.
    — Et à ceux de plusieurs
médecins grecs, dont un certain Ariston d’Atramyttion, si je ne me trompe.
    — Était-il en mesure de monter
à cheval ?
    — Je n’en ai pas la moindre
idée. Mes connaissances en matière d’équitation sont trop minces. À présent, si
tu veux bien m’excuser, d’autres patients m’attendent. »
    Ne sachant plus que dire, Philotas
le laissa partir. Dans l’entrée, il rencontra ses hommes, qui avaient fouillé
la demeure.
    « Alors ? demanda-t-il à
l’un d’eux.
    — Rien. Nous n’avons trouvé
aucune trace. S’il est venu, il est certainement reparti depuis longtemps. À
moins qu’il ne soit caché dans un endroit où nous ne pouvons le dénicher. Mais
il y a peut-être une

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